LA MUNICIPALITÉ NOUS PROMET « UN FRONT DE FRAICHEUR » CET ÉTÉ…

Cette fois, vous allez voir ce que vous allez voir. La municipalité a sorti la grosse caisse pour communiquer autour de sa promesse d'"un front de fraicheur" pour "garantir la santé et le bien-vivre de ses habitant-es face aux fortes chaleurs" cet été à Grenoble... 

Plus la promesse est grosse, plus ça passe..

UN PLAN... "COMME TOUS LES ANS" !

Sur le site des élus de Grenoble en Commun, la majorité municipale explique avoir pour ce faire "préparé pour cet été, comme tous les ans, un plan d’action (...) Végétalisations, fontaines et îlots de fraîcheur, … Tout sera prêt !". Quand on voit la catastrophe des étés précédents qui ont été de véritables fournaises pour les Grenoblois, on se demande en quoi consistait ledit plan.. s'il y en a vraiment eu un. Et on est plus que sceptiques sur la promesse comme quoi tout sera prêt. 

CET ÉTÉ, TOUJOURS DES FONTAINES EN PANNE

La publication de cet article de propagande des élus Verts/LFI ne doit rien au hasard. Car dans le même temps, le Dauphiné d'hier consacrait un article pour expliquer que les fontaines de la Place Victor Hugo et de la Caserne de Bonne seraient remises en eau... mais pas avant la fin d'année, à minima ! Les travaux doivent débuter en septembre : un été de plus sans ces fontaines qui étaient pourtant d'importants points de rafraichissement. 

APRÈS L'ANNONCE DES ÉTUDES, L'ANNONCE DES TRAVAUX

Les travaux sont annoncés juste avant l'été. L'an dernier déjà, l'inénarrable adjoint "à la fraicheur" (!) Gilles Namur (Verts/LFI) communiquait dans le Dauphiné à la même période pour annoncer... des études. Le fonctionnement classique de la majorité municipale. À chaque étape, l'élu palabre, et ainsi, même si rien ne se passe, le fait qu'il s'exprime et fasse des déclarations d'intentions donne au gogo qui ne suit pas trop l'illusion de l'action.

UN COUP MARKETING AVANT LES ÉLECTIONS

Victor Hugo et Bonne auront finalement droit à la remise en marche de leur fontaine (respectivement 340 000 et 270 000 euros de travaux) pour une livraison à quelques mois des élections. Comme pour la tour Perret, la ficelle est un peu grosse. Pendant ce temps, rien n'est prévu pour d'autres fontaines toujours en panne qu'énumère le Dauphiné, par exemple la fontaine des enfants du Drac qui a été vandalisée il y a quelques semaines

PRESQU'ILE : 1M2 D'ESPACES VERTS PAR HABITANT ET PAS DE MIROIR D'EAU...

Idem pour l'important miroir d'eau de la place Nelson Mandela, sur la Presqu'île, vide en raison de fuites et dont la remise en eau n'est pas prévue. Un élément de fraicheur en moins dans un secteur sur-densifié, très minéral en raison d'un urbanisme fou, qui compte à peine 1m2 d'espaces verts par habitant. L'été promet d'être bouillant.

ENFUMAGE SUR LE NOMBRE DE FONTAINES

Au passage, le Dauphiné retient le chiffre municipal de 18 fontaines à Grenoble. En 2022, le collectif "Vivre à Grenoble" en avait en fait recensé 40 mais Gilles Namur (Verts/LFI) avait balayé ce chiffre en estimant qu'il s'agit de "vieux bassins, des vieilles fontaines" (on ne voit pas en quoi ça les exclut ?). Il parlait lui de 17 fontaines. Puis l'été suivant, de 22 ! Nous en avons donc perdu 4 depuis l'été 2023 ? C'est le grand enfumage rouge/vert : on balance les chiffres qui nous arrangent, au moment où ça nous arrange, en comptant sur le fait que personne ne vérifiera et que le citoyen aura oublié.

La carte de "Vivre à Grenoble" éditée en 2022 recensant le vrai nombre de fontaines, alors que du côté municipal l'opacité règne.

LE "PLAN D'ACTION" : DE LA COMM' AVANT TOUT

Le compte n'y est pas niveau fontaines mais quid du fameux "plan d'action" de la municipalité pour garantir un "front de fraicheur" ? Il s'agit avant tout... de comm'. Le premier volet, le "plan canicule", consiste à communiquer sur les bonnes pratiques en cas de chaleurs (ce que toutes les communes de France font). Dans la même veine, le deuxième volet consiste en une carte des points de fraicheur (où les fontaines qui ne fonctionnent pas, ou encore les piscines fermées ne figurent évidemment pas).

LE LAC DE VILLENEUVE CITÉ DANS LE "FRONT DE FRAICHEUR"...

Dans son article tout de même intitulé "le front de fraicheur est arrivé à Grenoble" (et pas "va" arriver), la majorité municipale réussit l'exploit de parler des travaux du lac de la Villeneuve... prévus pour 2027. Le projet est en outre très vivement contesté par les habitants au motif notamment qu'il consiste en fait en une restriction de l'accès à la fraicheur plutôt qu'en une amélioration. Le sujet reviendra au conseil municipal de ce lundi 24 juin.

GRENOBLE TOUJOURS PREMIÈRE POUR LES ILOTS DE CHALEUR

Mais tout ceci occulte l'essentiel. Pendant qu'ils font mine de s'attaquer aux conséquences, les élus occultent les causes dont ils sont responsables : Grenoble est devenue première ville de France avec Paris pour les ilots de chaleur, et ce en raison d'urbanisme qui consiste à bétoniser le moindre espace de respiration grâce à un PLUi qu'ils ont élaboré et voté. On réchauffe d'un côté, on tente de rafraichir un peu de l'autre. 

MÊME PROBLÈME QU'AVEC LA VÉGÉTALISATION

Le meilleur cadeau qui pourrait être fait pour rafraichir les Grenoblois serait donc déjà d'arrêter cette politique d'urbanisation folle. "La  meilleure "stratégie de  végétalisation" est d’éviter la bétonisation, donc la densification à outrance que vous préconisez et que vous conduisez" lancait le président du groupe société civile Alain Carignon lors du dernier conseil municipal. On ne peut que reprendre ce conseil pour la "stratégie de fraicheur". 

Analyse du niveau de végétation par l'agence d'urbanisme (carte de février 2024). Le nombre de rues en rouge et en jaune permet de constater à quel point nous sommes loin du compte...

DES RUSTINES QUI CAMOUFLENT MAL LES PROBLÈMES QU'ILS CRÉENT

Car le "front de fraicheur" promis n'est finalement qu'une énième trouvaille sémantique des Rouge/Verts, qui ne recoupe aucune réalité. L'honnêteté devrait pousser à parler de "rustines de fraicheur", car les quelques points recensés tels les brumisateurs (ceux qui fonctionnent : ceux en panne depuis des années comme à Malherbe sont évidemment oubliés) ne compensent pas une politique de densification massive qui réchauffe la ville et achève d'en faire une fournaise. L'été 2024 ne dérogera malheureusement pas à la règle. Merci qui ?

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