MJC ET THEÂTRE PRÉMOL : CONSTITUTION D’UN COLLECTIF DE DÉFENSE
Face à la menace de la municipalité de supprimer le Théâtre Prémol historiquement lié à la MJC du même nom, un collectif s'est constitué qui se réunit ce mardi soir au Village Olympique afin de s'organiser et d'engager des actions. Les élus Rouge/Verts grenoblois ont en effet décidé que le théâtre serait repris par "le Centre des Arts du Récit", une grosse structure conventionnée basée à Saint-Martin d'Hères..
Après la Cordée, la suppression de la Bibliothèque Prémol, la fermeture de la piscine des Iris depuis 10 ans, le projet de "lac baignable" avec l'eau polluée de la nappe phréatique (!), les menaces sur les correspondants de nuit, le sud de la ville est particulièrement affecté par la politique municipale.
LA SOUMISSION DE CERTAINS ARTISTES À UNE COLLECTIVITÉ
Dans ce contexte la "lettre ouverte" publiée par Henri Touati, Fondateur et Directeur de 1986 à 2014 du Centre des Arts du Récit, Ex directeur de MJC, prend tout son sens et se heurte au projet municipal visiblement accepté par sa successeur à la direction, Stéphène Jourdain. Cette dernière s'est inscrite en effet dans la soumission à la doxa politique locale, s'interrogeant même de savoir si elle pouvait encore "continuer à faire venir des artistes de très loin", alors que la planète est menacée... Oubliant ce que rappelait avec panache Milan Kundera : "la position de l'artiste exclut toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité. Une non identification consciente, opiniâtre, engagée".
H. TOUATI LANCE UNE LETTRE OUVERTE QU'IL NE VEUT PAS QUE NOUS COMMENTIONS...
Cité par nous Henri Touati nous a adressé un commentaire selon lequel " la lettre que j’ai écrit n’as pas vocation a se retrouver sur votre site, mon désaccord avec le projet de la ville ne peux pas être mélangé avec l’ensemble des Fake news et des exagérations que vous donnez à chaque événement au service de votre projet politique. Mon propos est de discuter une démarche et de nourrir positivement le débat, ce qui n’est pas votre volonté." Nous n'aurions pas le droit par exemple de sembler constater que le fondateur des Arts du Récit n'est pas d'accord avec le choix de l'actuelle directrice? Fake ? Exagération ?
AU MÉPRIS DE L'INTÉRÊT PUBLIC ET DE LA DIFFUSION de la CULTURE
En respectant la personne, nous comprenons sa gêne. On l'imagine très proche des communistes et de la gauche et sa lettre est un pavé dans la marre. Elle démonte totalement pour les arts du récit, comme pour la MJC Prémol, la logique de cette fusion imposée. Ce qui ne lui en déplaise et n'est pas une fake (!) non plus, démontre aussi combien le désir de prise en mains des institutions s'effectue au mépris de tout intérêt public et de la diffusion de la culture. Sur fond de profonde désorganisation de la gauche, puisque c'est une communiste, Isabelle Peters, Première Adjointe de Piolle qui est envoyée au feu pour défendre l'indéfendable.
F. MARTEL (France Culture) A ÉTÉ PLUS DUR ET PLUS LUCIDE QUE NOUS
Henri Touati voudrait que ce débat soit réservé à la gauche afin de la préserver. Elle à le droit à la faute et si elle en commet ce ne peut pas être par mauvaise intention puisqu'elle est le camp du Bien. Si les choix politiques d'Eric Piolle, d'Isabelle Peters, de Lucille Lheureux sont critiqués durement ce ne peut être qu'une "exagération". Pourtant l'analyse d'un Frédéric Martel (France Culture) sur la politique municipale était parfois plus sévère que la notre. Quant aux Fakes, cher M. Touati, nous nous en tenons aux faits.
LA MUNICIPALITÉ CARIGNON EXEMPLAIRE SUR L'ÉDUCATION POPULAIRE
Une "lettre ouverte" appartient au débat public. Son auteur la jette comme telle. Dans une démocratie où règne le pluralisme, les forces politiques ont le droit de s'en saisir. La discussion ne se limite pas à un camp. D'autant que la droite et le centre ont géré Grenoble 12 ans et ont été un exemple reconnu en matière de développement de l'éducation populaire, de la prévention par le socio-culturel et le sport et en faveur du foisonnement culturel. C'est la municipalité Carignon qui a, la première, installé un créateur en résidence au Théâtre Prémol comme elle l'avait fait à l'espace 600. Notre courant de pensée a toute légitimité pour s'exprimer et n'a pas à se justifier pour participer à la controverse.
H. TOUATI : "LA MUNICIPALISATION EST MALADROITE ET CONTRE PRODUCTIVE"...
"La municipalisation des équipements, la suppression de la dimension associative de l'éducation populaire, pour en faire des lieux fonctionnarisés et financiarisés (apport des subventions des arts du récit, voir l'interview de la première adjointe de la ville de Grenoble) est maladroit et contre productif pour l'avenir de la MJC Théâtre Premol" écrit Henri Touati dans sa lettre ouverte.
.... LA MJC DEVIENDRA "UNE COQUILLE VIDE"
Ajoutant : "La ville de Grenoble porte une forte responsabilité en proposant ce processus, une méconnaissance des enjeux artistiques et culturels des Arts du Récit, un mépris de l'éducation populaire et de la vie associative, une volonté de régler des situations financières en dégradant les projets" (...) elle décide de séparer le Théâtre de la MJC, ce qui a court terme n'en fera qu'une coquille vide. Toutes ses activités seront traitées ailleurs "
LA VILLE IMPOSE DES ORIENTATIONS QUI DÉNATURENT LES PROJETS CULTURELS
Très dur, Henri Touati parle pourtant de "la ville" de manière impersonnelle, comme si des élus n'avaient pas pris ces décisions en toute opacité : "La Ville ne peut pas redessiner les contours des projets culturels et d'éducation populaire en imposant des orientations qui en dénaturent profondément leur esprit et leur essence". S'agissant d'un Maire de droite on imagine que son nom n'aurait pas été oublié !
Concluant " cette perspective de déménagement (NDLR des Arts du récit) est un mauvais projet pour la Ville de Grenoble".
E. PIOLLE FÊTE SES 10 ANS DE MANDAT SUR "RÉCONCILIER ET PROTÉGER !"
Rappelons qu'Eric Piolle "fête" ses 10 ans de mandat sur le thème - notamment - de "réconcilier et protéger". On imagine que la décision concernant le théâtre et la MJC Prémol y contribuent ? Mais c'est notre collectif qui est accusé par Henri Touati de ne pas participer à la "réconciliation" si chère à Eric Piolle....
LA CRITIQUE DU POUVOIR EST LA BASE DU PLURALISME
En publiant l'avis autorisé de Henri Touati qui rejoint notre analyse, nous pensons nourrir le débat. "Positivement?". En démocratie la critique du pouvoir par l'opposition est indispensable au pluralisme. Elle est donc "positive". Elle permet au citoyen de se forger une opinion en toute liberté. Si elle n'existait pas le débat serait hémiplégique. Circonscrit à un camp, ce que semblait désirer M. Touati.
LA MJC ET LE THEÂTRE PERMETTENT DE CHERCHER LE PUBLIC ÉLOIGNÉ DE LA CULTURE
Outre le fond du débat sur le sujet de l'existence conjointe de la MJC et du Théâtre Prémol ce qui permet à l'association d'avoir le choix dans la programmation et de créer facilement des ponts avec un public en général très éloigné de la culture de prime abord, nous ajoutons quelques éléments politiques sur le fonctionnement étonnant de la gauche et de ses élus sur un tel dossier.
Doit-on s'en excuser ? Si les droites donnaient une telle image dans la gestion si désolante d'un tel dossier, seraient elles épargnées et ne trouverait-on que des commentaires "pour nourrir positivement le débat", prônant "la réconciliation".
NOUS SOMMES LIBRES ET LE RESPECT DES PERSONNES ET DES FAITS SONT NOTRE RELIGION
Aucun des membres de notre collectif n'est élu et nous n'engageons jamais le groupe d'opposition au Conseil Municipal ou au Conseil Métropolitain, sauf quand nous citons entre guillemets leurs positions. Nous sommes donc libres en toute autonomie d'engager les débats sur toutes les problématiques grenobloises, avec nos mots, notre analyse, nos jugements dans le respect des personnes et des faits qui sont notre seule religion.
UNE MAIN MISE SECTAIRE DE LA GAUCHE EXTRÊME AU DÉTRIMENT DE LA CULTURE
La tentative municipale concernant la MJC et le Théâtre Prémol s'inscrit dans une politique plus vaste qui met en cause la culture populaire dans les quartiers (MJC mutualité, Le Plateau à Mistral, La Cordée à Villeneuve...) et il nous appartient de faire le lien entre tous ces faits afin de dégager leur signifiant politique - en l'occurrence une prise en mains sectaire par des élus de gauche et d'extrême gauche au détriment de l'accès des plus éloignés à la culture - et d'en informer les grenoblois.
LA REPRÉSENTATION DE L'ALTERNATIVE
Dans une démocratie réconciliée, même ceux qui ne partagent pas notre analyse et notre vision devraient louer leur existence, car sans elles la discussion n'admettrait que les désaccords de l'intérieur. De la part de ceux qui soutiennent quand même les élus qui commettent ces forfaits. Niant de ce fait toute alternative à ces hommes et à leur politique. Un peu court, non ?
Va-t-on bruler bientôt les livres qui ne n’ont pas de couverture verte?
Cette orientation politique, avec le wokisme et le puritanisme ambiant nous éloigne beaucoup de la diversité et de la liberté jamais outrancière des émissions « Apostrophes » du regretté Bernard Pivot.
Votre différent avec M. Touati est symptomatique des temps actuels.
Quel que soit son propos, la parole de GLC se voit déligitimée, comme par réflexe pavlovien (ou panurgien).
Le petit Monde de la Culture dans lequel je gravite, pose bien vite son véto à toute expression publique émanant de « présumés coupables » de droite. Peu importe sa pertinence sur la problématique qu’elle soulève.
La culture, l’éducation populaire et l’art en général sont fragiles. On les protège avec une extrême subtilité, et une sensibilité qu’aucun parangon de vertu ne peut confisquer.
Votre citation de Kundera vaut de l’or
et mérite de mieux infuser dans les consciences.
Je relis Camus (Albert) avec délice, sans chercher à sonder son intention de vote post-mortem pour les Européennes 2024.
Arts du récit oui, de l’orthographe non !
Le bienfaiteur culturel grenoblois, en poste en Mairie (ou dans son giron) dispose d’une ouverture d’esprit ILLIMITÉE ! (en plus de la fantaisie, audace, empathie et « coolitude »…).
… sauf lorsque son bel esprit borne en zone interdite, là où il ne capte pas et préfère raccrocher.
Ainsi, l’agent culturel à l’esprit grand-ouvert referme sa mâchoire sur les zonards qui créent de traviiole, ou qui méprisent les « figures imposées » du moment, un poil stéréotypées…
Promu Flic de la pensée artistique Unique, il laisse ou empêche des oeuvres d’entrer, tel le physionomiste du night-club grenoblois.
« Goin, ok, viens, installe-toi… BHL, tu dégages ! »