QUE SE PASSE-T-IL À L’EPFL DU DAUPHINÉ ?

L’Etablissement Public Foncier Local du Dauphiné est un outil, financé par l’argent public, au service des collectivités pour leurs opérations foncières (accompagnement de projet, acquisition, cession…).

LA MÉTROPOLE MÈNE LA BARQUE

L’EPFL du Dauphiné intervient sur le territoire de six intercommunalités : Bièvre Est, Saint-Marcellin Vercors Isère, le Voironnais, le Vercors, le Grésivaudan et la Métropole de Grenoble. C’est cette dernière qui compte le plus de sièges au sein de l’établissement. Depuis 2021, c’est Laurent Amadieu, le Maire Vert de Saint-Egrève, qui le préside.

Gouvernance de l'EPFL du Dauphiné (manque le Grésivaudan entré avec deux délégués). Source : site de l'EPFL.

L’EPFL N’ÉCHAPPE PAS AU SECTARISME VERT

Il succède à Christian Coigné (Les Centristes), alors Maire de Sassenage et conseiller départemental, élu en 2020 face au même Laurent Amadieu. Ce dernier n’avait cette année-là obtenu que 5 voix sur les 8 de la métropole, certains conseillers métropolitains avouant à France Bleu Isèreavoir changé leurs votes après le discours de la présidente sortante Christine Garnier qu'ils avaient trouvé "sectaire". L’adjointe de Piolle, élue depuis 1995, pilier des Verts/ADES, n’en est pas à son coup d’essai en matière de sectarisme

UN RECOURS ET UN CHANGEMENT DES REPRÉSENTANTS

Ne supportant pas que la présidence leur échappe, les Verts avaient formé un recours par l’intermédiaire d’Anne-Sophie Olmos (autre élue Piolliste) contre l’élection de Christian Coigné. Recours rejeté par le tribunal administratif. En janvier 2021, à la toute fin d’un conseil métropolitain, Christophe Ferrari avait alors fait voter une délibération en catimini pour sortir des représentants de l’opposition au sein de l’EPFL et les faire remplacer par des élus de sa majorité. Lorsqu’il s’agit de tout contrôler face à l’opposition, les camps Ferrari et Piolle parviennent à s’entendre…

Anne-Sophie Olmos (EELV) l'origine du recours (rejeté) contre le Président qui ne plaisait pas aux Verts..

L’EPFL SUIT LA DOCTRINE ROUGE/VERTE

L’EPFL est d’ailleurs sur la même ligne que la majorité grenobloise et métropolitaine en ce qui concerne le logement et l’urbanisme : celle de poursuivre avec les mêmes méthodes qui brillent par leur inefficacité depuis des années. En 2021, peu après l’élection d’Amadieu, l’ADES (officine des Verts) se félicitait sur son site en citant un article de l’EPFL : “La ville de Grenoble et l’EPFL du Dauphiné s’engagent activement dans des projets urbains visant à terme à faire de Grenoble une ville résiliente, inclusive et plus agréable à vivre dans le respect et la promotion de l’histoire patrimoniale et sociale. Le recours à l’urbanisme tactique permet de répondre à cet objectif”. La même novlangue, le même verbiage : on comprend en un coup d'œil qui est aux manettes.

L'EPFL accompagne par exemple la ville de Grenoble pour le fameux "écoquartier" Flaubert...

LE PROCUREUR SAISI PAR UN EX SALARIÉ

Mais voici ce qui nous amène à cet article. Par courrier daté de janvier dernier et dont nous nous sommes procuré la copie, un ex employé de l’EPFL a écrit au Procureur de la République pour signaler des faits dont il explique avoir été témoin. Voici des extraits de cette lettre, dont l’objet annonce la couleur : “dénonciation de faits pouvant constituer des détournements de fonds/biens publics”.

UTILISATION DES VÉHICULES DE SERVICES…

L’ex employé évoque ainsi l’utilisation des véhicules de service, notamment “une facture concernant la recharge d’un véhicule de service le 29/12/2023 à Amsterdam, date à laquelle l'établissement était fermé et tous les collaborateurs étaient en congés pour cause de fermeture”. Il affirme également que “le directeur de l'établissement utilise quotidiennement les véhicules de services (pour ses trajets personnels)” et avoir “constaté l’utilisation des véhicules de services lorsque le directeur de l’établissement est en « rendez-vous privé » sur son agenda et certains trajets sont incohérents d’un point de vue distance/kilomètres”. 

… ET NOTES DE FRAIS QUI INTERROGENT

Au sujet des notes de frais, il poursuit : “j'ai constaté des dépassements des barèmes légaux et, malgré des tickets masqués, une grande consommation d’alcool [...] ainsi que des remboursements de repas qui ne semblent pas entrer dans le cadre légal”, en donnant un exemple de repas et ou de cadeau passé en note de frais. Mais encore, sur le sujet de la rémunération du directeur : “sans décision du conseil d'administration, un rattrapage de 13ème mois sur primes” qui aurait “causé un manque de crédits concernant les salaires de décembre”.

L’EPFL FAIT-IL UNE CRISE DE “FERRARITE” ?

Bien sûr, tout ceci n’en est qu’au stade du signalement et la présomption d'innocence est de vigueur. Mais si les faits étaient avérés, les plus “taquins” ne pourront sans doute s’empêcher de faire un parallèle avec ce qui vaut à Christophe Ferrari de passer devant la justice prochainement : des accusations d’utilisation de sa voiture avec chauffeur à des fins personnelles et des histoires de notes de frais

La voiture utilisée par le président de la métropole (ici devant le siège de la métro) lui vaut aujourd'hui des ennuis avec la justice après une dénonciation des Verts.

LAURENT AMADIEU ET MARGOT BELAIR ONT ÉTÉ PRÉVENUS

Si les Verts sont à l’origine de la dénonciation de l’affaire Ferrari (en particulier Yann Mongaburu, qui n’a pas supporté sa défaite à la présidence de la Métropole), ils semblent plus discrets pour l’EPFL. L’ex employé, après avoir prévenu sa hiérarchie, a ainsi averti il y a plusieurs semaines le président de l’établissement Laurent Amadieu mais aussi Margot Belair (EELV), adjointe de Grenoble qui siège au CA de l’EPFL. Sans retour de leur part. En revanche, peu après sa dénonciation et ses avertissements des élus, le salarié s'est vu brutalement signifier la fin de son contrat...

AFFAIRE À SUIVRE

Le signalement est désormais dans les mains du Procureur, à qui il appartiendra de déterminer s'il doit y avoir une suite. Nous ne manquerons évidemment pas de vous tenir informés, comme nous avons l’habitude de le faire dès lors qu’il s’agit de l’utilisation de l’argent du contribuable grenoblois et métropolitain.

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