ACCESSIBILITÉ : GRENOBLE CREUSE SON RETARD
Malgré un exposé dithyrambique du "Dauphiné", Grenoble creuse son retard en matière d'accessibilité et perd son esprit pionnier.
TOUT VA BIEN POUR LE "DAUPHINÉ"
Dans un article paru avant-hier, le Dauphiné Libéré estime en effet que tout va bien pour l'accessibilité à Grenoble, que la ville investit afin de "garder son image de ville accessible et inclusive". Effectivement, on est bien dans l'image : car derrière l'affichage, le rapport de la commission communale d’accessibilité met en exergue une réalité toute autre.
AGENDA D'ACCESSIBILITÉ : LE RETARD S'ACCUMULE
En 2015, un "Agenda d’Accessibilité Programmée" (ADAP) a été voté par la nouvelle majorité Piolle pour une période de 9 ans. Une initiative qui promettait des améliorations significatives pour l'accessibilité des bâtiments avec un budget prévisionnel de 11,8 millions d'euros. Mais nous avons aujourd'hui 3 millions d'euros de retard d'investissement...
MOINS D'1/3 DES ERP ACCESSIBLES !
... et très concrètement, ce retard signifie que moins d'1/3 des ERP (établissements recevant du public), 32% pour être exact, sont bien aux normes d'accessibilité. Après 7 ans de plan. Voilà pour "l'image de ville accessible et inclusive" chère au Dauphiné, et la fameuse "ville pour tous" vantée par le système Piolle.
LE RETARD NE SERA PAS RATTRAPÉ
Si le COVID peut être invoqué pour justifier les retards de 2020/2021, il n'explique en aucun cas le retard pris précédemment ou encore les 800 000 euros manquants en 2022. Inutile de préciser que les finances exsangues de la ville ne permettront pas de mettre le paquet pour investir de quoi boucler les ambitions originelles du plan d'accessibilité d'ici à ce qu'il se termine (cette année).
LES PROBLÈMES PASSÉS SOUS SILENCE
Bien évidemment, le rapport (et plus étonnamment le Dauphiné) ometdes décisions de la majorité municipale lourdes de conséquences pour l'accessibilité : la suppression des places de stationnement pour personnes à mobilité réduite dans de nombreux quartiers, l'état des voiries qui handicape voire empêche carrément les PMR de se déplacer, ou encore les refus d'accueillir des enfants handicapés dans des MJC et dans le temps périscolaire qui avait contraint des parents d'élèves à lancer une pétition... La ville inclusive !
FEUX DE TRAVERSÉE : UNE OBLIGATION LÉGALE REMPLIE À... 26%
Exemple très concret de retard en deux temps : celui des feux piétons. Après avoir voulu supprimer les feux de traversée lors du premier mandat, la majorité revient petit à petit sur cette décision funeste. Et en ce qui concerne les feux sonores, une obligation légale, le rapport annonce 26% des carrefours équipés. L'association Valentin Hauy parle, elle, de 17%. Pendant ce temps, la ville de Lyon en est à 98%...
ASCENSEURS : L'IMMOBILISME PERSISTE
Autre sujet pour lequel rien n'avance, malgré les multiples alertes depuis des années : les pannes récurrentes d'ascenseurs, notamment dans les logements sociaux. Rappelons que les élus Rouge/Verts contrôlent deux des principaux bailleurs, ACTIS et Grenoble Habitat. Malgré les marges de manœuvre dont ils disposent donc, ils en sont à réfléchir à l'idée "d'inciter" les bailleurs à faire des diagnostics. Vivement un bilan des résultats de cette "incitation".
GRENOBLE VIT SUR SES AVANCÉES PASSÉES
En réalité, si Grenoble obtient encore de bonnes places dans quelques classements sur l'accessibilité et si le Dauphiné se permet de relever une "image de ville accessible", c'est parce que la majorité Piolle vit sur les réalisations du passé. Mais en 2021, le Président de l'association Valentin Haüy à Grenoble expliquait : "on a l’impression que, sur le territoire, la prise en compte de ces problématiques recule". L'AFM Téléthon confirmant dans la foulée que "Grenoble a perdu son esprit pionnier en matière d'accessibilité".
UNE DISTINCTION POUR LES TRANSPORTS EN COMMUN...
Candidate à un obscur label européen "Access City Award" (un de plus) en 2023, Grenoble n'a ainsi obtenu que la mention spéciale transports en commun. Distinction dont la majorité n'a pas fait grand étalage et pour cause : elle doit l'obtention de ce label à Alain Carignon qui a réalisé le tout le premier tramway accessible aux personnes en situation de handicap !
LA "VILLE INCLUSIVE" EST UN AUTRE ARTIFICE DE COMMUNICATION
Nous sommes finalement là confrontés à un autre artifice de communication du système Piolle, qui manie les concepts verbalement sans que les résultats ne suivent, voire carrément à rebours de ce qu'il entreprend réellement. Ce qu'a résumé Brigitte Boer, coprésidente du groupe d'opposition avec Alain Carignon, intervenue à propos du rapport d'accessibilité lors du dernier conseil municipal : "Dans votre rapport, on retrouve un mélange entre des obligations légales et pas mal de communication (...) Et on le voit, en matière d’investissements concrets et de résultats, on est encore loin de la ville inclusive que nous appelons tous de nos vœux". Ajoutons à cela que nous ne pourrons pas vivre éternellement sur les réalisations du passé. Mais dans deux ans, les Grenoblois ont l'occasion de renouer avec cet esprit pionnier.
Je suis mal à l’aise avec le terme « inclusif ». Ainsi l’écriture inclusive, le théâtre inclusif… c’est une malhonnêteté pour moi. Mais la ville inclusive, c’est oui. De quoi y perdre son latin (enfin, ce qu’il en reste). Nous avons laissé les wokistes s’approprier ce terme de façon illégitime, comme des mouton.e.s. Et Grenoble édite des revues (grâce à mon argent) avec ce type d’écriture, qui fatigue mes yeux.Donc je fais partie des exclus. Donc sont inclus ceux qui sont dans le périmètre Epiolle, et les autres…se débrouillent, exclus les handicapés, les personnes âgées, les fidèles à une certaine idée de la littérature, du comportement, du vivre en société, les commerçants du centre ville, les amoureux des arbres etc, la liste est longue même si je ne mets pas l’importance des besoins de chaque item au même degré bien sûr.
Combien de millions d’euros gaspillés dans la Comm’ plutôt qu’à des actions utiles ?
En quoi les multiples interdits (rouler, se garer, donner son avis, …) contribuent-ils à améliorer le bien-vivre à Grenoble ?