LA BÉTONISATION DU SITE DE L’ÉGLISE SAINT-JACQUES DÉMARRE

Rue de Chamrousse, à la place de l'ancienne église Saint-Jacques, 5 immeubles vont voir le jour et accélérer ainsi un peu plus la bétonisation du quartier. Comment en sommes-nous arrivés là?

2019 : UN INCENDIE CRIMINEL DÉTRUIT L'ÉGLISE 

Dans la nuit du 16 au 17 janvier 2019, un incendie criminel ravage complètement l'église Saint-Jacques. Dans la droite lignée des terribles incendies que Grenoble doit à la mouvance anarcho-gauchiste : salle du conseil municipal, locaux de France Bleu, centre de culture scientifique, gendarmerie... Cet événement tragique bouleverse profondément les paroissiens qui se voient contraints de relocaliser leurs pratiques religieuses.

Ce qu'il restait de l'église Saint Jacques, rue de Chamrousse, après l'incendie.

2021 : L'ABANDON DE LA RECONSTRUCTION 

En février 2021, l'évêque informe la communauté paroissiale de l'abandon de la reconstruction de l'église, invoquant une réorganisation diocésaine et des contraintes financières. Cette décision entraîne le démantèlement de la paroisse de la Sainte-Famille, qui englobe les églises Saint-Jacques, Saint-Paul et Saint-François, et la réaffectation des fidèles à d'autres paroisses. Cette annonce est un nouveau choc pour les paroissiens.

UNE PÉTITION POUR PROTÉGER LE TERRAIN

Ils s'organisent alors avec les habitants du quartiers et soumettent une pétition au maire de Grenoble, recueillant plus de 500 signatures très rapidement. Cette pétition vise à faire classer la cure paroissiale comme monument historique de Grenoble, notamment pour protéger le terrain des promoteurs immobiliers.

ALAIN CARIGNON PROPOSE AU MAIRE DE PRÉSERVER LE SITE...

Lors du conseil municipal du 29 mars 2021, le groupe d'opposition, dirigé par Alain Carignon, appuie la démarche des pétitionnaires. Il propose un amendement pour préserver le site de l'église, avec la réalisation d'études pour un projet qui préserverait l’espace et l’histoire du lieu. Mais la majorité municipale d'Eric Piolle, toujours aussi bornée, rejette cet amendement et ignore royalement la pétition.

Le site de l'église Saint-Jacques, un espace de respiration dans le quartier laissé à la merci de la bétonisation

... OU DE LE PRÉEMPTER

Sentant venir le désastre avec un terrain à la merci des promoteurs, le président du groupe d'opposition en remet une couche au conseil municipal suivant, le 17 mai 2021, en demandant la sauvegarde du site en employant tous les moyens appropriés y compris la préemption du terrain. Là encore, fin de non-recevoir de la majorité municipale.

UN SITE À LA MERCI DES PROMOTEURS AVEC UN PLUi DENSIFICATEUR

Il y avait en effet toutes les raisons d'être inquiets. La faute originelle revient au Plan Local d'Urbanisme intercommunal (PLUi) adopté en 2019 par les Rouge/Verts, qui permet la densification tous azimut de ce secteur. Cumulé avec la volonté du diocèse de vendre, pour des raisons économiques compréhensibles, la suite de l'histoire de ce terrain à la merci des promoteurs était malheureusement écrite.

UN PROJET DE 5 IMMEUBLES !

Et en matière de bétonisation, les choses n'ont pas été faites à moitié. Le refus de la municipalité de protéger le site a permis à un promoteur de l'acheter. Et de déposer un projet qui verra la construction de 125 logements répartis... en cinq immeubles ! Cet espace jusqu'ici préservé au milieu d'un quartier déjà très dense va donc disparaitre sous le béton. Sans même parler de la vue obstruée de l'immeuble voisin de la rue Général Ferrié, et la valeur des biens qui va en prendre un sacré coup.

LA CHASSE À LA DENT CREUSE

C'est la chasse à la dent creuse, avec une bétonisation qui se poursuit dans toute la ville (sauf très rares exceptions quand les élus sentent venir pour eux un problème électoral). À Lesdiguières, Bouchayer-Viallet et Flaubert, les conséquences de cette urbanisation excessive sont déjà palpables. Au Rondeau, Avenue Jean Perrot, Cours de la Libération, les projets en cours vont faire de ces secteurs des fournaises de béton. Idem à l'Esplanade ou encore sur la Presqu'île, où un nouveau quartier émerge avec seulement 1m2 d'espace vert par habitant, une situation critiquée par le scientifique du GIEC Thierry Lebel qui qualifie les nouvelles constructions d'« aberrantes »... sans être écouté par les "Verts".

DÉCEMBRE 2023 : LES TRAVAUX DÉBUTENT

Pour Saint-Jacques, après une vente conclue le 7 décembre dernier, les travaux ont débuté dans la foulée. Ils devraient durer 18 mois, soit jusqu'à mi 2025. À quelques petits mois de la fin de son mandat, Eric Piolle aura alors laissé un autre "cadeau" dont les habitants de la rue de Chamrousse et du quartier se seraient bien passé.

Adieu la fraicheur, bonjour le béton

LE BILAN ÉCOLOGIQUE DES VERTS : 1ÈRE VILLE POUR LES ILOTS DE CHALEUR

Loin du blabla et d'une opération "capitale verte" déjà oubliée par tous, le bilan de la majorité piolliste parler de lui-même : nous étions déjà parmi les dernières grandes villes pour la part de nature en ville (on doit les derniers grands parcs aux municipalités Carignon), et nous sommes devenus sous leur mandat 1ère ville de France hors Paris pour les ilots de chaleur. L'opération Saint-Jacques va évidemment contribuer elle aussi à ce phénomène. Voilà des résultats concrets qui permettent, 10 ans après l'arrivée des Verts, de confronter leurs discours à leurs résultats : non seulement ils n'ont rien amélioré mais ils ont empiré le réchauffement de la ville. 

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