CRÉDIT AGRICOLE : LA TARTUFFERIE DE PIOLLE
Éric Piolle participait hier matin à une manifestation devant le crédit agricole rue de la République à Grenoble. Démontrant une nouvelle fois l’étendue de sa tartufferie.
UNE MANIFESTATION CONTRE UN PROJET EN AFRIQUE
La manifestation avait pour objet de dénoncer un projet d’oléoduc en Ouganda, porté par Total. Sans se rendre compte une seule seconde que ce projet est une très bonne chose pour cette partie du continent africain. En s’attaquant à la vitrine du crédit agricole accusé de financer le projet (de manière indirecte via une filiale..), la recouvrant de peinture et d’affiches. Et ce avec la présence complaisante du Maire Eric Piolle et d’Elisa Martin, ancienne première adjointe désormais Députée de la France Insoumise. Comme toujours, incapables de traiter les problèmes du quotidien des Grenoblois, ils se réfugient dans l'incantation et la communication à propos de sujets au bout du monde.
LES GROUPUSCULES HABITUELS À L’ŒUVRE
Parmi les organisateurs, on retrouve les groupuscules écolo-gauchistes habituels : Extinction Rebellion, Alternatiba, ATTAC. Des mouvements constitués d'une poignée de personnes (souvent les mêmes de l'un à l'autre d'ailleurs), spécialisés dans les happening de ce genre. La présence d'Eric Piolle auprès d'eux en atteste : il est le front politique "modéré" de ces mouvements aux méthodes radicales.
EXTINCTION REBELLION : LA MENACE COMME MÉTHODE
Extinction Rebellion, outre les nombreux tags que ses membres se permettent de faire dans la ville, s'est ainsi dernièrement illustré par des menaces à l'encontre des organisateurs et des participants au festival Tomorrowland, à Huez. Ils ont ainsi décrété dans une lettre ouverte que cet évènement "n’apporte aucun bénéfice culturel au territoire qu’il envahit". Et somment donc les participants de bien profiter de leur dernier festival car ils comptent leur faire vivre un "enfer" l'an prochain. En février dernier, les mêmes avaient dégradé avec du "faux pétrole" des distributeurs et agences de la BNP Paribas.
ALTERNATIBA : LE PONT AVEC LES ROUGES/VERTS
Alternatiba est encore plus proche du système Piolle. L'association est gracieusement installée par la ville dans des locaux à l'esplanade (ceux-ci ont été inaugurés il y a quelques jours en présence d'élus piollistes). Parmi les cadres du groupuscule, on retrouve Fabienne Mahrez, ancienne candidate EELV, également cadre d'une entreprise "citoyenne" attributaire de nombreux marchés publics du photovoltaïque dans la métropole. Une véritable petite annexe de la municipalité.
LE REFUS DU DÉBAT COMME CIMENT
Ciment des méthodes de ces groupuscules : le refus du débat. Ils affirment volontiers qu'il n'y a pas lieu d'en avoir un, et qu'ils n'ont "pas le temps" pour ça, le justifiant avec la carte magique de "l'urgence climatique". Une ficelle dangereuse : refuser le débat technique et scientifique au nom d'un dogme prétendument supérieur relève d'une certaine arrogance, mais ouvre surtout la porte aux dérives anti-démocratique. Que n'entendrait-on pas si demain un groupe d'extrême-droite se permettait des happening contre une préfecture par exemple, au nom d'une notion comme "l'urgence migratoire" ?
LES MÊMES RECETTES QU'IL Y A 10 ANS
En participant à cette petite sauterie, Piolle renoue avec ses méthodes des municipales 2014. On se rappelle de lui et Yann Mongaburu lavant la vitrine d'une banque pour "nettoyer la finance". Ou de l'inauguration d'une rue "BNP Paribas" aux côtés de ses colistiers et du parrain du système, Raymond Avrillier. Les mêmes vieilles recettes de communication qu'il y a 10 ans. Mais entretemps, Eric Piolle a eu le temps de dévoiler toute l'étendue de son hypocrisie.
LE SILENCE SUR L'ACHAT DU CREDIT AGRICOLE
Car il faut un culot certain pour oser participer à une manifestation contre le crédit agricole alors que la municipalité a acquis le siège de cette même banque avenue Marcelin Berthelot pour 8 millions d'euros, dans des conditions que la Chambre Régionale des Comptes a jugé "illégales". Bien sûr, les liens de Piolle avec les groupuscules organisateurs de la manifestation font qu'on ne les a pas entendu critiquer cette opération qui a enrichi la banque.
LE SILENCE SUR RAISE PARTNER
On ne les a jamais entendu non plus sur les actions qu'Eric Piolle détient au sein de Raise Partner, entreprise spécialiste de "l'optimisation fiscale", installée à Singapour, et dont sa femme est toujours cadre. Elle compte notamment parmi ses clients... la BNP. Mais cette collusion avec le capitalisme financier qui n'a pour objectif que le profit et surement pas la planète ne semble gêner ni Extinction Rebellion, ni Alternatiba, qui remplissent à merveille leurs rôles d'idiots utiles. « Oui, il y a la BNP ou la Société générale, qui travaillent dans des paradis fiscaux, devance Éric Piolle. Certes, ce n'est pas "clean'" expliquait tout penaud le Maire à Marianne. Sans pour autant avoir revendu ses actions depuis 2014.
UNE CONFIRMATION DE L'ESSOUFFLEMENT
Bien qu'il ne semble rien y avoir à attendre de la part de ces associations qui protègent leur allié politique, le fait qu'Eric Piolle participe au même genre d'évènement que lors de sa campagne de 2014 démontre qu'il n'a rien compris au film. Qui peut encore lui accorder quelque crédit que ce soit alors qu'entretemps il a copiné avec les banques et les révélations sur Raise Partner ont prouvé toute l'étendue de son hypocrisie ? Revenir aux mêmes happenings montre qu'il n'est plus en capacité d'inventer et d'innover, et confirme l'essoufflement d'un système qui arrive à son crépuscule.
Bonjour
Je comprends que l’on puisse s’étonner des méthodes quemploient certains groupes pour faire part de leur position. Je comprends qu’en dénonce l’éventuelle violence.
Mais la critique n’a d’intérêt que si elle est constructive.
Vous critiquéz les incantations des uns mais vous reprenez les mêmes méthode en vous faisant caisses de résonance de propos purement idéologiques.
Pour donner à votre discours la force qu’il mérite peut-être vous devez apporter des arguments constructifs qui soient force de proposition.
Il est i.dispensable d’améliorer votre communication qui malheureusement dans sa forme est faible aujourd’hui.
Je compte sur vous.
Nous comptons sur vous pour nous aider. En attendant nous pensons que l’information sur les méthodes de Piolle et ce qu’il cache est utile aux grenoblois
Hélas vous ne pouvez rien changer , et ne changerez rien , tout le monde y trouve sont comptes.
M.T
La Banque finance l’entrepreunariat, c’est son métier. Si les Verts veulent protester, qu’ils aillent en Ouganda ou devant une ambassade de l’Ouganda. Ici l’écologie n’est q’un prétexte anti-finance, alors que les banques sont indispensables à l’économie, mais aussi aux Verts de notre Mairie vu la dette qu’ils creusent et les emprunts auxquels ils souscrivent pour y faire face. Cette micro-manif (moins de 20 personnes) , c’est n’importe quoi !
Il devrait y avoir une loi qui destitue les maires comme Piolle . Ça se dit écolo,mais je dirais plutôt « écolo,gaucho,anarchiste ».
Complètement d’accord avec vous
Oui heureusement qu’il.y a des connards de banques qui financent…le importe quoi des finances de la ville. Ces espèces d’anarchistes bourgeois ne sont que des petits fachos.
Le pire avec ces personnes de gauche c’est que les traiter d’hypocrites ne sert à rien, ils le prennent pour un compliment.
Ils en sont fiers.
Conforme à l attente
Bonjour,
en commençant à lire votre article, j’espérais au mieux un argumentaire pour le projet EACOP afin de comprendre les arguments de ses défenseurs.
En lisant la suite, on rentre entièrement dans le contexte de l’incitation à la haine en ligne, envers certaines personnes, associations, et partis, à des fins politiques, j’imagine.
Merci de développer votre point de vue sur les 2 premières phrases de l’article (les bienfaits du projet EACOP sur cette partie du continent africain). Quelle est sa logique en termes de justice sociale, qu’est-ce que TOTAL entend par apporter un « impact positif net sur la biodiversité » ? qu’est-ce qui permet de dire que ce projet ne relève pas du Greenwashing, et la logique de développer en Afrique une source d’énergie que l’on cherche à remplacer sur notre territoire ?
Dans l’objectif d’élever le niveau de la conversation et sortir d’une logique d’affrontement politique.
En effet notre formule est lapidaire. Elle avait juste pour objet d’engager le débat . Car la simplification est également de la part de ceux qui le combattent et combattent Total , une des dernières grandes sociétés Française qui n’est pas un mastodonte à l’échelle de la planète industrielle. La destruction engagée sans cesse par les Verts de Total, LVMH, la compagnie Maritime, après AREVA est-ce , au final,positif pour tous ?
Quelques extraits positifs de l’enquête évidemment critique de Radio France et RFI en Ouganda et Tanzanie :
» TotalEnergies répond qu’il utilisera moins d’1% de la surface qui lui a été allouée. Il assure qu’il déploiera un arsenal de mesures spécifiques pour limiter les conséquences de sa présence. Il s’engage même, nous assure-t-on, à “produire un impact positif net sur la biodiversité”, en contribuant par exemple à l’accroissement des populations de chimpanzés ou en réintroduisant des rhinocéros noirs.
Des forages horizontaux
« Autre argument avancé : à l’intérieur du parc, les zones de forage seront limitées à 10, pour environ 130 puits, grâce à une technique consistant à creuser horizontalement. La plateforme sera à l’image d’un tronc dont les racines circuleraient dans le sous-sol, de façon invisible. “Il aurait été facile de forer verticalement, assure Pauline Mac Ronald, la responsable Environnement & Biodiversité pour TotalEnergies en Ouganda, et donc de multiplier les forages. Mais comme nous sommes dans le parc, nous avons sélectionné quelques emplacements où nous pourrons extraire le pétrole avec un minimum d’impact.”
“Il n’y a absolument aucun centimètre de pipeline, dans la partie tanzanienne, qui passe par un parc national ou par une zone environnementale protégée », tempête cependant January Makamba, le ministre tanzanien de l’Énergie. Ajoutant : « Cette idée que nous sommes irresponsables vis-à-vis de notre peuple et de nos générations futures est condescendante et inacceptable.”
« Total reconnaît pourtant que le pétrole transitera par certaines réserves, y compris un parc national dans la région de Burigi-Biharamulo, au Nord-Ouest de la Tanzanie. Là “vivent des chimpanzés et des éléphants, s’inquiète le militant écologiste Richard Senkondo. La construction du pipeline va accroître la pression sur ces espèces en danger.”
Mais Total justifie une nouvelle fois son tracé. Certes,“le pipeline passera par une zone en bordure du parc national qui est déjà hautement dégradée », insiste Jennifer Nyanda, ex-membre du WWF, aujourd’hui coordinatrice diversité sur le projet EACOP. Mais selon elle, “toutes les zones sensibles seront évitées ». Pour le démontrer, elle nous emmène plus à l’Est, à la limite de la réserve de Swaga Swaga, que le pipeline va également traverser. La zone est déjà privée de ses arbres. Les acacias ont été remplacés par des cultures de maïs et de tournesol. “Il n’y a plus aucune trace de vie sauvage, remarque Jennifer Nyanda. Il y a quelques années, il y avait beaucoup de lions, mais à cause des activités humaines, ils sont tous partis.”
“400.000 hectares de forêts disparaissent chaque année et cela n’a rien à voir avec les activités de Total”, relativise cependant Jennifer Nyanda. Le problème dans le pays est majeur, reconnaissent les autorités. Les populations les plus pauvres récupèrent souvent le bois pour le transformer en charbon, le vendre ou l’utiliser pour leur cuisine quotidienne.
« Selon Jérémy Roeygens, responsable des questions foncières pour Total en Ouganda, “la valeur des terres est documentée par les districts. Un bananier petit, moyen ou grand à une valeur très claire, identifiée officiellement”. Quant aux problèmes concernant les retards de paiement et les restrictions d’usage des terres, l’entreprise affirme avoir effectué des majorations et des compensations.
« Beaucoup critiquée pour le manque d’informations données aux populations locales lors du lancement du projet, TotalEnergies cherche désormais à rectifier le tir. Dans la ville d’Arusha, au Nord de la Tanzanie, la société rassemble régulièrement les représentants des ethnies dites vulnérables : Barabaigs et Massaïs notamment. Au mois de décembre 2022, une dernière réunion s’est déroulée dans la salle de conférence d’un grand hôtel. D’un côté, les leaders des tribus, souvent vêtus de vêtements traditionnels colorés et sandales de cuirs, qui ont parcouru des centaines de kilomètres en bus pour assister aux échanges. De l’autre, un cadre, extrêmement luxueux, où les bassins d’eaux parsemés de nénuphars, tranchent avec la sécheresse qui affecte une partie du pays.
« Total soutient en effet que son projet n’émettra que peu de CO2. 13,5 millions de tonnes sur 20 ans. “Des émissions nettement inférieures à la moyenne africaine, affirme Cheick-Omar Diallo, le porte-parole de TotalEnergies pour Tilenga/EACOP. Moins de 13 kg de CO2 par baril, quand la moyenne africaine est de 33 kg.” Ces évaluations cependant, le Climate Accountability Institute les nuance. Le directeur de cet institut, Richard Heede, qui a réalisé sa propre étude sur le projet EACOP à la demande de la faculté de droit de l’université de New York, considère qu’il faudrait aussi prendre en compte les émissions annexes générées par le projet.
« le projet suscite des espoirs dans la population. En Ouganda, l’argent généré par le projet devrait être affecté à un fonds spécial pour financer les infrastructures publiques. Selon Fred Kabagambe Kaliisa, le conseiller spécial du président ougandais sur les questions du pétrole, il devrait être utilisé “pour le développement des routes, des infrastructures électriques, pour les services publics et l’éducation”. En Tanzanie aussi, certains habitants rêvent de décrocher un emploi. Dans le village de Poutini, près de la future jetée, un groupe de personnes assises patiente, dans la chaleur, à l’ombre d’un grand arbre, observant les 4×4 blancs du projet EACOP aller et venir. “On a entendu dire qu’ils payaient de bons salaires, explique Amina. Alors on attend. Il y a des gens ici qui le font depuis deux ans. Ce projet est bon pour nous, mais le défi, c’est d’en faire partie.”
Bref la prétention des bobos gauchos bien à l’abri mérite au moins débat …
Comme depuis longtemps, vide de tout arguments, par contre le passage sur raise partner on vous a presque cru anticapitaliste, fait gaffe bientôt on va vous prendre pour des gens de gauche… Mais ça va c’était juste pour lancer des petit pique via ça femme. Pas bien méchant en somme, par contre faite attention quand vous critiquer leur mode d’utilisation de la voiture, (cf photo 2) vous semblez juste aigris et cela n’apporte rien au débat, tout le monde a le droit d’utiliser la voiture, même si il sont écolo. Je crois que leur idéologie ne prône pas le 0 voiture , mais plus l’utilisation responsable de la voiture et ayant bien conscience de l’impact important que cela a de l’utilisé.
Encore un article que l’on peux résumer en:- Pas informatif
– Sans un seul argument
– Avec des légendes au photos écrite par un enfant de 6 ans jaloux de son petit frère….
on aime beaucoup … mais on imagine votre commentaire avec des types de droite en contradiction avec eux mêmes ou un Maire de Droite actionnaire à Singapour dans une société produisant des logiciels de sécurisation financière vendus aux banques ! Qui a acquis de façon « illégale » selon la chambre des Comptes… le siège du Crédit Agricole payé 8 Millions d’€ dans lequel il a ajouté 7 millions d’€ pour le mettre aux normes. Et qui manifeste contre la banque…
Comme vous dites aucun argument, rien de factuel, que de l’enfantin, pas du tout informatif. On aime beaucoup
Vous pensez que le projet oleoduc est une bonne chose pour l’Ouganda… je trouve votre avis très tranché et sans arguments
En effet notre formule est lapidaire. Elle avait juste pour objet d’engager le débat . Car la simplification est également de la part de ceux qui le combattent et combattent Total , une des dernières grandes sociétés Française qui n’est pas un mastodonte à l’échelle de la planète industrielle. La destruction engagée sans cesse par les Verts de Total, LVMH, la compagnie Maritime, après AREVA est-ce , au final,postif pour tous ?
Quelques extraits positifs l’enquête évidemment critique de Radio France et RFI en Ouganda et Tanzanie :
» TotalEnergies répond qu’il utilisera moins d’1% de la surface qui lui a été allouée. Il assure qu’il déploiera un arsenal de mesures spécifiques pour limiter les conséquences de sa présence. Il s’engage même, nous assure-t-on, à “produire un impact positif net sur la biodiversité”, en contribuant par exemple à l’accroissement des populations de chimpanzés ou en réintroduisant des rhinocéros noirs.
Des forages horizontaux
« Autre argument avancé : à l’intérieur du parc, les zones de forage seront limitées à 10, pour environ 130 puits, grâce à une technique consistant à creuser horizontalement. La plateforme sera à l’image d’un tronc dont les racines circuleraient dans le sous-sol, de façon invisible. “Il aurait été facile de forer verticalement, assure Pauline Mac Ronald, la responsable Environnement & Biodiversité pour TotalEnergies en Ouganda, et donc de multiplier les forages. Mais comme nous sommes dans le parc, nous avons sélectionné quelques emplacements où nous pourrons extraire le pétrole avec un minimum d’impact.”
“Il n’y a absolument aucun centimètre de pipeline, dans la partie tanzanienne, qui passe par un parc national ou par une zone environnementale protégée », tempête cependant January Makamba, le ministre tanzanien de l’Énergie. Ajoutant : « Cette idée que nous sommes irresponsables vis-à-vis de notre peuple et de nos générations futures est condescendante et inacceptable.”
« Total reconnaît pourtant que le pétrole transitera par certaines réserves, y compris un parc national dans la région de Burigi-Biharamulo, au Nord-Ouest de la Tanzanie. Là “vivent des chimpanzés et des éléphants, s’inquiète le militant écologiste Richard Senkondo. La construction du pipeline va accroître la pression sur ces espèces en danger.”
Mais Total justifie une nouvelle fois son tracé. Certes,“le pipeline passera par une zone en bordure du parc national qui est déjà hautement dégradée », insiste Jennifer Nyanda, ex-membre du WWF, aujourd’hui coordinatrice diversité sur le projet EACOP. Mais selon elle, “toutes les zones sensibles seront évitées ». Pour le démontrer, elle nous emmène plus à l’Est, à la limite de la réserve de Swaga Swaga, que le pipeline va également traverser. La zone est déjà privée de ses arbres. Les acacias ont été remplacés par des cultures de maïs et de tournesol. “Il n’y a plus aucune trace de vie sauvage, remarque Jennifer Nyanda. Il y a quelques années, il y avait beaucoup de lions, mais à cause des activités humaines, ils sont tous partis.”
“400.000 hectares de forêts disparaissent chaque année et cela n’a rien à voir avec les activités de Total”, relativise cependant Jennifer Nyanda. Le problème dans le pays est majeur, reconnaissent les autorités. Les populations les plus pauvres récupèrent souvent le bois pour le transformer en charbon, le vendre ou l’utiliser pour leur cuisine quotidienne.
« Selon Jérémy Roeygens, responsable des questions foncières pour Total en Ouganda, “la valeur des terres est documentée par les districts. Un bananier petit, moyen ou grand à une valeur très claire, identifiée officiellement”. Quant aux problèmes concernant les retards de paiement et les restrictions d’usage des terres, l’entreprise affirme avoir effectué des majorations et des compensations.
« Beaucoup critiquée pour le manque d’informations données aux populations locales lors du lancement du projet, TotalEnergies cherche désormais à rectifier le tir. Dans la ville d’Arusha, au Nord de la Tanzanie, la société rassemble régulièrement les représentants des ethnies dites vulnérables : Barabaigs et Massaïs notamment. Au mois de décembre 2022, une dernière réunion s’est déroulée dans la salle de conférence d’un grand hôtel. D’un côté, les leaders des tribus, souvent vêtus de vêtements traditionnels colorés et sandales de cuirs, qui ont parcouru des centaines de kilomètres en bus pour assister aux échanges. De l’autre, un cadre, extrêmement luxueux, où les bassins d’eaux parsemés de nénuphars, tranchent avec la sécheresse qui affecte une partie du pays.
« Total soutient en effet que son projet n’émettra que peu de CO2. 13,5 millions de tonnes sur 20 ans. “Des émissions nettement inférieures à la moyenne africaine, affirme Cheick-Omar Diallo, le porte-parole de TotalEnergies pour Tilenga/EACOP. Moins de 13 kg de CO2 par baril, quand la moyenne africaine est de 33 kg.” Ces évaluations cependant, le Climate Accountability Institute les nuance. Le directeur de cet institut, Richard Heede, qui a réalisé sa propre étude sur le projet EACOP à la demande de la faculté de droit de l’université de New York, considère qu’il faudrait aussi prendre en compte les émissions annexes générées par le projet.
« le projet suscite des espoirs dans la population. En Ouganda, l’argent généré par le projet devrait être affecté à un fonds spécial pour financer les infrastructures publiques. Selon Fred Kabagambe Kaliisa, le conseiller spécial du président ougandais sur les questions du pétrole, il devrait être utilisé “pour le développement des routes, des infrastructures électriques, pour les services publics et l’éducation”. En Tanzanie aussi, certains habitants rêvent de décrocher un emploi. Dans le village de Poutini, près de la future jetée, un groupe de personnes assises patiente, dans la chaleur, à l’ombre d’un grand arbre, observant les 4×4 blancs du projet EACOP aller et venir. “On a entendu dire qu’ils payaient de bons salaires, explique Amina. Alors on attend. Il y a des gens ici qui le font depuis deux ans. Ce projet est bon pour nous, mais le défi, c’est d’en faire partie.”
Bref la prétention des bobos gauchos bien à l’abri mérite au moins débat …