PRÉSIDENCE DE LA MÉTROPIOLLE : PIOLLE ÉCRIT À 1000 CONSEILLERS MUNICIPAUX

Après avoir lancé les hostilités au Conseil Municipal de Grenoble, attaqué par les petites communes auxquelles il a réduit de moitié leur représentation dans le futur Conseil Métropolitain, Eric Piolle est sur la défensive. Comme les Maires ont manifesté leur mécontentement, il a écrit aux 1000 Conseillers Municipaux de la Métropole (DL du 15/11/24) pour tenter de faire passer la pilule. 

Sa sémantique ne tient pas debout comme d'habitude. Il veut corriger un « déséquilibre en défaveur de Grenoble » (DL du 15/11/24). Devant le Conseil Municipal il a reconnu qu'il effectuait "un revirement". En effet en 2019 il avait plaidé pour que les 9 communes moyennes disposent de deux représentants afin que la parité puisse être mieux respectée et que la représentation des citoyens soit mieux équilibrée. 

SUPPRIMER 9 REPRÉSENTANTS DE PETITES COMMUNES

En effet en supprimant ces 9 représentants, un élu de Claix représentera près du double de citoyens qu'un élu de Grenoble ! Dans la bouche de Piolle ça devient "notre majorité a donc logiquement jugé qu’il était impossible de continuer à dégrader la représentation de Grenoble".

Supprimer 50 % de la représentation de Claix, Domène, Gières, La Tronche, Saint-Martin-le-Vinoux, Seyssins, Varces-Allières-et-Risset, Vif et Vizille revalorise donc la représentation de Grenoble. Pourquoi faire ? Imposer des décisions ? Impossible dans une collectivité où, au contraire, il faut convaincre pour dégager des majorités. 

UN "BÉNÉFICE" SEULEMENT POLITICIEN 

Le seul "bénéfice" est totalement politicien. Avec ses 36 élus grenoblois, Eric Piolle estime qu'il lui serait plus facile de conquérir la Présidence de la Métropole sur 110 élus que sur 119. Un "bénéfice" bien maigre qui démontre qu'il veut passer en force et pas du tout en convainquant des partenaires.

Un "bénéfice" sur le dos de la parité puisque sur les 9 communes, 8 sont dirigées par un homme et la représentation féminine devrait être réduite d'autant. Un "bénéfice" sur le dos d'une plus juste représentation des habitants à la Métropole. Quel désastre. 

C. FERRARI (PS repenti) : "UN HOLD-UP DE PIOLLE"

Tous les Maires des petites communes sont montées au créneau lors du dernier Conseil Métropolitain pour rappeler à Piolle son devoir de solidarité. Les grenoblois utilisent aussi le territoire rural et montagnard qu'entretiennent ces communes. Ce territoire est même la richesse de Grenoble. 

Christophe Ferrari (PS repenti) a affirmé que  « ce qui peut relever du hold-up ne doit pas être l’avenir de ce territoire ». Il a indiqué qu'il empêcherait cette amputation de la représentation et de la parité. Mais comme souvent avec lui on ne voit ni les moyens ni les actes. 

SOIT PIOLLE EST IMPUISSANT SOIT C'EST FAUX

La lettre aux Conseillers municipaux a donc pour objet de passer par dessus la tête des Maires et de tenter d'atténuer la colère des communes. Mais Piolle est enfermé dans une argumentation qui est un boomerang. Soit il n'a vraiment pas su défendre les intérêts de Grenoble pendant 10 ans, et l'aveu de son impuissance est terrible pour lui. Soit c'est faux comme le plaide Sylvain Laval, Vice-Président de la Métropole, en annonçant des pourcentages comparatifs d'investissements, et sa plainte n'est pas recevable. 

Au Conseil Municipal, Alain Carignon a développé l'idée qu'en réalité cette décision affaiblissait Grenoble

UNE DÉCISION QUI AFFAIBLIT GRENOBLE

En tout état de cause le résultat est catastrophique. Comme l'a développé Alain Carignon qui bénéficie de l'expérience d'être le seul Maire de Grenoble élu Président de l'agglomération et Président du Conseil Général, cette décision est répulsive, elle affaiblit la ville dans la Métropole en lui mettant les communes à dos. 

Mais cette offensive au canon montre clairement le dispositif que les Rouge/verts grenoblois mettent en place pour garder Grenoble et conquérir la Métropole. Car la Présidence de la Métropole ne peut se conquérir qu'en conservant la ville centre dans leur escarcelle. 

B. DE LESCURE : "RUFFIN, FAIRE DU PIOLLE AU FÉMININ, PROMESSES NON TENUES"

S'ils sont brutaux et sans fard pour la Métropole, ils ont lancé l'opération Florence Ruffin pour Grenoble. Un duplicata au féminin de la story Piolle vendue aux grenoblois en 2014. C'est gros. Du très gros. Les mêmes termes sur "travailler avec un collectif", sur l'histoire personnelle, l'hypocrisie. Dans les commentaires du "Dauphiné ", Bruno de Lescure résume : "Lien de fratrie avec François: pas la peine qu'elle le mette en avant puisque tout le monde le fait, dont la presse, cqfd. Et si ce n'était pas le cas absolument personne ne "penserait" à elle pour succéder à Piolle, arrêtons la langue de bois. Sur les partis politiques, bien sûr qu'elle a tout intérêt à les trouver bien puisque sans eux son élection est impossible. En conclusion : faire du Piolle au féminin, promesses non tenues, concertations citoyennes bidons..., stop, ça suffit!". 

"LE PARISIEN" RÉVÈLE QUE LES ROUGE/VERTS TESTENT TROIS FEMMES

Elle est testée avec deux autres comme l'a révélé "Le Parisien" (4/11/24 ) : "Trois candidates issues de la galaxie se préparent. On va faire vivre ça quelques mois et on fera un départage". Le gogo Grenoblois est totalement enfumé par le faux discours d'habillage de chacune... L'idée est de voir si le faux discours Ruffin, sorte de décalcomanie du discours Piolle, passe la rampe, ou s'il est préférable de se rabattre plus honnêtement sur un profil qui ne peut plus se cacher, type Lucille Lheureux ou Margot Belair. 

ALTERNATIBA, L'ADES, GRENOBLE CITOYENNE ...

Mais "la galaxie" est inquiète, comme le prouve la sortie du bois des faux nez des Rouge/Verts qui s'affichent publiquement dans leur fief de l'Ile Verte, le quartier populaire que l'on sait. La secte politique de Raymond Avrillier, l'Ades, qui compte le plus grand nombre d'élus de la majorité municipale a organisé jeudi une réunion avec CGTpag, Alternatiba, Grenoble citoyenne, qui n'ont pas hésité. Un signe de faiblesse car jusque-là elles préservaient un semblant d'indépendance. On retrouve là dans l'opération Margot Belair, l'une des élues testées pendant les mois qui viennent. Elle occupe ce créneau. 

LES TROIS ÉCHELONS DU DISPOSITIF SONT EN PLACE

Les trois échelons du dispositif électoral sont donc en place : la métropole avec Piolle qui devrait figurer sur la liste municipale, faisant toujours l'impasse sur une éventuelle nouvelle condamnation. Grenoble où trois femmes sont lancées dans la nature pour être testées avec le risque de dégâts collatéraux pour celles qui seront éliminées pour délit de faiblesse électorale. Le risque de découvrir la réalité des trois. 

LES RÉVÉLATIONS SUR LA GESTION MONGABURU PLOMBENT LA "GRATUITÉ"

Le troisième avec la mobilisation autour de "la secte" ADES sur les fameuses "gratuités" dans une ville et une métropole financièrement asphyxiées et dont la découverte d'une nouvelle bombe  - il faut changer toutes les rames de tram à partir de 2027 pour un coût de 300 millions d'euros - plombe l'avenir et apporte un éclairage encore plus cru sur la gestion de Yann Mongaburu. 

LA PAUVRETÉ DU MÉCANISME LE REND OBSOLÈTE AVANT d'AVOIR SERVI

L'inventivité d'Enzo Lesourt manque beaucoup. Il ne suffit pas de répéter les modèles éventés du passé. La pauvreté du mécanisme et son dévoilement le rend obsolète avant d'avoir servi. Florence Ruffin, lancée la première pourrait être aussi la première victime. On voit mal également comment la violence d'Eric Piolle à la Métropole crédibiliserait mieux sa candidature. Quant aux incantations sur "les gratuités" qui pouvaient à une époque fédérer les gauches, elles tombent de plus en plus à plat au fur et à mesure que la situation financière est révélée et que toutes les problématiques de vie quotidienne et de sécurité sont abandonnées. 

Décidément, à 483 jours des élections municipales les sortants s'enfoncent dans un corner dont ils ont de plus en plus de mal à s'extirper. Qui les a conduit là ? 

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