LE MAIRE VERT ARME LA POLICE MUNICIPALE… À BORDEAUX

Un camouflet supplémentaire pour Eric Piolle. Alors qu'il persiste dans son refus dogmatique d'armer la police municipale grenobloise, son collègue écologiste Maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a décidé de le faire dans sa ville. Le mur doctrinal de nos Verts/LFI locaux pétris de certitudes vacille un peu plus.

1/4 DES AGENTS SERONT ARMÉS

Une brigade de 50 agents sur les 200 policiers municipaux que compte la ville, évalués et formés, équipés d'une arme de poing, opérationnels dès mi-2025 pour s'occuper notamment des missions nocturnes. Ce n'est malheureusement pas à Grenoble, mais à Bordeaux que la municipalité vient de prendre cette décision. Un revirement important pour la ville dirigée par les Rouges/Verts depuis les élections municipales de 2020. 

Le tweet du président du groupe d'opposition Alain Carignon suite à la décision de Bordeaux

LE SHÉRIF ET LES COW-BOYS

Revirement, car jusqu'ici le maire Vert de Bordeaux était fermement opposé à cette idée. Il y a encore quelques mois, en avril, il lançait : "je ne suis pas un shérif, et les agents ne sont pas des cow-boys". Des justifications similaires à celle d'Eric Piolle, qui considère qu'il convient mieux de ne pas armer la police municipale car... ça la mettrait en danger, et qu'elle n'est "pas là pour protéger la population". Sur France Inter, notre Phare de l'Humanité avait même eu cette formule d'une incohérence folle : "pour leur sécurité, il vaut mieux qu’ils ne soient pas armés" !

Confronté par Jean-Pierre Elkabach déjà en 2021, Eric Piolle faisait fièrement l'étalage de son déni du besoin d'armement de la police municipale.

"LE CONTEXTE A CHANGÉ"

Pierre Hurmic, lui, revendique désormais avoir changé d'avis : "le contexte a changé et s’est aggravé, c’est ce qui a amené à cette décision qui n’était pas celle que j’aurais prise en début de mandat". Il assume faire le choix du pragmatisme plutôt que de l'idéologie : "Bordeaux, comme toutes les autres grandes villes, n’est pas épargnée par la violence qui traverse notre société (...) les premières victimes de l’insécurité, tout comme celles du changement climatique , sont les personnes les plus vulnérables." (Le Figaro, 12-11-24). 

DAVANTAGE D'ARMES EN CIRCULATION

Il constate également qu'il y a plus d'armes en circulation dans la société, et qu'en conséquence l'armement de la police municipale est "une façon de répondre à cette augmentation des armes". Il est intéressant de noter qu'Eric Piolle et sa majorité développent aussi de leur côté l'argument selon lequel la circulation des armes a augmenté. Mais les Piollistes se contentent de se lamenter sur le constat et entendent laisser leurs agents désarmés face à ce phénomène. Sans même parler du fait que parler des outils élude le problème central, à savoir ceux qui les utilisent : quand le sage montre la lune...

Réaction de l'adjoint LFI Alan Confesson au moment de l'attaque du fourgon blindé : "la circulation d'armes à feu doit être stoppée". Sans expliquer comment... et sans se dire une seule seconde qu'il conviendrait de donner aux agents la possibilité de se défendre face à ces armes à feux.

LES VERTS GRENOBLOIS ÉTOUFFÉS PAR LEUR IDÉOLOGIE ANTI-SÉCURITÉ

On aimerait retrouver dans le bouche de nos Verts/LFI grenoblois le discours empreint de réalisme du Maire de Bordeaux. Cadenassés par l'idéologie, ils en sont malheureusement à des années-lumière. Pour rappel, leurs dernières propositions en matière de lutte contre la délinquance étaient... des spots vidéos et une idée de pochoirs au sol avec des slogans pour alerter les consommateurs de drogue. C'est peu dire qu'on préférerait de loin les voir admettre, à leur tour, que "le contexte a changé" et agir en conséquence dans la 7ème ville la plus dangereuse de France.

70 POLICIERS MUNICIPAUX SEULEMENT...

Ce contexte, c'est celui d'une ville gangrénée par le trafic à des niveaux records de l'avis des derniers procureurs ; trafic qui, outre le fait qu'il pourrisse la vie des habitants des quartiers où il se déploie, est le théâtre d'une guerre de gangs qui entraine des fusillades récurrentes (une cinquantaine en 2024). Et la ville ne compte que 70 policiers municipaux (hors ASVP) dont une trentaine de personnel administratif. La quarantaine d'agents restant permet une douzaine mobilisés sur le terrain chaque jour et 2 à 4 le soir seulement. Pour 158 000 habitants. 

... CONFINÉS PENDANT QUE LES GRENOBLOIS SONT EN DANGER

Et ces policiers municipaux ne sont pas en capacité d'agir véritablement en complément de la police nationale pour garantir l'efficacité de la chaine de sécurité. Rappelez-vous qu'il leur a été ordonné de se confiner dans leurs bureaux au moment même où un fourgon blindé était attaqué à la kalachnikov Cours Jean Jaurès. La situation était trop dangereuse à gérer pour des policiers désarmés qui se sont donc retrouvés enfermés... pendant que les Grenoblois, eux, continuaient de vaquer à leurs occupations en ville avec un forcené équipé d'une arme lourde. 

LA POLICE MUNICIPALE DÉSARMÉE REFUSE D'INTERVENIR

Le "contexte", c'est un Maire incapable de définir les missions de ses policiers municipaux et ces derniers qui multiplient les refus d'intervenir, car estimant légitimement être en danger en l'absence d'armement. Les témoignages des agents sur l'intranet de la ville résument tout le problème : "mon équipage et moi même refusons également de sécuriser ce secteur, étant donné que notre armement personnel n'est pas adapté et ne garantit pas notre sécurité. Nous n'y effectuerons aucune patrouille"... 

LA MAIN TENDUE D'ALAIN CARIGNON À ERIC PIOLLE 

En septembre, au lendemain du meurtre de Lilian Dejean, c'est pour faire face à ce "contexte" que le président du groupe société civile, Alain Carignon, avait écrit un courrier à Eric Piolle (resté sans réponse) "dans un esprit d’ouverture et d’apaisement" pour "ouvrir des espaces de dialogue qui permettraient de mieux prendre en compte les attentes des grenoblois en matière de sécurité". Il lui avait notamment demandé : "à propos de l’armement de la police municipale, peut-être accepteriez-vous de l’envisager sur la base du volontariat et dans le cadre strict de certaines missions ?". Soit ce que fait aujourd'hui Bordeaux. 

Lors du dernier conseil municipal, Alain Carignon a encore interpellé le Maire pour l'appeler à un "petit revirement" à propos de la police municipale pour "qu'une partie soit armée". Quelques jours plus tard c'est le Maire de Bordeaux qui effectue ce "petit revirement".

EN FINIR AVEC LE DÉNI

Sur Europe 1, la journaliste Emmanuelle Ducros s'interroge : "est-ce que le précédent Bordelais de retour à la réalité du maire écolo de Bordeaux fera des émules ? À Lyon, à Grenoble, des villes gangrenées par la violence, l’insécurité et le trafic de drogue, les règlements de compte, une bonne partie des habitants aimeraient que les maires verts aient, eux aussi, une illumination". 

À Grenoble, rien n'est moins sûr. Même confronté à des évènements qui défraient la chronique, aux statistiques affolantes de la délinquance, aux remontées des grenoblois, aux plaintes de ses propres policiers municipaux, le Maire ne bouge pas d'un iota. De plus en plus isolé politiquement, il ne lâche pas de lest mais au contraire se durcit de plus en plus sur ses positions même si la réalité les bat en brèche.

La décision du Maire de Bordeaux peut néanmoins participer à l'évolution des mentalités de personnes qui comme lui ne voyaient pas le problème sécuritaire auparavant. Il ne reste qu'une issue pour vérifier si les Grenoblois sont murs pour un changement de cap, pour en finir avec le déni : les élections municipales dans 15 mois.

8 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X