LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ÉTRILLE PIOLLE

Ca n'en finit plus. Après l'assassinat par balle dimanche soir d'un quarantenaire, Abdelmalik Amarouche, qui rentrait chez lui, c'est un jeune dealer de 15 ans qui officiait sur le point de deal du quartier Hoche qui a été abattu d'une balle en pleine tête mardi. Un autre jeune de 17 ans a été blessé. Le ras-le-bol face à cette violence extrême gagne tout Grenoble : le Maire ne peut plus fermer les yeux mais il se contente de gesticuler pour éluder ses propres responsabilités.

GUERRE DES GANGS POUR LE POINT DE DEAL DE HOCHE

Hier matin, le Dauphiné Libéré s'interrogeait : "les deux assassinats sont-ils liés" ? Car si Abelmalik Amarouche, qui dirigeait une entreprise de sécurité, n'était pas connu de la justice pour être lié au trafic, une partie de sa famille l'était... officiant notamment sur le point de deal du quartier Hoche, là où le gamin de 15 ans a été abattu et son collègue blessé. Le Procureur Eric Vaillant est clair : "l'assassinat du quartier Hoche est vraisemblablement la suite de celui commis dimanche soir à Saint-Egreve (...) nous soupçonnons qu'un gant est actuellement en train de chercher à prendre le pouvoir sur ce point de deal".

À Hoche, le "menu" s'affiche à même les murs. Les dealers contrôlent le quartier.

LA DÉLINQUANCE NE CONNAIT PAS DE LIMITES

L'agglomération en est à 33 fusillades depuis le début de l'année. Souvent sur fond de guerre des gangs pour le contrôle de ce juteux business. L'Etat et la Police Nationale ont réussi à faire légèrement reculer le nombre de points de deal mais la seule ville de Grenoble en compte encore 19, générant chacun de 10 à 30 000 euros de chiffre d'affaire par jour (sans doute la plus grande réussite économique de notre territoire...). C'est toute la ville qui vit au rythme de cette délinquance, qui elle-même ne semble plus connaitre de limites, prête aux pires violence pour étendre son emprise. 

LA MÉTROPOLE SE CONFINE...

Avant-hier après-midi, au lendemain du meurtre du jeune de 15 ans et alors que le deal avait déjà recommencé dans le secteur, des dizaines d'individus masqués, l'un d'eux à priori armé, se sont rassemblés à l'entrée de Hoche, Place André Malraux. Juste devant le siège de la métropole où se réunissent chaque mois les élus en conseil métropolitain. Les agents de la métropole ont reçu l'ordre de se confiner dans le bâtiment. Tout un symbole : la puissance publique plus faible que la délinquance. 

Les mails aux agents métropolitains avant-hier après-midi.

... LES PARENTS D'ÉLÈVES ONT PEUR D'UNE BALLE PERDUE

Le Dauphiné est allé à la rencontre des habitants du quartier. Une mère de famille, dont la fille de 5 ans est scolarisée dans l'école juste à côté du point de deal, résume l'ambiance. "Je redoute que mes gosses ne prennent une balle perdue. Même dans la cour de l'école ils ne sont pas à l'abri" explique celle qui ne sort plus dans le parc sitôt la nuit tombée, doit apprendre à sa fille à éviter les dealers, n'ose pas parler en leur présence par peur des représailles. Un restaurateur du secteur explique la chute du nombre de clients, qui ont peur de venir, et l'impossibilité de revendre son fonds de commerce. L'un de ses collègues détaille les fermetures "pour raisons économiques et à cause du sentiment d'insécurité". 

LES GESTICULATIONS DES ÉLUS...

"Ils trafiquent à la vue des enfants qui jouent sur leurs tourniquets dans le parc. Les politiques ne font rien et les parents sont démissionnaires" conclut-il écœuré. On ne peut que lui donner raison. Pendant que le trafic rythme la vie des quartiers entourant les points de vente, les élus aux commandes gesticulent. Des socialistes aux Rouges/Verts de Piolle, l'idée est la même : réclamer toujours davantage à l'Etat. Eric Piolle et ses collègues communistes d'Echirolles et Saint-Martin d'Hères (Amandine Demore et David Queiros) se sont ainsi fendus d'un courrier au Ministre de l'Intérieur. 

À Hoche, les dealers contrôlent y compris les coursives : ici ils bloquent les portes pour ne pas être dérangés dans leur trafic.

... ET LEURS DEMANDES DE TARTUFFES

Ils veulent par exemple un "commissariat de plein exercice" dans le sud grenoblois, comme si un bâtiment avec des policiers enfermés dedans allait soudainement faire reculer la délinquance. Ou encore "au moins 100 effectifs" de police nationale supplémentaire alors qu'ils ont déjà augmenté de 200 ans en 10 ans. Il y a enfin de quoi sortir de ses gonds en lisant qu'Eric Piolle exige "un plan local ambition de prévention de la délinquance"... pendant qu'il abat une à une toutes les structures qui jouaient ce rôle de prévention, du Plateau à Mistral à la MJC Théâtre Prémol au Village Olympique en passant par La Cordée à Villeneuve. 

PIOLLE VEUT UNE POLICE MUNICIPALE INUTILE...

Invité de France Inter hier à 13h, le Maire a confirmé que pas une fois il n'interroge sa propre responsabilité, ce qu'il pourrait faire lui avant de réclamer toujours plus aux autres. Car pendant qu'il réclame des effectifs en plus pour la police nationale, il persiste à refuser d'armer et renforcer sa police municipale : "pour leur sécurité, il vaut mieux qu’ils ne soient pas armés parce que leurs missions ne sont pas de lutter contre le grand banditisme" explique-t-il encore. Résultat : pendant l'attaque du fourgon blindé à la kalach, les policiers municipaux avaient ordre de rester enfermés pendant que les grenoblois, eux, restaient à la merci du danger. Et les agents refusent d'intervenir dans les secteurs trop dangereux puisqu'ils n'ont pas les moyens de se défendre.

Témoignage d'un policier municipal sur l'intranet de la ville : "la police municipale n'est pas en mesure, avec son armement limité, de pouvoir prétendre se protéger, protéger les autres agents ou administrés ou riposter à une éventuelle atteinte, dans des quartiers connus pour être des lieux de deals, et face à des agresseurs déterminés et mieux équipés en matière d'armement."

... ET SE DÉRESPONSABILISE POUR TOUT 

Il a également osé sortir la fable d'une autre réalité à Grenoble, celle de la "capitale verte" (label pour la comm' que nous avons débunké ici) et celle de la "meilleure ville où il fait bon vivre dans le monde" (classement bidon que nous avons démonté ici). Il tente en outre de faire infuser l'idée que Grenoble aurait toujours été comme ça, comme si de tels niveaux de violence n'étaient pas une nouveauté anormale synonyme de l'ensauvagement de la ville, avec des statistiques pour la délinquance désormais au-dessus de toutes celles de la même strate. Sur les caméras, nouvelle pirouette, Piolle juge que ça ne fonctionne parce que l'une d'entre elle installée à Hoche a été détruite : comme s'il n'existait pas de modèles résistants aux balles. La déresponsabilisation à tous les niveaux pour justifier son inaction. 

GRENOBLE : 150 CAMÉRAS DE MOINS QUE ... VIENNE !

La réponse du Ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, ne s'est pas faite attendre. À son tour invité de France Inter hier, il a vertement critiqué les postures du Maire et rétorqué : « ce que je voudrais déjà, c’est qu’Éric Piolle déploie beaucoup plus de caméras de vidéoprotection dans sa ville ». Grenoble (158 000 habitants) compte en effet 118 caméras ... quand Vienne (30 000 habitants) en compte près de 250 ! "Je ne dis pas que je ne ferais rien mais qu’il commence d’abord par adopter un certain nombre de mesures sécuritaires" conclut le Ministre. On ne saurait mieux dire.

L'ÉCHELON MUNICIPAL PÉNALISE TOUTE LA CHAINE DE SÉCURITÉ

Invité de France Info TV avant-hier pour réagir à ces nouvelles fusillades, le président du groupe société civile a rappelé que s'il y a toujours eu de la délinquance à Grenoble, elle était autrefois marginale. "Il manque, dans les trois volets justice / police / ville, le volet municipal dans l'action contre l'insécurité" a-t-il résumé à propos de l'inaction revendiquée d'Eric Piolle qui pénalise au final toute la chaine de sécurité.

Car oui, un parc de vidéoprotection à la hauteur avec PC opérationnel 24h/24 permettrait d'agir plus efficacement. Oui, une police municipale armée et en nombre serait un soutien essentiel pour appuyer la nationale et lui permettre de se focaliser sur la lutte contre les gangs. Oui, contrôler les attributions de logements et expulser les dealers condamnées permettrait d'enrayer le problème à la source. Combien de balles siffleront-elles encore avant que la doctrine des Verts/LFI ne se fissure face au réel ? Faudra-t-il vraiment un grenoblois innocent victime d'une balle perdue ?

Alain Carignon avant-hier sur France Info TV.
5 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X