ACCESSIBILITÉ : GRENOBLE ENCORE ÉTRILLÉE
Alors que les jeux paralympiques mettent le handicap sous les projecteurs, le Dauphiné Libéré a consacré cette semaine un dossier à l'accessibilité de nos villes. Comme à chaque exercice du genre depuis quelques années, la ville de Grenoble est sévèrement jugée.
"C'EST LA GALÈRE"
Interrogé par le Dauphiné, Victor Meneghel, membre de l’APF-France Handicap Isère, n'y va pas avec le dos de la cuillère. Pour Grenoble, il résume très clairement : "dès que vous sortez du centre-ville, c’est la galère". Et il rappelle d'ailleurs que tous les classements sur l'accessibilité des villes ne concernent que le centre, jamais la périphérie. Il suffit de marcher dans le sud de la ville pour se rendre compte de ce différentiel de traitement. Contrairement aux assertions des Piollistes, on a bien une ville à deux vitesses et l'une plus délaissée que l'autre pour à peu près tous les sujets.
MÊME LE CENTRE N'EST PAS UNE SINÉCURE
Mais le centre-ville de Grenoble n'est pas non plus de tout repos pour les personnes en situation de handicap : suppression des places de stationnement pour PMR notamment dans le secteur Sainte-Claire / Notre-Dame, état des voiries (trous dans la chaussée, pavés démis) qui contraint souvent à un détour... Le peu d'attention de cette municipalité à l'espace public et à ses usages se paye cher pour ceux qui ont le plus de difficultés de déplacements. Sur une autre gamme, on pourrait encore citer les refus d'accueillir des enfants porteurs de handicap dans le temps périscolaire qui avait contraint des parents d'élèves à lancer une pétition !
LE PARTAGE DE L'ESPACE PUBLIC EN CAUSE
"À Grenoble, ils ont fait des rues pour les piétons, les cyclistes, les vélos électriques, etc. Tout le monde au même endroit. Un malvoyant qui y circule est perdu, forcément il risque un accident" poursuit Victor Meneghel. Il met le doigt sur un sujet très grenoblois que les élus en place refusent de traiter : celui de la mise en danger des piétons par les deux-roues. Le sujet revient régulièrement mais la municipalité se refuse à faire preuve de fermeté en la matière avec des contrôles et amendes systématiques. Car sans même parler des aménagements, il y a le problème des deux-roues qui empruntent les trottoirs sans vergogne et mettent en danger les plus fragiles alors que des pistes leurs sont dédiées.
FEUX TRICOLORES : ON EST LOIN DU COMPTE
Le représentant de l’APF-France Handicap rappelle enfin que tous les feux tricolores de la ville devraient être sonorisés, selon une obligation légale. La ville et de la métropole estiment à 26% la part de carrefours équipés de la sorte. L'association Valentin Hauy avance, elle, le chiffre de 17%. Quoi qu'il en soit nous sommes loin du compte. Et souvenez-vous que lors du premier mandat, les Piollistes envisageaient même la suppression des feux de traversée. Ville "inclusive", on vous dit !
2/3 DES ERP NON ACCESSIBLES À GRENOBLE
Côté accessibilité des Etablissements Recevant du Public (ERP) sous la responsabilité de la ville, le tableau n'est pas plus réjouissant. Début 2024, seulement 32% étaient adaptés aux personnes en situation de handicap. Donc les 2/3 de ces propriétés de la municipalité ne le sont toujours pas. En 2015, les Rouges/Verts avaient pourtant lancé en grande pompe un "Agenda d’Accessibilité Programmée" (ADAP) pour se mettre à niveau...
LE RETARD MASSIF D'INVESTISSEMENTS POUR L'ADAP
Malheureusement, on commence à avoir l'habitude : derrière l'annonce la réalisation ne suit pas. Alors que ce plan était prévu pour 9 ans, donc arrive à échéance cette année, nous cumulons 3 millions d'euros de retards d'investissements. 89 équipements seulement étaient conformes fin 2022, alors que l'objectif total est de 258. Le prochain plan devra donc commencer par rattraper un retard monstre.
ASCENSEURS : LES PANNES À RÉPÉTITION DANS LES LOGEMENTS SOCIAUX
Autre sujet gravement handicapant pour le quotidien des PMR : celui des pannes à répétition d'ascenseurs qui touchent beaucoup les logements sociaux (notamment ceux d'ACTIS et de Grenoble-Habitat, tous deux présidés par les Verts). Le sujet est récurrent et bien documenté. Seule action engagée par les élus ? Une réflexion pour "inciter" les bailleurs à faire des diagnostics. Voilà qui devrait occuper quelques cerveaux un certain temps, avant encore un bon délai pour faire quelque chose d'opérationnel. Pendant ce temps, les habitants avec des difficultés de déplacement trinquent.
LA DROITE N'A AUCUNE LECON À RECEVOIR
Il convient de rappeler que comme très souvent, la droite et le centre n'ont aucune leçon à recevoir de la part de la gauche au sujet de l'accessibilité et du handicap malgré le tapage de ce camp politique qui voudrait faire croire qu'on lui doit tout. Les 3 grandes lois sur le handicap (deux en 1975 et une en 2005) ont été adoptées sous des gouvernements de droite. La gauche au pouvoir en 2014 a même accompagné une régression en détricotant celle de 2005 : elle a supprimé l'obligation d'accessibilité de 100% des arrêts de transports en communs pour la faire passer à seulement 30/40%...
À GRENOBLE, LES ANNÉES CARIGNON PRÉCURSEURES
À Grenoble, les Verts de Piolle et leurs alliés vivent sur les réalisations passées, notamment sur les années Carignon, dont la municipalité s'est avérée être précurseure en matière d'accessibilité. Le président du groupe société civile a par exemple, lorsqu'il était Maire, réalisé le tout le premier tramway accessible aux personnes en situation de handicap. En 2023, la seule distinction qu'a obtenu Grenoble pour le label européen "Access City Award" concerne d'ailleurs encore les transports en commun. La majorité municipale, tout à son sectarisme, n'en a évidemment pas trop fait étalage car elle sait à qui elle doit cette avancée.
LA "VILLE POUR TOUS" NE DOIT PAS ÊTRE QU'UN SLOGAN
En 2014, les Rouges/Verts ont été élus avec comme nom de liste : "une ville pour tous". L'ambition est noble et c'est l'objectif qu'on est en droit d'attendre de la part d'une équipe municipale. 10 ans après, force est de constater que ce n'est resté qu'un slogan dénué d'application concrète. Le sujet du handicap et de l'accessibilité n'en est qu'un exemple criant parmi tant d'autres.
Comment expliquer qu’après avoir dépensé des millions pour les autoroutes à vélos et notamment, il me semble que le cours Jean Jaurès en est très bien pourvu, et voir que les trottoirs sont occupés par les cyclistes est affligeant. D’autant plus lorsque l’on voit des enfants comme sur la photo. Ces cyclistes n’ont aucune conscience d’autant que rien ne les contraint à adopter un comportement adéquat.
Oui toujours du blablabla de la part de ces pseudo-ecolos tout à fait conscients de leurs mensonges.
Heureusement, nous avons la chance
d’avoir « une ville pour tous » …..les tagueurs haineux qui enchantent notre quotidien !
Sans parler de l’accès à la gare SNCF exigeant de longs trajets à pied ou fauteuil roulant depuis les parkings disponibles (handicapés et personnes très âgées)
En effet nos élus ont tout faux ! Urbanisme mal fichu (pistes cyclables sur les trottoirs, à contresens et accidentogènes, …), indiscipline jamais sanctionnée, et manque d’investissement.
Zéro pointé.
Comment expliquer que la ville de Grenoble vous dit qu il n y a pas de priorité pour les handis a l accueil de la mairie ….
Cette pagaille : vélos, trottinettes, voire certaines fois des scooters, sur les trottoirs,c’est la politique de ces élu.e.s écolos ….