AVENUE JEANNE D’ARC : LE DOSSIER CHAUD DE LA RENTRÉE

Ce devrait être le dossier chaud de cette rentrée scolaire... et de la fin de mandat ? Les hostilités sont relancées pour le projet municipal d'aménagement de l'avenue Jeanne d'Arc, très fortement décrié par l'Union de Quartier et les commerçants, alors que l'ADTC a donné une conférence de presse pour exprimer son soutien.

UN PROJET QUI SUPPRIMERAIT 80% DU STATIONNEMENT

Le projet de réaménagement municipal vise principalement à créer une piste cyclable à deux voies sur l'avenue, ce qui aurait pour conséquence de supprimer environ 80% des places de stationnement disponibles. Au passage, alors que les riverains peuvent profiter de grands arbres qui créent de l'ombre et rafraichissent, l'adjoint Gilles Namur (Verts/LFI) a admis que 10 de ces sujets (soit 1/5 des arbres de la rue !) seront supprimés.

10 arbres existants de l'avenue Jeanne d'Arc vont être supprimés.

HABITANTS ET COMMERÇANTS SE MOBILISENT...

Inutile de préciser que comme d'habitude, il n'y a eu qu'un simulacre de concertation proposé aux riverains : tout était déjà ficelé. L'Union de Quartier Abbaye-Jouhaux, présidée par Jean-Noël Pusel, se mobilise très activement depuis des mois pour faire part de son refus du projet en l'état. Les habitants ont été rejoints par de très nombreux commerçants du secteur, emmenés par Fabrice Debarge. Interpellation des élus, participation aux réunions publiques, pétition (avec des milliers de signataires), jusqu'à une manifestation en juillet.. Les actions se sont multipliées

... CONTRE CE QUI SIGNERAIT LA MORT DE L'AVENUE

Leur mot d'ordre : oui à un embellissement de la rue (nécessaire vu l'état de la chaussée par endroit), mais non à l'abattage des grands arbres et à la suppression du stationnement. Selon les commerces, 40 à 80% de la clientèle qui les fait vivre est extérieure à Grenoble. Supprimer les possibilités de stationner pour ces consommateurs de passage reviendrait donc à tuer à petit feu cette artère encore très commerçante de la ville.

Jeudi 11 juillet dernier, manifestation des habitants pour préserver l'avenue Jeanne d'Arc.

UN PROJET ALTERNATIF MIS SUR LA TABLE

Contrairement à la caricature que voudraient en faire les Verts, prompts à dénigrer tout ce qui ne pense pas comme eux, Union de Quartier et commerçants ne sont pas dans une démarche d'opposition bête et méchante. Ils se montrent très constructifs, réclament simplement un dialogue avec les élus, et ont mis sur la table une proposition de création de tracé alternatif qui passerait par la rue Jouhaux, plus adaptée car éminemment moins commerciale. 

GILLES NAMUR (VERTS/LFI) FAIT LA SOURDE OREILLE

Pour l'instant, pas de quoi faire entendre raison à nos élus toujours si sûrs d'eux malgré l'accumulation d'échecs à leur actif. L'adjoint aux espaces publics Gilles Namur a réaffirmé en juillet qu'il ne comptait pas bouger d'un iota. Fidèle à ses techniques de diabolisation il caricature une prétendue "posture anti-vélo et anti-végétalisation" (argument qui ne tient pas une seconde, cf. le paragraphe précèdent), et ose toutes les contrevérités comme une soi-disant "demande forte des habitants et des usagers" qui n'a évidemment été démontrée à aucun moment.

Les commerçants de l'avenue Jeanne d'Arc ont placardé ces affiches "en danger" pour alerter sur leur devenir. Pas de quoi émouvoir Gilles Namur.

L'ADTC REMET UNE PIÈCE DANS LA MACHINE

Le sectarisme vert est sans surprise à l'oeuvre et il trouve en cette rentrée un soutien. Celui de l'ADTC (Association de Développement des Transports en Commun), représentée par son président Emmanuel Colin de Verdière et Albin Petit, qui ont réuni la presse pour marteler leur soutien au projet municipal. Leur position est simple et guère suprenante : "ce projet fait avancer les questions de mobilité dans le quartier". Et ils voudraient même qu'il aille plus loin en intégrant un prolongement de la piste jusqu'à l'avenue de Valmy.

RUE DE STRASBOURG : LA CONTRADICTION ULTIME

À la question centrale de l'impact pour les commerçants, les représentants de l'ADTC nient et répondent par le sacro-saint "il n’y a aucune étude qui montre que si on se gare facilement, les commerces vivent bien", aussi rabâché à toutes les sauces par les élus Verts (Namur en tête). Sauf que les actes de la majorité municipale contredisent leur propre argument : Rue de Strasbourg, ils ont (temporairement en tout cas) renoncé à leur projet de suppression du stationnement justement après avoir entendu les arguments des commerçants sur la nécessité de les conserver pour la clientèle extérieure. Pourquoi ce qu'ils considèrent justifié pour Strasbourg ne serait pas valable pour Jeanne d'Arc ?

UN POISSON PILOTE DE LA MUNICIPALITÉ

L'ADTC est ici dans son rôle de lobby. Sa sortie n'est pas anodine : elle joue le rôle de poisson-pilote de la municipalité, en tenant des positions volontairement jusqu'aux boutistes pour ouvrir le champ aux élus (la célèbre fenêtre d'Overton). Le membre de l'ADTC Albin Petit, cité par Place Gre'net, déclare : "ne pas vouloir adapter le quartier à des changements de mobilités, je ne comprends pas trop ce positionnement". On croirait à du Gilles Namur dans le texte tant cela respire la mauvaise foi... ou l'incapacité à se mettre à la place des autres. Le même Albin Petit était d'ailleurs membre du comité de soutien de la liste Grenoble en Commun lors des dernières élections municipales. Quel hasard !

Rentrée chargée pour l'ADTC. Mardi prochain, opération de lobbying prévue Place de Metz / Rue de Strasbourg (où ils jugeaient le projet "trop timide"...) pour à nouveau faire leur prosélytisme. On retrouve aussi Alternatiba Grenoble à la manoeuvre, officine des Verts qui se cache à peine d'être leur bras armé.

LA BATAILLE DE LA MOBILISATION S'ENGAGE

Interrogés par le Dauphiné et Place Gre'net sur le fait qu'ils seraient le "bras armé" de la municipalité (il n'y a pas de fumée sans feu..), les deux représentants nient... en avançant que "peut-être que ce sont les élus qui ont changé !". Comment confirmer une proximité idéologique en tentant de la contester... Leur sortie n'est évidemmentpas anodine et confirme que dans cette dernière ligne droite avant les municipales, la bataille de la mobilisation s'engage sur ce projet qui risque encore d'agiter les prochains mois. Nul doute que l'Union de Quartier et les commerçants répondront vertement.

UN AMÉNAGEMENT SENSÉ DE LA VILLE PASSE PAR L'ÉQUILIBRE

Personne ne conteste la nécessité de développer les mobilités alternatives à la voiture individuelle. Mais les raisonnements monomaniaques, incapables de prendre en compte d'autres réalités que celles des seuls cyclistes, ne sont pas la solution. Un aménagement sensé et raisonnable de la ville implique d'abord d'écouter les remarques habitants, commerçants et leurs représentants ; de faire preuve d'équilibre dans les projets en intégrant toutes les composantes qui font la vie d'un quartier (accès aux parkings privés, vitalité commerciale) ; et de s'assurer de développer les alternatives nécessaires à la voiture (depuis 10 ans, le développement des transports en commun est au point mort !). 

La sortie presse de l'ADTC le montre : les idéologues jusqu'au-boutistes vont lancer toute leur force dans la bataille médiatique ces prochains mois, à 1 an et demi des élections municipales. En face, que ce soit pour Jeanne d'Arc, pour Berriat, Strasbourg et pour tous les quartiers impactés par des projets municipaux, il faudra une réponse forte des partisans d'un développement équilibré de la ville, qui prenne en compte tous les Grenoblois y compris ceux qui ne font pas de vélo. La dernière ligne droite s'annonce intense. 

 

 

2 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X