LA FAUSSE SOLUTION DES ROUGES/VERTS POUR LE COMMERCE GRENOBLOIS

Alors que les dispositifs usines à gaz s'empilent et rendent illisibles qui fait quoi pour le commerce, retour sur une fausse bonne idée portée par la métropole qui s'annonce déjà comme un leurre pour faire oublier que les élus refusent de s'attaquer aux problèmes structurels qui minent les commerçants.

LA GRANDE AMBITION DES VERTS ET DE LEURS ALLIÉS : UNE FONCIÈRE COMMERCIALE

L'idée est relativement simple mais elle a mis plus de cinq ans à se concrétiser, entre sa genèse et son lancement : il s'agit d'une foncière commerciale baptisée Inovaction, portée par la métropole, et dont le but est de racheter des locaux commerciaux vacants pour les relouer à des prix qui n'ont rien à voir avec ceux du marché. 

GRENOBLE PARTICULIÈREMENT À LA PEINE

Trois secteurs avec des taux de vacance commerciale particulièrement important (plus de 20%) ont été identifiés comme champ d'action de la foncière. On retrouve ainsi le centre de Vizille, le cours Berriat pour sa portion entre l’Estacade et Bouchayer-Viallet et les rues Chenoise/Très-Cloîtres en plein centre de Grenoble. Ce qui confirme au passage que de manière générale le commerce grenoblois souffre davantage que les autres. 

UNE FAUSSE BONNE IDÉE

Sur le papier, l'idée peut sembler bonne : s'attaquer à des secteurs à la peine pour tenter d'y réinsuffler une dynamique commerciale. Dans les faits, elle soulève nombre de questions quant au rôle de la collectivité, elle brille pour l'instant par son inefficacité pour Grenoble, et surtout elle ne corrige en rien les problèmes de fonds auxquels il conviendrait de s'attaquer pour véritablement aider notre tissu commercial local.

LA COLLECTIVISATION EN MODE URSS...

L'initiative relève tout d'abord de la lubie communiste la plus basique : puisque les opérateurs privés ne viennent pas, plutôt que de s'interroger sur les raisons qui font qu'ils boudent massivement les locaux vacants, la collectivité publique (donc les impôts que payent les métropolitains) se substitue à eux et tenter de forcer les choses en bradant les prix par rapport à ceux pratiqués sur le marché. Une intrusion du publique dans l'activité économique qui peut vite créer une distorsion de concurrence.  

... POUR CRÉER UNE "ÉCONOMIE SUBVENTIONNÉE"

Avec de telles pratiques, la dérive est vite arrivée. Parce qu'ils contrôlent les critères de sélection et ont le droit de vie ou de mort sur le commerce ensuite installé en maitrisant le loyer, les conditions, l'idéologie des élus peut facilement les conduire à installer des activités de niche qui ne fonctionneraient pas dans un cadre concurrentiel normal. On se rappelle ainsi il y a deux ans de celui qui était alors adjoint au commerce Maxence Alloto (girouette) et de l'inénarrable Yann Mongaburu (Verts) détaillant comme une liste à la Prévert le type de commerce qu'ils souhaitaient installer Cours Berriat. 

Pendant ce temps du côté de l'économie réelle : Grenoble décroche de la moyenne.

"LES ÉCHECS PARTIE DE LA VIE DE LA FONCIÈRE"

Comme si cela pouvait se décréter ainsi. Le bilan de la foncière parle d'ailleurs pour lui-même. Objectif : une trentaine de locaux achetés d'ici... 2031. Pour l'instant, seule une librairie a ouvert à Vizille. L'installation "expérimentale" d'un fromager à Fontaine, premier essai pour la foncière, a été un échec. Le Vice-Président de la métropole chargé de l'économie, Guy Jullien, expliquait alors : "ce n’était pas le bon endroit pour cette activité. En tout cas, c’est un échec. Et les échecs feront aussi partie de la vie de la foncière". C'est pas cher, ce sont nos impôts qui payent ces échecs !

GRENOBLE : BILAN 0

À Grenoble, seuls deux locaux sont mis à la location au 134 Cours Berriat (tout au bout du Cours) pour accueillir "une/des activités commerciales et/ou artisanales ou petites activités productives" (Le Dauphiné du 23/08/24). On est décidément très, très loin des grandes ambitions de départ (l'objectif était d'acheter jusqu'à 10 ou 15% des locaux vacants de chaque secteur !). Les élus ont beau vanter cette foncière depuis des années, le résultat à Grenoble est donc toujours un 0 pointé.

LE COURS BERRIAT À L'AGONIE

Le Cours Berriat, autrefois artère commerçante très importante de la ville, est toujours à l'agonie. « La portion du cours Berriat comprise entre la rue Ampère et Saint-Bruno se meurt, ou presque » écrivait le DL déjà en 2021, dans un article présentant justement l'idée de foncière. Qu'est ce qui a changé depuis ? Rien. Les commerçants qui résistent subissent même les coups de boutoirs d'une municipalité folle qui voudrait leur imposer la fermeture à la circulation au nom de leur dogme, ce qui achèverait de tuer le secteur. La métropolisation/collectivisation n'a produit aucun effet.

"Piolle tue le Cours Berriat" : manifestation des commerçants en 2021 face à la volonté piollesque de fermer le Cours pour réaliser une autoroute à vélo sans concertation. La municipalité avait dû reculer face à la mobilisation, mais l'adjoint Gilles Namur (Verts) a remis l'idée sur la table récemment..

LES COMMERCES ONT "SIMPLEMENT" BESOIN DE CLIENTS...

Pour fonctionner, les commerces ont besoin... de clients. C'est simple mais les Rouges/Verts et leurs alliés sont incapables de comprendre cette donne tout ce qu'il y a de plus basique. Ils sont incapables de coordonner leurs différentes politiques (aménagements de l'espace public, transports) en y intégrant le commerce. Ainsi, s'ils veulent réaliser un aménagement cyclable, ils ne s'interrogent pas une seconde sur les difficultés d'accès que cela créé pour la clientèle extérieure des commerce extérieurs (comme on le voit avenue Jeanne d'Arc par exemple). Une fois que les enseignes auront baissé rideau, ils pourront toujours faire leur tour de magie collectiviste en rachetant les locaux pour en brader la location...

... ET LES ÉLUS ONT UN SEUL RÔLE

... alors que les élus ont un seul rôle à jouer : celui de créer les conditions d'attractivité et d'accessibilité (stationnement, propreté, sécurité...) à même de favoriser l'activité commerciale. Pas d'accompagner des projets de centre commerciaux mastodontes mortifères pour le commerce de proximité (extension de Grand Place, Neyrpic qui ouvre en octobre). Pas de créer un empilement d'usines à gaz auxquelles personnes ne comprend rien (après "Inovaction", la conseillère déléguée au commerce Barbara Schuman était fière de présenter un "office métropolitain du commerce" en juin dernier...). Et encore moins de se substituer au marché en collectivisant des locaux, ce qui revient à coller des rustines au fond d'une barque dans laquelle ils creusent eux-mêmes de grands trous. 

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