VIOLENCE À GRENOBLE : LA MUNICIPALITÉ RÉPOND PAR « LA MÉDIATION »

"Très calme à Paul Cocat, calme au secteur 5, bonne ambiance au Lycée Argouges, calme au CCAS Teisseire et CCAS Abbaye, agitée entre l'arrêt de bus C4 et l'ancienne bibliothèque de Teisseire...". Les comptes rendus internes à "la Médiation" mise en place par la municipalité se suivent et se ressemblent. Pourtant dimanche soir encore un Albanais a été assassiné par balles quartier Teisseire, son fils gravement blessé ainsi qu'un comparse.

LA SÉRIE NOIRE SE POURSUIT

Denis Maliash (DL du 5/8/24) rappelle le bilan des règlements de comptes de ces dernières semaines : le 29 avril à l'Alma, un homme de 24 ans est blessé à la jambe par un tir. Une dizaine de jours plus tard, un jeune sans papier utilisé par un réseau est gravement blessé par 13 projectiles dans le même quartier. Le 16 mai, Mehdi Boulenouane, ex quartier Mistral, est abattu en région parisienne. Le 23 mai un adolescent de 15 ans, mineur étranger est grièvement blessé de plusieurs balles dont une en pleine tête, toujours quartier de l'Alma. Mardi 30 juillet, un jeune homme de 21 ans blessé par balle a été déposé en voiture devant la clinique des Cèdres. Dans la soirée, un autre homme s’est présenté à la clinique des Cèdres après avoir été lui aussi touché par balle à un membre inférieur.

M. TAVEL ASSURE "LE VIVRE ENSEMBLE ET LA TRANQUILLITÉ PUBLIQUE" (!)

Face à l'augmentation de la violence, à la gangrène des quartiers, la municipalité fait semblant d'agir. "Pour assurer le vivre ensemble et la tranquillité publique" (!), Maud Tavel, l'Adjointe que Piolle a refusé de charger du nom de "la sécurité" dans son appellation, a créé une structure supplémentaire - comme d'habitude - dédiée à "la Médiation". Elle existe depuis deux ans.

POUR LES ROUGE/VERTS "L'EXPÉRIENCE A ÉTÉ UN SUCCÈS"

Pour la majorité municipale (Grenoble en Commun) : "l’expérience a été un succès : la présence des médiateurs et médiatrices sociales a permis de garantir une présence humaine rassurante, de faire de la prévention et de désamorcer certaines situations conflictuelles, pour préserver la tranquillité des habitant-es." On est confondu par un déni de cette dimension. Avec eux les mots ont de moins en moins de rapport avec la réalité.

LES MÉDIATEURS "INFORMENT LES AUTORITÉS DES OBSERVATIONS"

Des comptes rendus de mission des "médiateurs" nous sont parvenus et il apparait que les malheureux dont on ne peut pas mettre en cause la bonne volonté, sont totalement impuissants à traiter la vraie problématique, celle de la délinquance. Ils ne sont ni habilités, ni assermentés, ni à fortiori armés pour intervenir. Ils ne peuvent que tenter de "dialoguer" avec des délinquants et se retirer si ceux ci refusent de les entendre. Ils transmettent donc des consignes telles "qu' informer les autorités compétentes des observations." Que peuvent-ils dire d'autre ?

LE RAPPORT DES MÉDIATEURS SUR MALHERBE : IDEM "GRENOBLE, LE CHANGEMENT"

L'exemple - parmi tant d'autres - des rapports des médiateurs sur la place Charles Dullin à Malherbe est édifiant : "enfants renversés par des scooters, plainte d'une habitante sur des dégradations, problèmes d'accès et de dégradation des équipements, débordement des poubelles..." Il suffit à la municipalité de rencontrer une fois les habitants ou de lire "Grenoble, le Changement" pour savoir tout ça et un peu plus. La politique d'attribution des logements de Grenoble-Habitat présidé par un Adjoint de Piolle, Klauss Habfast est une catastrophe, elle est l'une des causes de ces dégâts qui transforment la place en zone. Toutes les cartes sont dans les mains de la municipalité pour y remédier sans "médiation".

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"INTERDIRE LES VÉHICULES DANS LES PARCS, RÉPARER, GÉRER LES ENCOMBRANTS..."

Face à cette triste réalité les médiateurs qui ignorent probablement qu'ils s'adressent aux élus qui gèrent la situation suggèrent "d'interdire les véhicules à grande vitesse dans les parcs, améliorer la sécurité, de réparer les équipements sportifs, gérer les encombrants de manière efficace, de mieux gérer les déchets....".  On rirait si ce n'était si désolant. La municipalité a besoin de financer des médiateurs pour apprendre ce qu'elle devrait faire quotidiennement ? 

"AUCUNE COLLABORATION DE LA PART DES JEUNES"

Les médiateurs ne peuvent pas non plus entrer en conflit avec les jeunes délinquants. Ca donne devant l'arrêt de tram Mounier : "Le groupe de jeunes empêchait le tram de partir en bloquant la fermeture des portes. Les médiateurs sont allés discuter avec le groupe. Aucune collaboration possible". Ou bien près de la chaufferie, "les médiateurs sont intervenus auprès des jeunes qui consommaient de l’alcool et on fait un rappel au règlement. Aucune collaboration de la part des jeunes."

L'IMPUNITÉ N'AGGRAVE T-ELLE PAS LA DÉLINQUANCE ?

On peut se poser la question si cette impunité certifiée en quelque sorte, qui suit ces contacts avec "l'autorité "n'aggrave pas la délinquance ? Le fait que des contrôleurs effectuent des remarques et qu'elles n'entrainent aucune conséquence doit renforcer un sentiment de supériorité et de domination. Car ces "jeunes" ne voient pas nécessairement la différence de degré entre un contrôle policier et celui-ci.

LA TOLÉRANCE ZÉRO

Au contraire toutes les règles en matière de lutte contre les incivilités et la délinquance reposent sur l'idée mise en pratique par Rudy Giuliani, l'ex Maire de New York : la tolérance zéro qui s'appuie sur la théorie de la vitre brisée, qui pose le principe suivant : "Si la vitre brisée d'un immeuble n'est pas réparée, toutes les autres fenêtres seront bientôt cassées", et en réprimant toutes les infractions, même mineures, commises sur la voie publique.

LAISSER DES CAMPEMENTS DONNE LE MAUVAIS EXEMPLE

La municipalité dispose de tous les moyens pour verbaliser les infractions et les occupations de l'espace public. Le fait d'autoriser des campements et ses dépôts d'ordures comme près de la gare donnent le pire exemple pour tous. Il n'y a pas de règle et c'est la loi de la jungle.

LA MAJORITÉ MUNICIPALE "ASSURE LA SÉRÉNITÉ DE TOUS"

Quand la majorité Rouge/Verts vante sur son site Grenoble en Commun "la présence rassurante des médiateurs et médiatrices sociales pour prévenir et résoudre les conflits pacifiquement, assurant ainsi la sérénité pour toutes et tous" et affirme qu'elle "démontre son engagement envers le bien-être et la tranquillité de ses habitant-es", elle ne peut y croire elle-même.

DES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT SUPPLÉMENTAIRES

Malheureusement toutes ces opérations poudre aux yeux qui ne résolvent rien ont également un coût. Ville et Métropole créent une structure pour gérer cette opération par un GIP qui entrainera des dépenses supplémentaires de fonctionnement pour des collectivités déjà écrasées par ce type de dépenses. Elles s'ajoutent aux financements agents d'ambiance mis en place par des sociétés privées, censées gérer les conflits le soir dans les allées d'immeubles...

Tout ceci s'additionne dans un désordre complet, sans aucune synergie, étant évidemment entendu que les quartiers les plus difficiles sont exclus (Villeneuve, Mistral, l'Alma...). Les solutions sont connues et proposées par le groupe d'opposition.

L'OPPOSITION PROPOSE DES MESURES CONCRÈTES

Vidéoprotection avec PC vidéo opérationnel 24h/24, renforcement et armement de la police municipale, mais plus largement l'expulsion des dealers condamnés et des familles dont il est établi que les revenus dépassent largement les critères du logement social, la création d'une preuve de tranquillité publique pour l'attribution d'un logement social et l'habilitation large des personnels pour dresser procès-verbal., soutien aux acteurs associatifs dans le domaine de la prévention.... Mais Piolle et la majorité municipale ne veulent rien entendre.

À un moment ou à un autre il faudra bien que les grenoblois donnent de la voix afin de vaincre cette surdité politique.

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