AVENUE JEANNE D’ARC : L’EXEMPLE DU 2 POIDS 2 MESURES DES VERTS

Aux yeux des rouges/verts, il y a les bonnes et les mauvaises pétitions citoyennes : les premières sont celles impulsées par leurs soutiens et qui correspondent à ce qu'ils souhaitent faire ; les secondes, même si elles mobilisent bien plus d'habitants, sont celles qui contrecarrent les plans du bulldozer municipal.

LES PÉTITIONNAIRES DE CHAMPIONNET PORTÉS AUX NUES

Nous vous en parlions hier : à Championnet, des soutiens de la municipalité ont créé une sorte de contre-union de quartier (celle-ci est jugée trop indépendante et critique...) puis lancé une pétition pour la piétonnisation de la rue Lazare Carnot. Pétition que personne ne semble avoir vu, qui aurait rassemblé 500 signatures et qui a immédiatement été reprise par les Verts qui ont aussitôt réalisé le projet réclamé par leurs amis. 

... CEUX DE L'AVENUE JEANNE D'ARC MÉPRISÉS

Pendant ce temps, du côté de l'avenue Jeanne d'Arc et du quartier Abbaye-Jouhaux, une pétition pour dire non à la suppression de 70% du stationnement, lancée en ligne et en version papier dans les commerces, a réuni en quelques semaines près de 2000 signatures. Un petit exploit que les Verts/LFi ignorent copieusement, puisque ce que demandent les habitants et les commerçants va à l'encontre de leurs dogmes.

Si ce n'est déjà fait, RDV sur ce lien pour signer la pétition lancée par le Président de l'Union de Quartier Jean-Noël Pusel.

UNE NOUVELLE MOBILISATION AU COEUR DE L'ÉTÉ

La mobilisation citoyenne ne se tarit pas pour autant. Jeudi 11 juillet dernier, une centaine d'habitants se sont réunis à l'angle de l'avenue Jeanne d'Arc et du Boulevard Clémenceau pour exprimer avec force leurs refus de la décision municipale imposée. Le mot d'ordre : oui à un embellissement de la rue, non à l'abattage de grands arbres existants et à la suppression du stationnement prévus

"LE BILAN ÉCOLOGIQUE EST NÉGATIF"

À cette occasion, les témoignages d'habitants ont été nombreux, repris par Jean-Benoit Vigny présent sur place pour le Dauphiné. "J’habite ici depuis 42 ans, je suis cycliste et j’ai longtemps travaillé en bureau d’études. Mes équipes m’auraient présenté un tel projet, je leur aurais demandé de revoir leur copie. Il est inadapté. Et techniquement, il est nul (...) le bilan écologique est négatif" a par exemple lancé l'un d'entre eux.

40 À 80% DE CLIENTÈLE EXTÉRIEURE

Les riverains de l'avenue de Washington, présents également et confrontés eux aussi à des problèmes de stationnement du fait de la municipalité (nous aurons l'occasion de revenir sur ce dossier spécifiquement), ont bien résumé l'enjeu pour un quartier qui se densifie à outrance : "c’est quand même un drôle de paradoxe de créer des logements et de diminuer le nombre de places de stationnement". Tandis que Fabrice Debarge, commerçant, a rappelé que 40 à 80% de la clientèle de la rue vient de l'extérieur selon les commerces : "laissez-nous respirer, pensez autrement. Là, c’est vraiment du dogmatisme".

G. NAMUR RESTE SOURD AUX REVENDICATIONS

Pas de quoi faire entendre raison au zélé adjoint en charge de l'espace public, Gilles Namur. Dans le DL d'hier (18 juillet), il prend la parole et ne fait montre d'aucune volonté d'écoute. Il réaffirme sa volonté de démarrer le chantier, évoque une soi-disant "demande forte des habitants et des usagers" (on ne l'a pas vu, alors qu'on voit bien le rejet !), ose parler de "travail fin en lien avec les commerçants" alors qu'ils sont vent debout, et se vautre dans le mensonge en fustigeant une prétendue "posture anti-vélo et anti-végétalisation" alors que les habitants opposés ont détaillé une proposition de projet alternatif avec une piste cyclable qui passerait par Jouhaux !

10 GRANDS ARBRES ABATTUS

Côté végétalisation justement, l'adjoint évoque des futures plantations (qui mettront des décennies à apporter les mêmes bienfaits que les grands sujets existants, mais ça ils ne le disent jamais) et matraque carrément un mensonge : "les arbres existants seront quasiment tous conservés, sauf quelques exceptions avec des diagnostics sanitaires généralement très dégradés". Dans les faits et comme confirmé en réunion publique, 10 grands arbres (sur environ 50 que compte la rue) seront abattus et seulement 3 parce qu'en mauvais état ! Tous les autres (4 cerisiers du Japon et 3 érables argentés) le seront parce qu'inadaptés au projet imposé. Vous avez dit écologie ?

10 arbres existants de l'avenue Jeanne d'Arc vont être supprimés.

LE TACLE RIDICULE À ALAIN CARIGNON

Au passage, Namur ne peut pas s'empêcher de s'attaquer à ... Alain Carignon. Le président du groupe société civile doit décidément être une obsession pour les Rouge/Verts. Il ose une formidable contrevérité : "la Ville de Grenoble assume de rompre avec le statu quo des espaces publics existants, et de rompre avec l’héritage de la municipalité Carignon qui avait supprimé les pistes cyclables et réduit les trottoirs existants pour entasser le plus possible de stationnement". 

BRIGITTE BOER : "NAMUR TOURNE AU RIDICULE"

Brigitte Boer, la coprésidente du groupe d'opposition, n'a pas manqué de réagir à cette sortie (article du DL d'aujourd'hui) : "le positionnement hors de toute réalité de Gilles Namur tourne au ridicule. Lui qui refuse d’écouter les habitants et les commerçants de l’avenue Jeanne d’Arc s’en prend à Alain Carignon en matière d’espaces publics (...) Plus elle s’enfonce dans les affaires, plus elle se divise, plus elle est contestée par les Grenoblois, plus la municipalité manie l’invective et la mauvaise foi pour tenter de cacher son incapacité à dialoguer, à écouter et à traiter les problèmes des grenoblois".

AUCUNE LEÇON À RECEVOIR DES VERTS

Elle poursuit en rappelant que l'équipe d'Alain Carignon n'a aucune leçon d'écologie à recevoir des pitres actuellement aux commandes : "les municipalités Carignon ont été exemplaires avec la réalisation des deux premières lignes de tram et notamment la piétonisation d’Alsace Lorraine qui était alors la plus longue d’Europe, la création de belles places végétalisées comme Lavalette. Elle a poursuivi la création de moultes voies cyclables et a innové considérablement pour l’époque avec les pistes cyclables des bords de l’Isère afin de favoriser l’usage du vélo dans la Métropole. En même temps, elle a effectivement préservé l’accès à la ville et réalisé des parkings de dissuasion alors qu’il manque maintenant 2000 places de stationnement pour mettre en place la ZFE".  

Le parc Pompidou, héritage de la Municipalité Carignon : 5,5 hectares de parc au coeur de la ville.

10% DES ESPACES DE NATURE EN VILLE CRÉÉS EN 12 ANS

"Mais surtout, et Gilles Namur devrait demander des leçons, elle a préservé et entretenu les espaces publics aujourd’hui abandonnés, sauvé les arbres dans tous les chantiers (ce qu’il n’a pas fait à la gare, à Jean Bron et ailleurs), créé une vingtaine d’hectares d’espaces de respiration supplémentaire, soit en 12 ans 10 % de la totalité de l’espace nature de la ville, tous ces parcs et jardins (Pompidou, Alliance, Valérien Perrin, Marliave, extension de Bachelard, square Genin, Coppié, Évêché) qui sauvent les grenoblois des îlots de chaleur créés par la municipalité Piolle !". Les faits sont têtus et tordent le coup aux mensonges de Gilles Namur : c'est en 2022, après 8 ans de gestion des "verts" (en pleine année "capitale verte"..), que Grenoble est devenue 1ère ville de France avec Paris pour les ilots de chaleur... 

LA SUITE À LA RENTRÉE

Les recettes des piollistes pour tenter de garder le pouvoir, alors qu'ils n'ont jamais été aussi affaiblis, sont usées jusqu'à la corde. Pour chaque dossier, ils tentent d'écrire l'histoire d'une division entre eux (avec leurs projets forcément vertueux bien qu'à l'insu du plein gré des concernés) et ceux qui s'y opposent (qui seraient forcément anti-tout et d'affreux réfractaires réactionnaires qui n'ont rien compris). Mais la maigreur de leur bilan (écologique notamment) et l'empilement de décisions imposées sans qu'elles n'apportent rien de bénéfique fait désormais déborder le vase, la propagande ne parvient plus à camoufler le réel et les habitants ne se laissent plus faire.

Avenue Jeanne d'Arc, ce n'est que le début de la mobilisation. Les habitants et commerçants attachés à la qualité de vie dans leur quartier comptent poursuivre avec d'autres actions à la rentrée. Là-bas comme dans de nombreux autres secteurs que le bulldozer municipal menace, c'est une partie de l'avenir des Grenoblois qui va se jouer. Jusqu'aux prochaines élections municipales qui marqueront un tournant.

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