GRENOBLE : QUE DISENT LES EUROPÉENNES SUR LES MUNICIPALES ?
Les résultats des élections Européennes à Grenoble permettent de dégager quelques enseignements sur les prochaines élections municipales. Le rapport entre les deux est faible. Ainsi en 2019 la gauche et les verts avaient totalisé prés de 36 % et un an après aux élections municipales, la liste d'Eric Piolle regroupant ces forces totalisait 10 points de plus.
En 2019, François-Xavier Bellamy totalisait 6,29 % des voix et un an après la liste d'Alain Carignon montait jusqu'à 24 % soit presque 18 points de plus ! Même si on ajoutait alors les 11,70 % de Bardella à l'époque, la liste Carignon progressait de 6 % par rapport au total des deux. C'est à l'aune de cette histoire électorale qu'il convient d'analyser les résultats d'hier.
UN PIOLLE AFFAIBLI DANS UNE COALITION DES VERTS/LFI AFFAIBLIE
À gauche, côté Verts et LFI, le rapport de force entre eux est inversé. En 2019, le candidat Verts (Jadot) obtenait 22,30 % à Grenoble. En 2024 la candidate Verts, Marie Toussaint, chute à 12, 88%. Moins 10 points. Vertigineux.
Tandis que Manon Aubry (LFI) passe de 7,85 % en 2019 à 22 % en 2024. Un incontestable affaiblissement pour Piolle déjà empêtré dans les affaires. En 2019, on pouvait ranger Benoit Hamon (5,34 %) de leur côté ce qui faisait un total type Nupes à près de 36%.
LE TOTAL VERTS/EXTRÊME GAUCHE ACCUSE UNE BAISSE
Hier, 9 juin 2024 ce total descend à moins de 35 % Rapportée aux élections municipales cette baisse met la coalition gauche/extrême gauche en difficultés car le vote LFI ne compense pas la perte des Verts. il est lié à une conjoncture internationale sans impact municipal. La chute des verts ne fait probablement que commencer compte tenu du mécontentement des grenoblois et du fait des affaires qui minent la majorité.
UN POTENTIEL THÉORIQUE DE LA GAUCHE SOCIAL DÉMOCRATE DE 24% ...
Du côté du PS, en 2019 Raphaël Glucksman obtenait 9,40 % et un an après, Olivier Noblecourt (PS) faisait mieux aux municipales : 13 % . Soit + 3,5% . Ramené à aujourd'hui où Raphaël Glucksman passe à 21%, le potentiel théorique de la liste PS et alliés passe à 24% . Mais en 2020 Olivier Noblecourt comme Jérôme Safar en 2014 bénéficiaient de la légitimité, de la crédibilité et d'une éthique de conviction.
... QUI SOUFFRE D'UNE TENTATIVE DE LEADERSHIP PEU ÉTHIQUE
Aujourd'hui, on le sait, ce camp souffre de l'absence de tout leadership qui permet de conforter ou d'élargir cette base théorique. Celui qui s'avance le plus, de façon très désordonnée, Maxence Alloto, est le moins crédible compte tenu de son itinéraire si peu éthique justement : de la droite Meylanaise à Michel Destot, de la trahison du PS en 2020 pour obtenir un poste d'Adjoint au Maire de Piolle, à sa tentative de revenir au PS après avoir été exclu par Piolle. Ca ne crée pas de désir.
LE POTENTIEL DE LA DROITE ET DU CENTRE AUGMENTE FORTEMENT
Du côté de la droite et du centre, les scores de François Xavier Bellamy (6 %) et Jordan Bardella (11,71%) en 2019 passent respectivement à 5,13 % et 14 % en 2024. Il faut y ajouter les 4% de Marion Maréchal. Ici aussi sur la base de la même mathématique de progression entre européenne et municipales en 2020, la liste de droite et du centre peut espérer un potentiel minimal de 29 % : le total des trois candidats de 2024 (23 %) + 6 points. On est bien autour de ce qui se répète dans le milieu politique. La liste conduite par Alain Carignon dispose d'un socle de départ élevé autour de 30 %.
EN 2020, LA CHUTE LA PLUS FORTE CONCERNAIT EMILIE CHALAS...
Enfin, c'est du côté de Renaissance que la chute avait été la plus forte entre le potentiel du parti et la candidate locale. Alors que Nathalie Loiseau la candidate du parti du Président avait obtenu 24 % aux Européennes de 2019, un an après, Emilie Chalas, pourtant encore Députée, plafonnait à 13 % aux municipales, soit moins 11 % par rapport à sa candidate.
EN 2024, SON POTENTIEL BAISSE ENCORE FORTEMENT
En 2024, si on lui applique la même règle, la liste Renaissance conduite par Valérie Hayer obtenant 12 % des voix, soit une chute de 12 %, le potentiel théorique de l'ex Députée, avec 11 points de moins que sa candidate en 2020, se situe très très bas en 2026. Les nombreuses défections de sa liste depuis son échec de 2020, son abandon des électeurs après sa lourde défaite aux législatives, ses appels répétés à la gauche additionnés à une haine d'Alain Carignon qui vient encore de s'exprimer au moment où elle aurait dû participer à l'union de l'opposition pour accompagner la chute de la maison Piolle, exaspèrent ses derniers soutiens.
LA COALITION VERTS/LFI N'A PAS ENCORE ENREGISTRÉ LES EFFETS DES AFFAIRES
Par ordre décroissant, c'est probablement pour Emilie Chalas que le paysage électoral de Grenoble dessiné par les élections Européennes est le plus défavorable, juste devant les Verts qui perdent énormément de plumes avant même que la majorité municipale ait enregistré les effets délétères des affaires d'argent qui créent un climat explosif.
DES ÉCARTS SPECTACULAIRES ENTRE LE LOCAL ET LE NATIONAL
Evidemment ces résultats locaux et nationaux qui amplifient la crise politique ouverte qui s'accentue de scrutin en scrutin sont à relativiser par rapport à une élection municipale. Le plus spectaculaire écart étant celui de 1981 et de 1983 : 65 % des voix pour François Mitterrand à Grenoble en 1981 et une élection au premier tour avec 53 % des voix pour Alain Carignon deux ans après, en 1983 ! Avec, cette année là, ne l'oublions jamais par rapport aux fakes de la gauche, le plus faible taux d'abstention d'une élection municipale à Grenoble de ces 50 dernières années : 33%, soit 67 % de votants...
UNE TRAJECTOIRE D'AFFAIBLISSEMENT DU BLOC VERTS/LFI ...
Ce yoyo électoral doit rendre les prévisions modestes. Mais sur ces bases, on peut juste constater le mouvement : un affaiblissement des Verts qui sont sur une trajectoire locale de fin de règne et de divisions de plus en plus béantes.
... UN RENFORCEMENT DU BLOC ÉLECTORAL DONT A. CARIGNON A PRIS LE LEADERSHIP
Et un renforcement en parallèle du bloc d'opposition dont Alain Carignon, a pris le leadership dès 2020, après avoir été largement choisi par les grenoblois pour l'incarner, face à Emilie Chalas et Olivier Noblecourt. En ayant décidé de mener courageusement, avec une équipe solide, le combat frontal contre les tartuffes Rouge/Verts, sans les appels du pieds et concession tentés par Emilie Chalas et la gauche exclue par Piolle. Lequel bloc est, lui, sur une trajectoire de dynamique incontestable qui doit élargir sans cesse son assise afin de présenter une alternative de plus en plus crédible.
De ce fait, face à la condamnation de son Maire et à l'éclatement de la majorité sortante, ce bloc d'opposition à haut potentiel électoral constituera l'axe moteur de cette alternance à laquelle de plus en plus de grenoblois aspirent.
LE DÉBAT LÉGISLATIF VA ENCORE AFFAIBLIR LA GAUCHE...
Localement la dissolution de l'Assemblée Nationale tombe au plus mauvais moment pour la gauche : on voit mal comment Elisa Martin pourrait être réinvestie par LFI compte tenu de la manière dont elle est empêtrée dans les affaires. Côté Eric Piolle la situation est la même. D'autant plus difficile que nombre d'adjoints Verts et LFI pourraient être entrainés dans cette spirale de révélations annoncées.
... ET MET OLIVIER VÉRAN TRÈS EN DIFFICULTÉS
La situation n'est pas plus brillante pour Olivier Véran, le coucou Grenoblois, reconverti dans la médecine esthétique pour - soyons clair - faire du pognon, ce qui n'est pas illégal, mais ne correspond pas à la gentille image de redresseur de tort, d'éthique et autres bondieuseries déversées depuis des années. Son récent tour devant le bureau de la Chambre de Commerce pour demander aux chefs d'entreprises qu'ils appellent à sa candidature à Grenoble, après qu'il ait annoncé aux grenoblois qu'il ne se présenterait pas, ont aggravé son cas. La plupart sont sortis atterrés de ce déjeuner au cours duquel ils ont découvert la forfanterie et les incohérences de l'ancien Ministre. Devoir solliciter son renouvellement législatif est une souffrance et un risque pour lui.
La séquence législative qui s'ouvre sera donc un hors d'œuvre de l'élection municipale qui épargnera le groupe d'opposition de la société civile car ce sont LFI, les Verts et Renaissance qui sont les plus exposés. À suivre.
Merci pour tous ces rappels.
PS: Elisa va avoir moins besoin de liquide….
Europe : Putain, quel bonheur, mais quel bonheur de voir que 5 députés élus de cette merde verte en France et 52 au parlement européen sur 720.
Soit une perte au niveau européen de 19 sièges pour cette merde verte, le second différentiel après la perte de 22 sièges de renew, groupe macroniste.
Quant au groupe des rouges, même s’ils gagnent 2 sièges en France, ils en perdent 1 au niveau européen, parti The left qui comptera 36 députés sur 720, soit le plus petit contingent.
Voila donc la représentation de la coalition qui dirige Grenoble, représentée que par 52+36 = 88 députés sur 720.
Pour info, notons qu’environ 100.000 personnes en France ont votées pour des listes totalement à la masse (espéranto, pirate, la ruche, palestine, la paix ……).
Enfin, la fin programmée de cette gauche nauséabonde.
Sans être un spécialise de la carte électorale grenobloise, je note que le vote communautariste/LFI a bien fonctionné et rapporté des voix à la liste insoumise.
Il va falloir imaginer un Front uni grenoblois pour dynamiter les velléités de reconduction de l’équipage vert-rouge. Seul, chaque groupe d’opposition ne peut envisager remettre la mairie au service de tous les Grenoblois.
La dissolution de l’Assemblée Nationale, accompagnée d’une bonne petite flambée LFI sur Grenoble, laisse augurer d’une ambiance « électrochoc » en ville, ces prochaines semaines.
Faudra garder l’estomac bien accroché…
Bonsoir,
L’analyse m’apparaît en effet intéressante.
Avec néanmoins un retour du PS à des niveaux qui doivent préoccuper pour les futures municipales. Un leader s’il émerge n’est plus condamné aux abîmes…
Je suis par ailleurs surpris de voir que le RN soit associé à la droite dite de Gouvernement dans les décomptes proposés par l’article.
Faisons attention à ces amalgames, en tout cas pour ma part ce qui sépare la droite d’A Carignon et le RN doit rester un mur infranchissable. Je lis aujourd’hui avec effroi les négociations portées par E Ciotti avec le RN sur la scène nationale…ne tombons pas dans ces combines pour sauver des sièges…
La droite doit être aussi claire que nécessaire sur ces questions…