JEANNE D’ARC, STRASBOURG, WASHINGTON… LE BULLDOZER MUNICIPAL VA-T-IL PASSER ?
La contestation s'étend à mesure que la municipalité Piolle tente d'imposer ses projet au forceps. Pour l'avenue Jeanne d'Arc, la rue de Strasbourg ou encore l'avenue Washington, les simulacres de concertation ne trompent pas les riverains concernés et la mobilisation monte.
AVENUE JEANNE D'ARC : L'UNION DE QUARTIER ÉCRIT AUX ÉLUS
Avenue Jeanne d'Arc, malgré l'opposition des commerçants et des riverains, les Verts/LFI entendent imposer un projet de réaménagement (à 6 millions d'euros) qui aboutirait à supprimer 70% des places de stationnement. Jeudi, la veille du conseil métropolitain, l'union de quartier Abbaye-Jouhaux a écrit à l'ensemble des élus pour expliquer qu'"à maintes reprises, nous avons exprimé nos observations et remarques sans que nous puissions être écoutés par les élus de la Ville de Grenoble".
LE PROBLÈME DU STATIONNEMENT ET LA POSSIBILITÉ D'UNE ALTERNATIVE
Le courrier rappelle que la suppression de toutes ces places va tuer nombre de commerces (certains dépendants à 80% du flux de visiteurs extérieurs), et faire vivre un enfer aux riverains avec moins de places pour se garer... mais un nouveau projet de réhabilitation de l'Abbaye qui va ramener des centaines d'habitants en plus ! L'union de quartier propose donc un projet alternatif, avec le déplacement de la piste cyclable bidirectionnelle sur la rue Léon Jouhaux, plus large, moins commerciale, à la végétalisation quasi inexistante.
ALAIN CARIGNON : "UN PROJET QUI VA SUSCITER UN ÉNORME MÉCONTENTEMENT"
Au conseil métropolitain, Alain Carignon avait demandé la mise en débat de la délibération relative à l'aménagement de l'avenue. Il a dénoncé un projet "qui va susciter un énorme mécontentement pour les habitants", et a demandé à la majorité de les prendre en compte : "donnez-vous le temps du débat, de prendre en compte les avis, de regarder si on peut intégrer la voie cyclable d'une autre façon, pour ce projet que vous avez présenté sans possibilité de modifier quoi que ce soit".
LE PROJET ADOPTÉ AVEC LES VOIX DU CENTRE / CENTRE-GAUCHE...
Le groupe d'opposition est le seul à avoir voté contre l'avant-projet présenté au conseil métropolitain. Le groupe droite et centre s'est abstenu, ainsi que Pascal Clouaire, Hakim Sabri (exclus de la majorité Piolle) et Cécile Cénatiempo (PS) qui portait également la procuration d'Hassen Bouzeghoub (PS). Les autres ont approuvé la délibération... notamment le groupe centriste d'Emilie Chalas (LREM) et Maxence Alloto (PS/Place Publique) qui ont voté pour. On avait déjà vu un tel lâchage, une soumission aux Verts/LFI pour le triste dossier de la MJC Théâtre/Prémol.
LA MOBILISATION FERA-T-ELLE PLIER LA MAJORITÉ ?
Le conseil métropolitain doit encore valider ultérieurement le projet définitif. Il n'est donc pas exclu qu'une mobilisation forte fasse changer les élus de position avant que tout ne soit définitivement entériné. "Nous sommes déterminés, nous poursuivront nos demandes et actions" annonce l'Union de Quartier Abbaye-Jouhaux dans son courrier aux élus. Affaire à suivre.
RUE DE STRASBOURG / PLACE DE METZ : LA MÊME LUBIE MUNICIPALE
Autre quartier mais problématique similaire. Alors qu'une fête était organisée samedi par les commerçants de la Place de Metz / Rue de Strasbourg, le sujet de la suppression du stationnement dans le secteur, qui a fait couler beaucoup d'encre, est revenu sur la table. Depuis des semaines, des affiches "contre la suppression des stationnements, contre la mort de notre quartier !" fleurissent sur les vitrines. Le Dauphiné a interrogé quelques commerçants et habitants et ils sont unanimes : "le réaménagement de la place, on était plutôt favorables au début, mais en fait, il n’y a eu aucune discussion et là, c’est un projet dommageable qui dépasse le cadre du quartier".
COMMERÇANTS ET HABITANTS MOBILISÉS...
"Les gens ne viendront plus chez nous, ils iront faire les magasins et les courses alimentaires proches de chez eux" explique une autre commerçante. "Je ne vois pas l’intérêt de supprimer toutes ces places de parking, ça va freiner la venue de ceux qui viennent de loin. C’est terrible pour les commerçants" abonde un habitant. Une forte mobilisation a déjà ralenti le rouleau compresseur municipal qui envisageait carrément de couper la circulation. La fronde se poursuit : samedi prochain de 11h à midi, les commerçants ont annoncé qu'ils baisseraient leurs volets pour marquer leur opposition.
... MAIS LES OFFICINES VERTES SE DÉPLOIENT
Notons que l'ADTC et "Rue de l'Avenir", groupes proches des Piollistes, militent dans le même temps pour que le projet aille encore plus loin avec la suppression de la circulation. Au Dauphiné, Mehdi Tadjine (présenté comme Vice-Président de l'ADTC et "ex habitant du quartier"... sans que la journaliste Julia Paret ne précise qu'il était surtout corédacteur du programme municipal des Verts/LFI en 2020 !) explique : "on soutient totalement ce projet de réaménagement, il doit se faire, même si on reste sur notre faim". Alors qu'ils devaient tracter leur soutien au projet samedi, à la fête organisée par les commerçants, ils se sont finalement abstenus. On peut ici mesurer le peu d'empathie de ces militants gangrénés par un fanatisme aveuglant, prêts à militer pour un projet à la barbe et au nez de ceux qui risquent de perdre l'activité économique qui les fait vivre s'il allait à son terme.
PENDANT CE TEMPS, UN PARKING DE 500 PLACES POUR LA MÉTRO...
Pendant qu'ils suppriment à chaque fois quelques dizaines de places essentielles ici et là, en expliquant aux commerçants et aux habitants qu'il n'y a pas le choix, les élus de la majorité métropolitaine, d'Eric Piolle à Christophe Ferrari, ont impulsé (et validé malgré le coût passé de 46 millions à 108 millions...) un projet de méga siège métropolitain qui, lui, comprendra un parking de 500 places... Les rues de Strasbourg et Jeanne d'Arc doivent sauver la planète, mais il ne faudrait surtout pas perturber le confort des élus !
À WASHINGTON, UN COMBAT DEPUIS DES ANNÉES POUR... 50 PLACES EN PLUS
Ces 500 places qui ne perturbent aucun des donneurs de leçons sont à mettre en perspective avec le combat des courageux habitants de l'avenue de Washington qui, depuis des années, ferraillent avec la municipalité pour obtenir... une petite centaine de places de stationnement (contre 49 prévues aujourd'hui) pour faire face aux besoins alors que le quartier compte un stade qui attire les visiteurs, et se densifie à vitesse grand V. Les Piollistes, la 1ère adjointe Isabelle Peters (PCF) en tête, les font tourner en rond et refusent par dogme d'accéder à une demande pourtant facilement réalisable.
LES ÉLECTIONS PEUVENT ARRÊTER LE BULLDOZER MUNICIPAL
La situation ne va pas aller en s'améliorant du côté d'Abbaye/Jouhaux alors que le projet de réhabilitation de la cité de l'Abbaye a été voté par les Piollistes : 250 nouveaux logements pour seulement... 38 places de stationnement.
Mais la plupart de ces projets n'aboutiront pas avant les prochaines élections municipales, dans moins de deux ans. Et une grosse mobilisation, qu'elle émane d'unions de quartier, de collectifs de commerçants, d'habitants, peut ralentir la municipalité actuelle. Au printemps 2026, les Grenoblois ulcérés par ces projets imposés auront alors le choix d'élire une équipe qui pourra les stopper et construire, avec eux cette fois, en tenant compte des besoins, l'aménagement de leur quartier.
Franchement avec sa morgue et surtout ses passages en force, sans aucune écoute, concertations, réflexions (?), sorte de 49,3 grenoblois, E.Piolle perd surement beaucoup de grenoblois, plutôt favorable à des idées vertes mais qui, de fait, vu la misere qu’est devenu Grenoble en 10 ans, ne le croient PLUS DU TOUT.
Voire veulent arrêter maintenant, cette dégringolade, cette mascarade
Pour les commerçants, habitants, clients… de ces quartiers, il convient de « jouer la montre » jusqu’en 2026.
Temporiser, renâcler, tacler chaque « passage en force » des troupes (troupeaux ?) Piollistes qui zigouillent sans état d’âme les vies de quartiers.
Plus facile à dire qu’à faire, bien sûr…
Piolle mise (à tort j’espère…) sur la lente résignation des populations concernées, avant de crier victoire « progressiste ».
Le dégoût, la consternation de tant de grenoblois, c’est son carburant pour viser plus haut.
La place de Metz et la rue de Strasbourg sont accueillantes pour personne actuellement. Un projet qui change leur visage est le bienvenue sachant qu’il ne faut pas rester bloqué cul cul dans la voiture. La pietonnisation permet de se sortir un peu des espaces clos. En fait au lieu de vous appeler « Grenoble le changement » vous feriez mieux de vous renommer « Grenoble reste en 1970 »
Personne ne veut rester cucul dans sa voiture. Le secteur a besoin d’une réaménagement . Mais habitants et commerçants souhaitent conserver un stationnement sans lequel les commerces qui tirent vers le haut ne pourront tenir. Pouvez vous intégrer cette donnée ou est-ce vraiment trop demander ? https://grenoble-le-changement.fr/2024/03/18/rue-de-strasbourg-si-vous-supprimez-le-stationnement-je-me-barre/