LES « HIJABEUSES » OU LE RÉTRÉCISSEMENT IDÉOLOGIQUE DES VERTS/LFI

La fameuse conférence des "hijabeuses" que nous annoncions dans cet article a eu lieu ce mardi 28 mai et a acté de manière assez éclatante le rétrécissement idéologique d'une majorité municipale désormais complètement fermée au débat.

DANS LA LIGNÉE DU BURKINI

La nouvelle idée fumeuse des élus piollistes consiste en une une conférence intitulée "carton rouge au racisme" avec comme invitées les "hijabeuses", une équipe d'activistes qui militent pour pouvoir porter le hijab pendant des matchs de compétitions de football. Rien de spontané car derrière elles on retrouve l'Alliance Citoyenne soit les mêmes qui avaient lancé les opérations burkini et devant qui Eric Piolle s'était couché en 2022.

Les hijabeuses de l'Alliance Citoyenne.

ATTEINTES À LA LAÏCITÉ ET À L'ÉGALITÉ

On retrouve toujours la même méthode insidieuse. Les activistes, qui sont les idiots utiles des promoteurs de l'islamisme le plus rigoriste, se cachent derrière les libertés individuelles promues par nos démocraties occidentales pour faire avancer des revendications qui portent atteinte aux valeurs de laïcité et d'égalité femmes-hommes. Les élus Verts/LFI et particulièrement les Piollistes ne voient pas ces atteintes, ou plutôt font mine de ne pas les voir.

LE CONCEPT DE RACISME DÉVOYÉ 

Ils s'en rendent de facto complices, et ce d'autant plus qu'ils participent activement à les légitimer : en intitulant la conférence "carton rouge au racisme", ils envoient le message que toute critique du port du hijab dans une compétition sportive s'apparente à du racisme pour délégitimer les opposants. Un contresens sémantique ridicule car il n'est évidemment ici nullement question de race. Et un contresens gravissime dans la lutte pour l'égalité des genres. Les Rouge/Verts sont prêts à renier ce principe pour suivre leur logique électoraliste consistant à flatter les minorités en les victimisant et en jouant la carte du communautarisme.

Les intervenants mardi soir pour le "carton rouge au racisme"... qui ne parle pas de racisme.

L'AUDITORIUM À MOITIÉ VIDE MALGRÉ FORCE PUBLICITÉ

L'évènement avait lieu dans l'auditorium du musée, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas trouvé son public. La journaliste Eve Moulinier relate dans Le Dauphiné qu'il n'était "qu’à moitié rempli", soit à peine une centaine de personnes présentes malgré une très grosse campagne de comm' déployée sur les totems publicitaires de la ville et sur les réseaux : la ville a même sponsorisé une publication de promotion de la conférence, c'est à dire qu'elle a dépensé de l'argent (public) pour la mettre en avant dans le fil d'actualité des utilisateurs...

Pas la foule des grands soirs au musée...

LES HIJABEUSES JOUENT LEUR COUPLET

Sans surprise, les "hijabeuses" (représentées par Mama Diakite et Maïmouna Dioumassy) ont joué le refrain habituel de la victimisation. Faisant carrément du port du hijab un "droit fondamental" (cf. supra, le cheval de Troie des libertés individuelles), le Dauphiné relate qu'elles ont "expliqué leur lutte pour « exister dans l’espace public ». Une assertion assez grave puisqu'il faut donc comprendre qu'elles ne peuvent pas "exister" dans l'espace public si, paradoxalement, elles ne se dissimulent pas aux yeux des hommes. 

LES ÉLUS PIOLLISTES COMPLICES DE CETTE DÉRIVE

Sans surprise, les élues Piollistes présentes se sont couché et n'ont rien trouvé à redire. L'adjointe aux sports Verts/LFI Céline Mennetrier et l'adjointe LFI "à l'égalité" (quelle formidable trahison de sa délégation) Laura Pfister ont "salué" le combat des hijabeuses. Quand bien même l'une des intervenantes a carrément parlé de "s'émanciper de la République" ! On mesure la gravité de la dérive. La compromission municipale continue tranquillement après le burkini ou encore la campagne d'affichage instrumentalisant les femmes voilées l'année dernière.

VIKASH DHORASOO NULLISSIME 

L'ancien footballeur devenu militant LFI Vikash Dhorasoo était également invité à intervenir au cours de cette conférence... et il s'est avéré n'avoir aucune utilité. Eve Moulinier résume la maigreur son propos :  il "a bien essayé de dire que « la FFF, c’est pas terrible » et que le modèle de société anglo-saxon était celui qu’il préférait, on est un peu resté sur notre faim avec lui". Rappelons que le Conseil d'Etat a validé l'interdiction du hijab dans les matchs par la FFF (la plus haute juridiction, "pas terrible" non plus ?). Et que le modèle de société anglo-saxon repose sur le communautarisme (en Angleterre il existe des tribunaux islamiques, les "conseils de la charia"). De "vivre-ensemble" à "vivre côte-à-côte"... et demain "face-à-face", comme le prophétisait pour la France l'ancien Ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ?

UN ENTRE-SOI PATHÉTIQUE

Parmi les intervenants, aucun n'était là pour porter la contradiction et soulever ces arguments. Tout le monde était sur la même longueur d'ondes et la poignée de personnes présentes dans la salle était de toute façon acquise à la cause et en aucun cas venu pour confronter des points de vue, mais pour se draper dans le confort de convictions qu'elle ne comptait pas remettre en question. L'entre-soi habituel, de plus en plus restreint, auquel sont habitués les Verts/LFI grenoblois.

NATHALIE BÉRANGER (LR) OSE LA CONTRADICTION

On le mesure aux moqueries qui ont accompagné l'intervention de Nathalie Béranger. L'élue d'opposition avec Alain Carignon, élue régionale, présidente des Femmes élues de l'Isère, était présente dans le public avec la coprésidente du groupe d'opposition Brigitte Boer. Dans sa prise de parole qui a "animé la fin de soirée", estime Eve Moulinier, elle a fustigé "le manque de débat contradictoire" et rappelé qu'au nom de la même liberté invoquée on peut être contre le voilement des femmes. 

Nathalie Béranger a courageusement tenté d'ouvrir le débat face à des intervenants, élus de la majorité et une salle hostile.

LE REPLI SUR SOI IDÉOLOGIQUE

On mesure à ce genre d'évènements à quel point la dérive des Rouge/Verts est avancée. Par calcul électoraliste, ils en viennent à renier des valeurs fondement de notre tradition d'universalisme, elle-même ciment d'une société créatrice de communs qui permettent de vivre avec les autres plutôt que séparément. Pas sûr que ce cynique calcul soit efficace au vu de la très faible mobilisation des Grenoblois pour cette conférence.

On a vu l'isolement politique des Piollistes à la métropole, l'effritement de leur majorité à la ville, le divorce avec les associations, les acteurs socioculturels, les habitants qui se voient imposer des projets ; et ils aggravent encore le cas en poursuivant sur la pente du repli sur soi idéologique. La fin de règne sent décidément le soufre. 

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