LE COÛT DU SIÈGE DE LA MÉTRO DÉPASSE DÉJA LES 100 MILLIONS d’EUROS

Budgété au départ à 86 millions d'euros le siège du Conseil Métropolitain en construction atteint déjà ... 108 millions d'euros en coût prévisionnel. Ce n'est qu'un début, continuons le combat, camarades. Décidé dans son principe quand Christophe Ferrari et Eric Piolle s'entendaient comme larrons en foire, Claire Kirkyacharian, la mère des enfants de Raymond Avrillier étant même Première Vice-Présidente (Verts/Ades) de la Métropole chargée de l'administration générale - donc des locaux - le nouveau siège métropolitain devait être le phare existentiel de la gauche, des Verts et de l'extrême gauche triomphants. La Chambre Régionale des Comptes l'avait relevé: il y a une volonté de "meilleure visibilité" de la Métropole. En bref messieurs Ferrari et Piolle voulaient un bâtiment à leur mesure.

Patatrac, le 31 mai prochain la Métropole devra effectuer une première remise à jour de ses prévisions: 20 millions d'euros supplémentaires qui vont contraindre la majorité à réduire d'autant les investissements ailleurs !

LA CONCEPTION DU SIÈGE DE LA MÉTRO : UN DINOSAURE

Rappelons que le 5 avril 2019 Eric Piolle himself et tous les élus Rouge/Verts grenoblois ont voté à la Métropole la délibération qui décidait du programme, le lancement du concours et à cette date un montant de travaux de 86 millions d’euros.

À l’heure du flex office, de la recherche de proximité domicile-travail, de la part de travail à domicile et de télétravail, la conception du siège de la Métro telle que définie par la majorité Ferrari/Piolle est un dinosaure : Michèle Veyret, la Première Vice Présidente (PCF) qui a succédé à Claire Kirkyacharian explique résoudre les problèmes de bureau pour les 60 prochaines années et que chaque salarié aura son bureau. Et son placard ? 

L'HÉRÉSIE DU SIÈGE VA TROUVER DE MOINS EN MOINS DE DÉFENSEURS

Depuis la décision d'adopter le programme du siège en 2019,  Eric Piolle n'a pas pu éliminer Christophe Ferrari de la Présidence à laquelle il l'avait installé et magistralement raté son remplacement en 2020 par le dévoué Yann Mongaburu (Verts/Ades). Alors ça fluctue maintenant sur l'opportunité du siège...

Faut ajouter des désaccords à ceux sur les déplacements, le câble, les impôts, la ZFE, la pollution de la nappe, la gestion des arbres, les bornes de piétonisation... afin d'alimenter la guerre des gangs. L'hérésie du siège va trouver de moins en moins de défenseurs.

LES ÉLUS PIOLLISTES ONT REFUSÉ L'ÉTUDE D'IMPACT

Pourtant dans la genèse, les Rouge/verts grenoblois portent une lourde responsabilité dans la décision prise. La Chambre Régionale des Comptes (CRC) avait jugé qu"au regard de l'importance de l'opération pour la métropole, la chambre considère que les élus n'ont pas été suffisamment informés lors de la délibération initiale du 22 décembre 2017." Claire Kirkyacharian et l'exécutif ayant la aussi décidé de se passer d'étude d'impact alors que la CRC la juge obligatoire "pour une opération de cette importance" et devant "être jointe à la présentation du projet d'opération exceptionnelle d'investissement à l'assemblée délibérante".

DES GAINS EN 2046 (!) CONTESTÉS PAR LA CRC

La CRC avait ajouté à propos des gains évoqués par les élus Verts/PCF/LFI et PS que "ce type de présentation tend à masquer que l'investissement initial de 86 millions d'euros va peser dans les comptes de la collectivité. Le moment où les « gains » annuels en fonctionnement seront supérieurs aux coûts annuels n’interviendraient pas avant la 22ème année soit en 2046. Ces données se fondent sur des hypothèses dont il est difficile d'assurer la pertinence à horizon de 20 ou 30 ans." En effet... Surtout quand on en prend encore pour 20 millions d'euros de plus avant d'avoir commencé.

ALAIN CARIGNON A PROPOSÉ DES REGROUPEMENTS AVEC GRENOBLE

Dès l'origine Alain Carignon était monté au créneau contre ce dossier insensé. Expliquant que "la CRC regrette que l'hypothèse du regroupement avec la commune de Grenoble n'ait pu être développée, alors même que cette dernière rencontre les mêmes difficultés de mise aux normes de l'hôtel de ville et qu'elle initiait parallèlement une opération immobilière pour regrouper ses locaux administratifs." Il a proposé au contraire une dispersion, le flex office, l'implantation dans les quartiers où tant de locaux publics sont vides. Encore l'année dernière il intervenait au Conseil Métropolitain pour dire qu'il était encore temps.

DES MILLIERS DE M2 DE BUREAUX PUBLICS VIDES

En effet la gabegie est totale. Pendant que le pourfendeur des banques, Piolle acquiert et met aux normes l'ancien siège du Crédit Agricole pour 14 millions d'euros (!), la Métropole et la ville cumulent des milliers de M2 vides à Prémalliance, chemin de la Poterne, rue des Alliés, dans les quartiers. La cité de l'Abbaye était vide, donc utilisable. L'Etat vend des tours au Village Olympique où l'installation de la Métropole aurait stoppé l'effondrement du quartier. Les mêmes qui vantent "la nouvelle centralité du sud" se gardent bien de s'y installer.

RÉHABILILITATION DE L'EXISTANT : 50 % MOINS CHER

Maintenant Michèle Veyret rame pour défendre l'indéfendable. Dans une note technique l'exécutif tente de démontrer que la rénovation des locaux existants était une mauvaise solution. Pourtant il chiffre lui-même à 46 millions d'euros le coût de la réhabilitation des sites existants. Sans tenir compte de la gabegie qui consiste à louer des locaux alors qu'on dispose de bureaux vides. Cette utilisation permettrait de vendre le siège actuel pour une recette chiffrée entre 13 et 18 millions d'euros.

46 millions de dépenses en réparant avec 13 ou 18 millions de recettes contre 108 millions de dépenses prévues pour un siège neuf que la CRC juge trop petit pour accueillir tous les salariés, quelle solution pensez-vous qu'ils choisissent ?

OBLIGATION DE RÉDUIRE LES INVESTISSEMENTS DU QUOTIDIEN

Si la majorité maintient son projet de siège pharaonique totalement déphasé avec l'époque, elle devrait accélérer son effondrement. Alain Carignon qui dénonce inlassablement l'absence de mutualisation, une gestion calamiteuse du patrimoine va se trouver conforté par une bien triste situation : tous ceux qui attendent de pouvoir emprunter des trottoirs sans nids de poules pour ne pas chuter, qui aspirent à des passages protégés sans trous, à une voirie entretenue vont être toujours plus déçus.

AUGMENTATION MASSIVE DES IMPÔTS EN VUE

La Métropole pourra de moins en moins investir dans la vie quotidienne pour faire face aux dépenses de construction de son siège. Et va être contrainte d'augmenter massivement les impôts en 2026, après les élections, si elle peut tenir jusque là. Il a souvent été question dans la vie publique nationale de "la droite la plus bête du monde". Il semble qu'une compétition ait été engagée par les gauches grenobloises en passe de la gagner.

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