INSÉCURITÉ DANS LES TRANSPORTS : FAUT-IL UN DRAME AVANT DE RÉAGIR ?

Alors que les élus en charge font la politique de l'autruche face à l'insécurité dans les transports en commun, le syndicat du transport M'TAG a émis un droit d'alerte pour atteinte au droit des personnes et exprime son ras-le-bol.

L'ALERTE DES SALARIÉS DE M'TAG

Dans un courrier adressé à la direction de M'TAG (l'opérateur de transports présidé par le communiste Jean-Paul Trovero), le syndicat de salariés tire la sonnette d'alarme. il dénonce une "multiplication de faits graves ces dernières semaines" et exprime sa crainte que "le pire puisse subvenir dans un futur proche". 

"DE NOMBREUX FAITS NOUS SONT CACHÉS"

La direction de M'TAG est directement mise en cause : "de trop nombreux faits nous sont cachés et représentent un délit d'entrave (...) En privant d'informations IMMÉDIATES les partenaires sociaux et donc les agents M'TAG, vous empêchez ceux-ci de pouvoir exercer leur droit de retrait si l'auteur des méfaits n'est pas interpellé, en cas de danger grave et imminent".

YANN MONGABURU (Verts) AVAIT SUPPRIMÉ LES STATISTIQUES...

Une telle opacité n'est malheureusement pas étonnante et ne date pas d'hier. En 2015, le Président du SMMAG Yann Mongaburu (Verts) placé par Piolle avait décidé de supprimer la publication du rapport statistique semestriel sur le nombre d'actes de délinquance dans les transports. Comme si casser le thermomètre allait faire disparaitre la fièvre : c'est à ce genre de décisions qu'on mesure leur lâcheté. 

LE SYNDICAT LISTE LES FAITS "NON SIGNALÉS PAR LA DIRECTION"

Le courrier énumère quelques faits survenus ces dix derniers jours et "non signalés par la direction" : conducteur agressé au laser, jets de projectiles allant jusqu'à casser une vitre de la ligne 12, caillassages des véhicules, et rien que pour le dimanche 19 mai : arme de poing pointée sur le conducteur, insultes et menaces de mort au couteau... 

Déjà en 2022, les chauffeurs alertaient. Rien ne s'est amélioré 2 ans plus tard.

CONDUCTEUR GAZÉ, TIRS SUR UN BUS...

Pour bien prendre la mesure de la situation dans les transports, rappelons aussi que jeudi 16 mai un conducteur s'est fait gazer par une passagère qui ne voulait pas retirer ses pieds des sièges, ou que vendredi 17 mai dans la nuit un bus de la ligne C6 a été pris pour cible par des tirs qui ont brisé une vitre (alors qu'il y avait le chauffeur et un passager à bord)...

L'IMAGE DES TRANSPORTS SE DÉGRADE...

En mars dernier, le Dauphiné Libéré avait ouvert un débat sur l'insécurité dans les transports, avec un sondage. 94% des répondants estimaient qu'il faut davantage de sécurité sur le réseau grenoblois. Autre chiffre : en 10 ans de gouvernance Verts/LFI, l'image négative des transports dans la métropole est passée de 41% et 48%.

Coût de l'insécurité et des incivilités dans les transports en 2019 sur le réseau : plus de 8 millions d'euros. Et aujourd'hui ?

... ET LEUR FRÉQUENTATION STAGNE

Avec près d'un habitant sur deux qui en a une mauvaise perception, on mesure à quel point l'attentisme sur le sujet de la sécurité nous prive d'usagers supplémentaires. D'ailleurs, depuis 10 ans et pour la première fois depuis le lancement du tramway à Grenoble, la fréquentation des transports en commun stagne. Si le développement du réseau au point mort est l'un des facteurs qui expliquent ce phénomène, l'insécurité ambiante l'est également.  

DES ZONES DE NON-DROIT DANS LES TRANSPORTS

Dans le Dauphiné Libéré du 11 mars, un chauffeur expliquait que "parfois, on voit des dealers emprunter cette ligne pour vendre de la drogue, descendre à un arrêt avant de remonter, quitte à bloquer le départ du bus le temps de la transaction ! Et à nous menacer si on ne veut pas l’attendre…". Le journaliste Jean-Benoit Vigny constatait lui que "s’il revient normalement aux conducteurs de demander à chacun de voyager avec un billet, plus aucun ou presque ne le réclame". N'ayons pas peur des mots : nous faisons face ici à de véritables zones de non-droit. 

JEAN-PAUL TROVERO (PCF) : "QUELQUE CHOSE QUI N'EST PAS PRÉOCCUPANT"...

Pas de quoi décoiffer le tartuffe Jean-Paul Trovero (PCF). Le Président de M'TAG estimait dans le Dauphiné du 12 mars que "Grenoble et son agglomération, ce n’est pas Chicago ! Nous sommes dans quelque chose qui n’est pas préoccupant mais qui mérite toute notre attention" (!). Circulez y'a rien à voir. Et comme d'habitude avec les Rouge/Verts, il ne propose rien et se contente de rejeter la responsabilité sur l'État. 

Tout comme Eric Piolle avec qui il siège dans la majorité métropolitaine, Jean-Paul Trovero a été condamné pour favoritisme.

LE DÉVELOPPEMENT NÉCESSAIRE DE LA POLICE MUNICIPALE

L'Etat, justement, remplit sa part avec la création d'une nouvelle brigade de la police nationale dédiée aux transports. Mais il ne peut pas tout. Le délégué syndical FO Fernando Martins rappelait fin avril : "on demande une présence policière supplémentaire, pas seulement dans les transports et aux abords des arrêts, mais bien dans tout l'espace public pour faire preuve de dissuasion". Il s'agirait là du rôle de la police municipale... qu'Eric Piolle et les Verts/LFI refusent de renforcer et d'armer pour lui permettre de seconder efficacement la nationale, comme le propose inlassablement le groupe d'Alain Carignon. 

À QUAND UNE RÉACTION ?

Cette politique de l'autruche, cette somme de lâcheté et de renoncements va finir par coûter cher. La question se pose tout comme pour le danger que font courir les fusillades en ville et une éventuelle balle perdue qui toucherait un Grenoblois : faut-il attendre un drame avant que les élus responsables ne daignent prendre la mesure de la situation ?

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