LA GUERRE DES GANGS CONTINUE À GRENOBLE

La nouvelle fusillade à l'Alma jeudi soir confirme que la guerre des gangs se poursuit à Grenoble, avec des méthodes toujours aussi violentes et dangereuses pour les grenoblois.

UN GUETTEUR ATTEINT DE 13 BALLES

Vers 19h30, un individu de 24 ans ("de nationalité étrangère, probablement sans papier" précise le Dauphiné Libéré) qui faisait office de guetteur pour le point de deal tristement célèbre de l'Alma (à 200 mètres de l'hôtel de police, à quelques pas de la place Notre-Dame...) a été la cible d'une fusillade. Il a été atteint par pas moins de 13 balles et est désormais entre la vie et la mort.

En 2016, place Edmond Arnaud (Alma), installation du pupitre pour qu'Eric Piolle et ses élus inaugurent fièrement un "aménagement" de la place... sous l'oeil attentif des dealers au fond. 8 ans plus tard, l'aménagement ne les a pas délogé...

GUÉRILLA URBAINE POUR LE CONTRÔLE DU DEAL

Une fois de plus, on a affaire à un nouvel épisode cette guerre des gangs pour le contrôle du très lucratif point de deal situé place Edmond Arnaud. Le chiffre d'affaires de celui-ci est estimé à 20 000 euros... par jour (plus de 7 millions par an !). De quoi susciter les convoitises de bandes rivales, d'autant plus qu'un procès à l'automne dernier a permis de condamner plusieurs responsables du point, ce qui les affaiblit forcément. 

QUATRE FUSILLADES EN QUELQUES SEMAINES À L'ALMA...

Depuis le mois de décembre et ce procès justement, c'est la quatrième fois qu'une telle fusillade éclate. Avec une accélération ces dernières semaines puisqu'on en compte trois en moins d'un mois. Le 16 décembre, une fusillade à la kalachnikov faisait un blessé par balles. Rebelote le 14 avril : le même genre de fusillade faisait deux autres blessés.

...DONT LA DERNIÈRE IL Y A DEUX SEMAINES

Et le 29 avril, un revendeur (de 24 ans lui aussi) était blessé par balles à la cuisse en toute fin de nuit. Avant de prendre la fuite (à vélo...), le tireur avait également jeté un cocktail molotov sur le restaurant Le Jasmin situé sur la place (l'incendie avait heureusement vite été éteint) Le procureur Eric Vaillant confirmait alors que "ces tirs sont liés à des tentatives de conquête du point de deal par des concurrents". 

"LA GUERRE EST DÉSORMAIS TOTALE"

Le journaliste police/justice du Dauphiné, Denis Masliah, ne s'y trompe pas lorsqu'il estime que "la guerre est désormais totale entre les différents protagonistes". Son analyse rappelle celle d'un fin connaisseur du milieu, interviewé il y a quelques mois dans les mêmes colonnes, et décrivant une triste spécificité grenobloise : "la banalisation de la violence la plus radicale comme mode de règlement de tous les contentieux".

La fusillade de l'Alma a encore été relayée par les médias nationaux (ici France Info). Sous Eric Piolle Grenoble n'aura réussi à exister sur le plan national que pour de tristes raisons.

UNE AUTRE FUSILLADE CE WEEK-END À ÉCHIROLLES

L'Alma n'est d'ailleurs pas la seule actualité récente en matière de fusillade. Dans la nuit de vendredi à samedi, dans la proche banlieue de Grenoble (Echirolles), un autre jeune (âgé de 24 ans, décidément..) a été blessé par deux balles de 9mm, rapporte le Dauphiné Libéré. Si les circonstances de la fusillade restent à déterminer, on peut là encore raisonnablement penser que le trafic de drogue n'est jamais bien loin.

GRENOBLE DEVIENT UN DÉCOR DE WESTERN

On retrouve la situation que connaissent tant d'autres quartiers de Grenoble qui vivent sous l'emprise du trafic et les risques qu'il fait courir au honnêtes habitants : Hoche, Saint-Bruno, Mistral, Lys Rouge, Villeneuve... Grenoble défraye trop régulièrement la chronique avec des fusillades et règlements de comptes qui relèvent du western urbain. Il y a un mois, une fusillade avait par exemple éclaté Cours Berriat à 18h, au moment où celui-ci est noir de monde, faisant deux blessés (liés au trafic mais nous ne sommes encore pas passés loin d'un drame et de victimes collatérales). 

insecurite grenoble
Place Saint-Bruno après une fusillade règlement de compte qui avait tourné en course poursuite avec échanges de coups de feu façon western dans les rues de Grenoble...

SILENCE DES ÉLUS FACE AU DANGER POUR LES GRENOBLOIS

Bien évidemment, on aura pas droit à un mot d'Eric Piolle ou de ses élus (où est Maud Tavel, élue en charge de la "tranquillité publique" ?) à propos de cette nouvelle fusillade. On ne rappellera pourtant jamais assez à quel point ce genre de fusillade, qui ont désormais lieu y compris en pleine journée y compris dans des endroits bondés, mettent les grenoblois en danger. L'été dernier, après un règlement de compte place Lionel Terray (Village Olympique), des impacts de balle avaient été retrouvés jusque dans les appartements des voisins

LA SOLUTION DES VERTS : DES POCHOIRS...

On aura encore moins droit à des actes. Interrogé en réunion par les habitants de Berriat / Saint-Bruno excédés par l'enfer que leur font vivre les dealers, l'adjoint Verts/ADES Olivier Bertrand, élu depuis 20 ans sans qu'on puisse lui prêter un quelconque bilan, avait répondu en évoquant des pochoirs au sol pour "sensibiliser le consommateur" et une "occupation positive" de la place Sant-Bruno (avec notamment la déchèterie mobile...). Inutile de décrire avec quelle froideur et quelle ironie ont été accueillies ces lumineuses idées. 

DES PIOLLISTES À LA MANOEUVRE POUR UN "NETTOYAGE" DE L'ALMA...

Tous les moyens sont bons pour ne pas parler de sécurité. À l'Alma, quelques jours avant cette fusillade, le Dauphiné relatait l'action de sympathiques habitants qui nettoyaient le quartier. Ceux-ci souhaitant "donner une autre image" du quartier que le deal. À la manœuvre, une certaine "Anne" dont le nom de famille n'est pas précisé. Il s'agit en fait d'Anne Tourmen, militante des Verts, candidate suppléante de Jérôme Cucarollo (l'élu départemental Vert compagnon de Margot Belair, la sectaire adjointe de Piolle) aux élections de 2021. La manœuvre visant à faire oublier les problèmes de sécurité est grossière tant la grosse main des piollistes est visible. Mais est-on si étonnés de leur part ?

L'information sur l'identité de cette fameuse "Anne" a été révélée par SaccageGrenoble, qui rappelle que l'opération vise à faire oublier "l’immobilisme sur la sécurité, la propreté, le refus des caméras et l’immense responsabilité des élus Verts qui président ACTIS".

L'ANGLE MORT DE LA DÉCENNIE

La lutte contre l'insécurité, contre le deal et ses conséquences restera le point mort des deux mandats d'Eric Piolle et de ses amis. Jusqu'au bout, ils éluderont le sujet parce qu'ils savent que pour s'y attaquer véritablement, il conviendrait de remettre en cause les dogmes sur lequel ils ont bâti leur système politique. C'est à dire d'enfin accepter qu'il est nécessaire de renforcer et armer la police municipale et de développer la vidéoprotection reliée à un PC opérationnel pour seconder l'action de la police nationale, mais aussi de s'attaquer au problème à la source en contrôlant les attributions de logements sociaux et en expulsant les délinquants condamnés. Soit ce que propose le groupe d'opposition d'Alain Carignon.

Mais les oeillères idéologiques ont la vie dure, et ce d'autant plus que les piollistes souffrent d'une incapacité chronique à se remettre en cause. Inutile d'espérer quoi que ce soit de leur part : il faudra la mobilisation des grenoblois dans un peu moins de deux ans pour porter à la tête de la ville une autre équipe qui aura le courage de changer de paradigme.

4 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X