PROCÈS PIOLLE, J-1 : LE PARQUET DEMANDE LA CONDAMNATION
Le Figaro a révélé hier des passages des réquisitions du parquet à l'encontre d'Eric Piolle pour son procès qui s'ouvre demain. Et l'avocate générale demande sa condamnation.
Grenoble le Changement suivra évidemment attentivement le procès. Pour relire nos comptes-rendus de la première instance et avoir tous les éléments en tête, rendez-vous ici et ici.
DE VALENCE, OÙ PIOLLE MARCHAIT SUR L'EAU...
Le procès en appel s'annonce donc bien différent. En première instance, à Valence, Eric Piolle avait finalement bénéficié de 3 avocats : le sien, celui de la ville partie civile (représentée par le zélé adjoint et pilier du système Avrillier, Vincent Fristot) et le Procureur de la République Laurent de Caigny (fraichement arrivé en poste, il était tombé dans le panneau et n'avait vu aucun lien entre les protagonistes de cette affaire d'attribution de marchés sans appels d'offres à une association amie). Forcément, avec un tel tir de barrage, il avait été relaxé, réussissant à faire porter les débats sur un aspect très technique de "prestation artistique" ou non.
... À GRENOBLE, OÙ LES ROUAGES SE GRIPPENT
Sauf que le parquet général avait ensuite fait appel du jugement, désavouant les juges valentinois et le procureur. Premier camouflet pour le clan Piolle. Alors que ce dernier demandait le dépaysement de son procès, pour ne pas comparaitre à Grenoble, la cour de cassation a rejeté sa demande confirmant qu'il serait bien jugé dans sa ville. Deuxième camouflet. Et voilà que le parquet général va demander la condamnation d'Eric Piolle, ce qui va drastiquement changer la tonalité de l'audience par rapport à la première instance. Troisième camouflet.
UN "CUMUL D'IRRÉGULARITÉS"
Le Figaro révèle ainsi que l'avocate générale estime "qu’il existe un cumul d’irrégularités qui vont toutes dans le même sens pour attribuer le marché à l’association Fusées". Soit ce qu'a dénoncé la chambre des comptes à l'origine, et ce qu'ont défendu successivement les avocats Maitre Bernard Boulloud à l'origine puis Maitre Thierry Aldeguer qui a pris le relais au nom du groupe d'opposition présidé par Alain Carignon pour défendre les intérêts des Grenoblois dans cette affaire. On est déjà loin de la plaidoirie du Procureur Laurent de Caigny en première instance, qui lui n'avait rien remarqué.
LE NON-RESPECT DES RÈGLES DE MISE EN CONCURRENCE
Le Figaro rapporte également que la magistrate juge acquis le "non-respect des règles de mise en concurrence". Elle évacue ainsi directement l'aspect technique du débat sur la notion de prestation artistique qu'Eric Piolle et ses amis avaient réussi à imposer pour détourner le sujet et camoufler la réalité de leurs liens.
LA PRESSION POLITIQUE
Pour le parquet, ce non-respect "s’explique par la volonté d’Eric Piolle que la fête des Tuiles ait lieu à n’importe quel prix. La pression des élus et de la direction de la communication en lien direct avec le Maire est incontestable et n’est contestée par personne, sauf par le principal intéressé". Clair, net et précis. C'est bien la thèse d'une association qui a participé la campagne électorale de Piolle, dont des membres ont été recrutés à la ville après l'élection et qui a bénéficié d'une forte pression politique pour se voir confier des marchés de la fête des tuiles, qui sera défendue.
LE PARQUET DEMANDE LA CONDAMNATION
Conclusion : "le parquet général, se prononce, avant l'audience, en faveur de la condamnation du Maire de Grenoble et de ses collaborateurs". Voilà qui change considérablement la donne : Maitre Thierry Aldeguer, avocat de l'opposition, ne sera plus seul contre tous et la version qu'il défend depuis le début se trouve plus crédibilisée que jamais.
LA NOUVELLE DÉFENSE DU CLAN PIOLLE : "L'INSTRUMENTALISATION" !
Maitre Aldeguer ne s'y trompe pas en pointant l'existence d'un "système Piolle" dans Le Figaro. De son côté, l'avocat d'Eric Piolle, Me Thomas Fourrey, maintient contre les faits qu'il n'y avait "aucun lien privilégié" entre son client et Pascal Auclair, dirigeant de fait de l'association Fusées... Et il tente encore une fois de déporter le débat en dénonçant une soi-disant "instrumentalisation politique" de la part des adversaires de Piolle. Une affirmation battue en brèche par les réquisitions de l'avocate générale, qu'on peut difficilement soupçonner d'être une adversaire politique du Maire !
L'ÉTAU SE RESSERRE SUR ÉRIC PIOLLE
Le vent a bien tourné et l'étau se resserre sur Eric Piolle, qui va entamer ce procès bien plus affaibli qu'il ne l'était en première instance à Valence. La physionomie de l'audience devrait changer du tout au tout, passant d'un débat technique très éloigné du sujet au cœur du problème : les liens entre les différents protagonistes de cette affaire ayant participé à la même campagne électorale, puis la pression pour confier à l'association Fusées la conception et la mise en œuvre de la fête des tuiles sans appels d'offres. Soit un vrai débat sur l'accusation de favoritisme qui vise Eric Piolle.
RENDEZ-VOUS DEMAIN
Nous vous expliquions il y a quelques jours que ce procès pouvait marquer un tournant. Ces nouveaux éléments le confirment et accentuent son importance. Nous vous relayons à nouveau l'invitation du groupe "Saccage Grenoble", qui appelle les personnes qui le souhaitent à se joindre à eux à l'ouverture du procès ce lundi 19 juin à 13h30, devant le tribunal à Europole (arrêt de tram "palais de justice" sur la ligne B) pour "accueillir" Eric Piolle avant ces deux jours décisifs.
Piolle au placard