AVEC LA ZFE PIOLLE FERME GRENOBLE ET SUPPRIME DES PARKINGS RELAIS

Posted On 23 février 2023

 

La situation va encore se tendre fortement en matière de stationnement à Grenoble après les 1 200 places supprimées dans la ville en 8 ans. Avec la ZFE (Zone de Forte Exclusion), Sylvain Laval, le Président du SMMAG estime qu'il faudrait créer au moins 1500 places supplémentaires dans la Métropole pour des parkings-relais. 

SI L'ESPLANADE FERME, IL MANQUE 2 100 PLACES DE PARKINGS-RELAIS

Or le plus important au nord de la ville, qui accueillait 600 voitures, doit être supprimé par Eric Piolle. Faut-il donc 2100 places supplémentaires et non 1500 ? Quelle logique y-a-t-il pour le Syndicat des Mobilités à élaborer un schéma directeur pour faire face à l'arrivée de la ZFE (en juillet !) au moment où le Maire de la commune la plus importante s'inscrit en opposition à ce besoin ? 

ANNE GÉRIN : "IL FAUT AUGMENTER LES CAPACITÉS DE RABATTEMENT" 

Dans le DL (17/2/23) les élus départementaux de droite et du centre expliquent bien les enjeux: "le Département nourrit de grandes inquiétudes pour l’accès à la ville et au cœur de la métro des habitants de ces territoires périphériques. Nous devons trouver des solutions avant la mise en place de la ZFE" lance Sandrine Martin-Grand, tandis que Anne Gérin juge que « l’estimation des besoins futurs montre qu’il faut continuer à augmenter les capacités de rabattement au-delà des projets déjà programmés ». 

LA MOTORISATION N'A BAISSÉ QUE DE 3,4 %

Il en va de l'attractivité de la ville. Car comme l'avait fait remarquer l'Union de Quartier Berriat, la courbe de motorisation qui n'a baissé que de 3,4% est sans rapport avec celle de la suppression du stationnement. Bruno de Lescure, son Président en avait conclu que c'est "haro sur la voiture des pauvres" auquel se livre la municipalité.  En parallèle d'ailleurs elle a fait de Grenoble la plus chère en matière de stationnement, infligeant une lourde double peine aux Grenoblois.

DES PARKINGS UTILES ET DES PARKINGS INADAPTÉS

Jean-Benoit Vigny (DL du 17/2/23) qui rend compte du réveil très tardif des élus sur les parkings relais n'évoque pas la fermeture catastrophique de l'esplanade qui comptait pourtant le nombre de places le plus conséquent. Car il est très logique de garer sa voiture à cette entrée Nord de Grenoble, avant le pont de la Bastille, alors que ça ne l'est pas pour le parking de Catane, situé après le pont : quand on en est là en voiture, il est plus naturel de se rendre directement à son point de rendez-vous dans Grenoble et d'éviter ainsi une rupture de charge dévoreuse de temps. Le parking de Catane (d'ailleurs fermé pour incendie !) est donc sous utilisé quand il est ouvert. 

Les parkings relais qui rendent de réels services - outre l'esplanade- en limite du cœur Métropolitain, raccordés au tramway, sont saturés : celui du Grand Sablon à la Tronche et celui de Seyssinet. 

LE MIROBOLANT "PAVILLON DES MOBILITÉS" A DISPARU...

Dans l'énumération, étrangement, ne figure pas le "pavillon des Mobilités" de l'avenue des Martyrs sur la Presqu'ile qui pourrait jouer un rôle en matière de parking-relais. Doté de 475 places destinées aux habitants ou aux collaborateurs des entreprises du quartier, il avait été présenté de façon mirobolante par nos phares de l'humanité à l'époque où Yann Mongaburu (Verts/Ades) régnait par le verbe prophétique sur notre avenir. L'innovation résidait notamment dans la mutualisation de ses emplacements  permettant aux visiteurs de se garer dans la journée et de laisser la place aux habitants des résidences pour la nuit.

... 13 MILLIONS D'€ POUR 475 PLACES DE PARKINGS 

Cet équipement pharaonique d'un coût de 13 Millions d'€ (!) comprenait aussi 60 places pour des vélos, une salle de fitness ,un espace d'information et de services dédié à la mobilité comprenant notamment un point café et une zone d'attente pour co-voitureurs... Bref pas un vulgaire parking. Il a disparu des discours de la municipalité et de ceux des commentateurs en même temps que Yann Mongaburu. 

UNE ZFE SANS PARKINGS DE DISSUASION, UNE CATASTROPHE

La mise en place de la ZFE et son efficacité pour la lutte contre la pollution sont de plus en plus largement contestés. Si elle était mise en place en juillet alors qu'il manque entre 1500 (si l'esplanade est maintenue) et 2100 places (si Piolle la supprime) de stationnement relais, on imagine le ressentiment des grenoblois et des visiteurs.  

M. TAVEL (Verts/LFI) VANTAIT LES PARKINGS RÉALISÉS PAR LA MUNICIPALITÉ CARIGNON

Dans ce dossier le dogmatisme Piollesque fait beaucoup de mal. Quand on interrogeait Maud Tavel (Verts/LFI) au moment où elle faisait prendre à Grenoble la tête du prix du stationnement en surface, elle expliquait "nous avons la chance à Grenoble d’avoir des ouvrages publics". (DL du 29/7/22). En effet, 8 000 places dans des parkings publics couverts. 

STATIONNEMENT ET ESPACES DE RESPIRATION : PIOLLE A TOUT FAUX

Oubliant de préciser que ces "ouvrages publics", les parkings d'Europole, Denfert-Rochereau, du Musée de Peinture, Verdun ou Berriat... sont tous l'œuvre de la municipalité d'Alain Carignon.  De cette "chance" elle oubliait de la remercier. Une municipalité qui a réalisé en parallèle une vingtaine d'hectares de parcs et jardins, soit 10 % des espaces de respiration de la ville en 12 ans ! On croit rêver. 

S. LAVAL : UN NOUVEAU DÉSAVEU DE LA GESTION ROUGE/VERTS

Aujourd'hui, à la veille de la mise en place de la ZFE, où est l'anticipation ou même la simple préparation de la municipalité ? L'annonce par Sylvain Laval de la prise en compte urgente du besoin de parkings-relais ne sonne-t-elle pas comme un nouveau désaveu de la gestion des Rouge/Verts et de Yann Mongaburu ? Eric Piolle peut-il maintenir la fermeture de l'esplanade alors que la nécessité de créer des places de stationnement est affirmée, reconnue par tous les acteurs ? La Municipalité de Grenoble va t-elle continuer à mener une politique opposée à la Métro sur ce dossier aussi ? 

QUELLE "CHANCE" PIOLLE AURA-T-IL ÉTÉ POUR GRENOBLE ?

On voit mal où et quand un élu pourra dire, bien plus tard après qu'il soit parti, que "Grenoble à la chance de ..." s'agissant d'une réalisation d'Eric Piolle. Car dès aujourd'hui on mesure avec tristesse la liste des ses manquements.