EDUCATION POPULAIRE : L’ENFUMAGE MUNICIPAL
L'adjointe à l'éducation populaire à Grenoble, Annabelle Bretton, a droit à une pleine page dans le Dauphiné Libéré pour faire une "mise au point". Comprendre : pour vendre sa propagande sans contradiction aucune de la journaliste, Isabelle Calendre.
ANNABELLE BRETTON LIBRE DE RACONTER N'IMPORTE QUOI
Ce long article est l'occasion pour l'adjointe de déballer ses éléments de langage et de raconter "sa" vérité, sans que la journaliste ne creuse les points problématiques. Elle s'épanche ainsi longuement sur la situation du Plateau et de la Cordée, qui ont vu leurs conventionnements avec la ville brutalement supprimés. À la lire, tout va très bien dans ces quartiers malgré le coup porté par le système Piolle à ces structures historiques de l'éducation populaire à Grenoble. La réalité est pourtant toute autre.
LA CORDÉE : LE MENSONGE PAR OMISSION
L'interview démarre très fort. Annabelle Bretton affirme ainsi que tout s'est très bien passé à la Villeneuve suite à l'arrêt du conventionnement avec l'association La Cordée. Elle explique que la nouvelle association, l'ACL, a ouvert ses activités et que tout le monde est très content. Il aurait été de bon ton que la journaliste lui signale que l'ACL ne prend en charge que l'enfance, et qu'il n'y a donc plus de proposition d'animation jeunesse à l'heure actuelle. Une "omission" qui camoufle mal un gros manque pour le quartier.
VILLENEUVE : RIEN N'EST PRÊT MALGRÉ L'URGENCE
Car la priorité à la Villeneuve devrait être les ados et pré ados, âge charnière où un accompagnement est nécessaire pour éviter qu'ils ne dérivent. En mettant fin à la seule institution à même de faire de la prévention dans le secteur, en ne proposant toujours rien pour le remplacer, la Municipalité prouve qu'elle n'a pas saisi la mesure du problème. Et de l'urgence à agir. Les évènements dans le quartier le soir du réveillon l'ont encore démontré.
LE PLATEAU : LA TARTUFFERIE ATTEINT DES SOMMETS
À Mistral, la situation n'est pas meilleure. Interrogée sur l'avenir du Plateau, Annabelle Bretton recycle la novlangue habituelle pour masquer le fait qu'après avoir mis à terre la structure, il ne se passe rien : "nous sommes en phase de transition [...] on va travailler sur le mode de gouvernance". Elle ose même affirmer sans rire que "nous allons travailler avec les acteurs du quartier pour connaitre leurs envies" : peut-être aurait-il fallu songer à écouter ces mêmes acteurs quand ils faisaient bloc pour s'opposer à la fin du conventionnement de la ville avec le Plateau ? Mais l'adjointe, à l'image des autres élus rouges/verts, n'écoute les envies que quand elles correspondent aux siennes.
UN "BATIMENT FANTÔME"
Hassen Bouzeghoub, ancien directeur du Plateau, a droit a quelques lignes pour répondre à Annabelle Bretton (même si celle-ci se voit encore offrir un droit de réponse aux propos de M. Bouzeghoub par Isabelle Calendre, décidément déterminée à maximiser la visibilité du point de vue Piolliste). Il explique que le plateau est devenu "un bâtiment fantôme", avec un gardien qui ouvre et referme les portes avant et après les activités alors que c'était auparavant un lieu fort pour le quartier, avec des centaines d'habitants qui y gravitaient. Mistral est l'un des secteurs les plus difficiles de Grenoble : Eric Piolle y supprime des structures créatrices de lien social et capables de médiation. Et il ose quand même se revendiquer d'une écologie "populaire".
LE MÉPRIS DES SALARIÉS
La fin du conventionnement de la ville avec le Plateau a mis sur le carreau 11 salariés. Annabelle Bretton pérore : "j'avais annoncé clairement, dès le début des discussions, que les choses changeraient"... alors qu'ils ont été mis devant le fait accompli à quelques semaines de la fin du conventionnement, brutalement et sans possibilité de discuter. La ville s'était engagée à les accompagner pour retrouver un emploi, les a encouragé à postuler sur les nouveaux postes... mais Hassen Bouzeghoub révèle qu'elle n'a finalement rien fait. Aucun des salariés du Plateau, qui ont pourtant l'expertise du terrain, n'a été embauché. La Municipalité a fait le choix de contractuels en CDD (drôle de vision de la lutte contre la précarité du travail, mais on est plus à une contradiction près avec eux).
LE TRAVAIL COMMENCE... APRÈS 9 ANS DE MANDAT
Annabelle Bretton conclut son interview en expliquant à quel point elle est satisfaite (comment pourrait-il en être autrement). Elle annonce le travail qu'elle s'apprête à mener auprès des structures socioculturelles : "je veux connaitre les besoins en formation, en aide à la gestion, à la comptabilité, à la vie associative en général". L'élue en charge des associations souhaite donc apprendre à connaitre les besoins des associations... après 9 ans de mandat, et surtout après nombre de décisions qui ont impacté (négativement) les associations. On croit rêver.
MUNICIPALISATION : ENCORE UN MENSONGE
"On a rien municipalisé !" ose s'écrier l'adjointe. Jolie astuce sémantique : elle ne dit pas "on ne va rien municipaliser". Car c'est ce qui est prévu. Les élus Piollistes ont bien en tête de municipaliser l'animation jeunesse à l'Arlequin. Et concernant Mistral, l'adjointe prend toutes ses précautions pour ne pas dire ce qui est prévu. Mais d'ores et déjà, l'installation de la bibliothèque eaux-claires dans les locaux du Plateau est actée, et le gardiennage, la gestion quotidienne, l'entretien, sont assurés par la ville. Qu'est ce donc sinon une municipalisation de l'équipement ?
LE NOMBRE D'AGENTS MULTIPLIÉ PAR 4
Autre information qui pourrait passer à la trappe tant l'interview est longue : Annabelle Bretton glisse que le renouvellement des conventions socioculturelles 2023/2027 a été réalisé grâce au travail de 4 agents de la ville à temps plein... au lieu d'un seul jusque-là ! Une multiplication par 4 des effectifs (alors que les finances de la ville sont exsangues) pour aboutir au torpillage en règle de deux associations de quartier. Une énième gabegie de la gestion Piolle.
UNE FAUTE HISTORIQUE
En s'attaquant de la sorte à ces institutions socioculturelles, la Municipalité porte un coup historique à l'éducation populaire à Grenoble. Les quartiers les plus en difficultés, qui souffrent déjà d'un recul considérable de l'offre de services, payeront cher cette décision. Mais enfermé dans un fonctionnement solitaire et brutal, le système Piolle n'a pas voulu entendre la levée de bouclier des habitants, salariés, élus d'Opposition de tout bord. Pas un seul domaine, pas un seul secteur n'auront été épargnés par le dogmatisme de ces élus.
L’éducation populaire c’est bien mais ne faudrait il pas commencer par l’éducation de certains conseillers municipaux . En effet il y en a qui ne savent pas écrire notre langue . Pas une ligne écrite sans fautes .L’illettrisme chez les élus ,ici c’est Grenoble et tout est possible…..