LE SYSTÈME PIOLLE S’ATTAQUE AU MUSÉE DE GRENOBLE
Dans le Dauphiné Libéré du 17 octobre, l'adjointe à la culture Lucille Lheureux en dévoile un peu plus sur les intentions du système Piolle pour l'emblématique musée de Grenoble.
LUCILLE LHEUREUX (EELV) S'ATTAQUE AU MUSÉE
La municipalité Piolle va ainsi s'attaquer au Musée, fleuron de la culture de notre ville. Avec l'écriture d'un "projet scientifique et culturel", pour définir les orientations du musée : on imagine sans peine que ces "orientations" colleront parfaitement avec celles de la majorité municipale... pour le plus grand malheur de ce musée iconique.
LE SYSTÈME PIOLLE VA RECRUTER LE NOUVEAU DIRECTEUR
S'ajoute à cela le départ à la retraite de l'actuel directeur du musée, qui partira en 2023. La ville sera seule aux commandes pour le recrutement du nouveau : là encore, il y a peu de doute à avoir quant au fait que le candidat sera notamment sélectionné en raison de ses accointances avec les orientations idéologiques de la municipalité en matière de culture.
"VEILLER AUX AXES DÉFINIS DANS LA POLITIQUE CULTURELLE"
L'adjointe Lucille Lheureux explique d'ailleurs noir sur blanc dans le Dauphiné que le rôle de la ville est de "veiller aux axes définis dans la politique culturelle". Le musée répondra donc aux mêmes critères que les acteurs culturels Grenoblois qui, pour espérer être subventionnés et accompagnés, doivent donner la priorité à l'égalité femmes-hommes ou encore s'inscrire dans la dynamique de transition écologique. Véhiculer son idéologie est plus important que la liberté de création pour les élus Grenoblois.
LA MISE SOUS TUTELLE DE LA CULTURE SE POURSUIT
Ces "axes" ne sont que le prolongement d'une mise sous tutelle entamée en 2014 et qui a créé de nombreuses tensions, avec des décisions aussi brutales que dénuées de sens : suppression de la subvention aux Musiciens du Louvre, élimination de festivals, baisse de la subvention à la MC2 pour la première fois dans l’histoire de la ville, musèlement des théâtres avec l’élimination du collectif le Tricycle qui garantissait la liberté de programmation en dehors de toute influence des élus, mort du Magasin (devenu un centre d’art contemporain sans oeuvres, qui refusait des expositions parce qu’elles émanaient d’hommes blancs et organisait des réunions racisées ou par genre). Une politique de déconstruction mortifère pour une ville autrefois riche culturellement.
LIBÉRATION : "UNE ÉLUE DONNEUSE DE LEÇONS ET INTERVENTIONNISTE"
Dans un article du 17 octobre consacré à la culture à Grenoble, le quotidien Libération (d'ordinaire plutôt acquis à la Municipalité) appuie là où ça fait mal. Il interroge des agents des équipements culturels, qui dénoncent une adjointe à la culture "donneuse de leçons et interventionniste" et une équipe "humiliée et dégoûtée". Des acteurs culturels pointent quant à eux que "l'élue et la direction de l'action culturelle sont dans la condescendance, l'arrogance parfois" et que "nous sommes en permanence jugés, contrôlés". Mécontenter agents et interlocuteurs : encore un beau succès à ajouter au palmarès désormais bien fourni de Lucille Lheureux, inféodée du système Piolle.
ALAIN CARIGNON : "LA CRÉATION CULTURELLE LIBRE VOUS FAIT PEUR"
Lors de la présentation de la délibération cadre pour la politique culturelle en juillet, le Président du Groupe d'Opposition Alain Carignon était vivement intervenu pour dénoncer cette tentative de musèlement de la culture : "nous sommes inquiets de ces normes et de cet encadrement que vous mettez en place qui vont accorder des bonus aux créations culturelles qui vous conviennent. Car il est évident que vous êtes les seuls à définir les critères d’égalité et de responsabilité qui vous donnent la capacité d’intervenir sur le contenu. Vous ne pouvez pas vous empêcher : la création culturelle libre vous fait peur, vous voulez la domestiquer, elle doit être au service de votre idéologie. Sous des prétextes divers que vous énumérez vous voulez peser lourdement sur la création. Vous êtes un éteignoir".
PENDANT CE TEMPS, L'ABANDON DU PATRIMOINE
Pendant que le monde culturel Grenoblois se fait lentement encadrer par la majorité municipale, le patrimoine qui faisait autrefois la fierté de notre ville est à l'abandon. Les édifices cultuels (Saint-Louis, Saint-André), des édifices remarquables (comme la villa Kaminsky rue des alliés squattée par l'ultra gauche) sont dans un état de dégradation avancée. L'ancien musée de peinture de la Place de Verdun est symbolique de cette déchéance : il est aujourd'hui dans un état de décrépitude dramatique, et les travaux pour une rénovation minimale atteindraient les 20 millions d'euros (que la ville, aux finances exsangues, n'a pas), comme le révélait une étude commandée par la ville que l'Opposition n'a pu se procurer qu'en saisissant la CNIL (la transparence était pourtant un autre des engagements d'Eric Piolle !).
LA CULTURE IDÉOLOGISÉE PAR LE SYSTÈME PIOLLE
En poursuivant lentement cette tentative de contrôle de la création culturelle, les verts/rouges et le système Piolle en particulier brident la création, la soumettent au respect de leur doxa et des modes du moment, imposent ainsi le contenu de nos références communes pour qu'elles servent leurs discours. À l'image de leur méthode pour tous les sujets, ils usent de la contrainte comme outil politique, au détriment de la liberté... qui est pourtant l'élément essentiel à la créativité qui fait la richesse de notre culture.
Plutôt que les candélabres du centre ville, le mobilier ancien de la place Victor Hugo, les façades ouvragées (moderne ou ancien), de belles fontaines avec jets d’eau, Piolle préfère le stype Louis-caisse agrémenté de barbouillages sur les murs.
Affligeant !
Note: le Ministère de la Culture a-t-il son mot dire concernant ce Musée d’Intérêt National ? Ainsi que le Département en qualité de financeur ?