PIÉTONS : LES GRANDS SACRIFIÉS de la MUNICIPALITÉ
Après dépouillement des 611 réponses grenobloises au questionnaire sur la « marchabilité « de la ville « Grenoble n’est pas ressentie comme une ville positive pour les piétons ». C’est le moins qu’on puisse dire. Le premier baromètre des villes marchables proposé par les associations FF Randonnée Paris, 60 millions de piétons et Rue de l’Avenir, a été disséqué dans le DL (28/10/21) par Isabelle Calendre. Grenoble se situe dans la moyenne basse de la qualité des déplacements piétons. Elle obtient une note de 9,66/20.
LE TERME "DANGER" REVIENT BEAUCOUP
Les trois représentants de 60 millions de piétons, Michel Voilin, Gérard Hudault et Olivier Queinnec qui ont rendu compte du résultat insistent sur « la question, majeure, des deux-roues qui est présente dans 153 commentaires. Et parmi eux 125 sont négatifs. Circulation sur les trottoirs, vitesse excessive, non-respect du code de la route… les reproches sont multiples. Beaucoup de personnes disent être souvent frôlées par des vélos sur les trottoirs. Le terme de “danger” revient beaucoup ».
UN RAS LE BOL DU TOUT VÉLO
De façon générale, les commentaires laissent entrevoir « un ras-le-bol du tout vélo et du comportement des deux-roues en général, trottinettes incluses». (DL).
INSÉCURITÉ SUR LES TROTTOIRS
Mais la sécurité sur les trottoirs est également un problème récurrent : les internautes citent ainsi le manque de sécurité physique (mauvais état des sols, pavés déchaussés, revêtements glissants…) ; l’encombrement par des dépôts sauvages, panneaux publicitaires ou poubelles d’immeuble… ; la mauvaise identification des pistes cyclables, quand les trottoirs sont partagés ; les déchets, saletés et crottes ; l’étroitesse de certains trottoirs, surtout pour les fauteuils roulants ou poussettes…
LES FEUX PIÉTONS RACCOURCIS OU SUPPRIMÉS
Comme si cela ne suffisait pas, la question des passages piétons non-protégés (sans marquage au sol suffisant) ou des feux verts piétons raccourcis ou supprimés s’ajoute au tableau. Enfin, les commentaires sur la voiture sont nombreux (64, dont 41 négatifs) .
UNE GÊNE QUOTIDIENNE INSUPPORTABLE
Combien de grenoblois racontent qu’ils doivent faire très attention en sortant de leur immeuble, bien regarder à droite et à gauche pour ne pas risquer d’être heurtés par un cycliste. Cette gêne quotidienne est devenue insupportable pour nombre de piétons.
UNE RESPONSABILITÉ MUNICIPALE ÉCRASANTE
En réalité la responsabilité municipale est écrasante dans ce domaine mais Isabelle Calendre a « la certitude que rien ne s’améliorera sans une bonne dose de civisme «. Est-ce suffisant ? Est-ce le civisme qui va réparer ces nids de poule sur le passages piétons, ces feux supprimés qui sécurisaient les carrefours, cette absence de toute répression pour les vélos ou trottinettes qui font n’importe quoi ? Et l’absence de tout marquage au sol, itinéraire sécurisé pour les piétons ?
3 FOIS PLUS DE DÉPLACEMENTS à PIEDS QU'A VÉLO
60 millions de piétons suggère d’ailleurs de mettre « la priorité, dans les aménagements de l’espace public, sur la marche à pied » ce qu’avait demandé le groupe d’opposition présidé par Alain Carignon au Conseil Municipal et au Conseil Métropolitain. Ce à quoi s’est refusée la majorité jusque-là. Ainsi le vélo qui représente une part modale des déplacements de 10 % a droit à des investissements importants et le piéton qui représente de l‘ordre de 30 % n’a droit à rien !
DIFFICILE DE SAVOIR OU DOIT MARCHER LE PIÉTON
Parmi ces piétons il y a aussi des personnes à mobilité réduite, des personnes âgées, malvoyantes particulièrement défavorisées. Dans le détail Michel Voilin propose « une meilleure identification des pistes cyclables, par un marquage coloré au sol. Car sur les Grands boulevards (piste intégrée au trottoir) ou sur Jean-Pain (Chronovélo devant la mairie) par exemple, il est difficile de savoir où doit marcher le piéton. En Hollande, les pistes sont rouges : une idée à reprendre « (DL)
LE PIÉTON GRAND SACRIFIÉ DU GRAND TIMONIER
En réalité le piéton n’est jamais pris en compte à Grenoble. Les nouvelles voiries vélos ne lui réservent aucun espace comme on le voit partout rue Général Mangin ou sur la nouvelle passerelle Berriat réservée au vélos. Il est le grand sacrifié du Grand Timonier qui se déplace à vélo pour lequel, donc, seul compte le vélo. Pourtant la marche à pieds qui ne consomme aucun des matériaux dont le vélo ou la trottinette ont besoin, est le mode de déplacement au meilleur bilan carbone et le plus écologique.
Mais pour Éric Piolle la logique et l’efficacité ne sont rien par rapport à ses marottes, à son idéologie et à sa com’ personnelle : peu importe le résultat pourvu qu’on ait l’ivresse de paraître à la mode. Oubliant aussi que celle-ci passe vite.