LA PROPAGANDE POLITIQUE AVEC VOS IMPÔTS

De moins en moins subtilement, les moyens de la ville et de la métropole sont mis au service de la promotion des idées politiques des élus qui en ont les commandes. Avec notamment des évènements dont les intervenants ne se cachent même plus d'être des politiciens.

PIOLLE A COMMENCÉ SON MANDAT EN INVITANT.. EDWY PLENEL

Dès le début de son mandat, alors que la France connaissait une vague d'attentats, le nouveau Maire Eric Piolle avait déroulé le tapis rouge au militant-journaliste Edwy Plenel pour... un meeting contre l'état d'urgence. Un discours de la honte qui témoignait déjà de l'aveuglement piolliste sur tous les sujets qui ont trait à la sécurité publique... et de sa volonté d'utiliser tous les moyens à sa disposition, y compris la mise à disposition de locaux municipaux, pour faire avancer ses idées. 

En 2016, Eric Piolle accueillait Edwy Plenel au palais des sports pour un meeting.

TOUT EST PRÉTEXTE À L'INSTRUMENTALISATION : DE LA LIBÉRATION DE GRENOBLE...

Depuis, il a poursuivi dans cette veine et va toujours plus loin. Des évènements comme la "biennale des villes en transition", la "quinzaine de la lutte contre le racisme", le "forum d’accès aux droits", le "mois de la liberté", les "rencontres contre les traités internationaux" que promeut la ville ont à chaque fois été l'occasion d'une tribune politique pour les Verts. Tout est devenu prétexte à l'instrumentalisation, mêmes les causes qui devraient rassembler. Il en a ainsi été de l'anniversaire de la Libération de Grenoble : Piolle a utilisé cet été l'argent du contribuable grenoblois pour se fendre d'un courrier à tous les habitants qui met en avant... sa propre politique municipale

... AUX ENFANTS EUX-MÊMES

Tous les publics sont visés par cette utilisation des moyens municipaux pour un agenda politique. Même les enfants : le dernier magazine de la ville paru en septembre est ainsi une édition "spécial jeunes". Sous un format ludique (des BDs), la majorité municipale bourre le crâne des plus malléables en présentant sous un jour forcément extrêmement favorable toutes ses lubies : l'école du vélo, le menu végétarien, la (fausse) gratuité des fournitures scolaires, ou encore "Grenoble 2040" qui résume toutes leurs incantations pourtant dénuées de prises avec la réalité... Ils n'ont plus de limites.

Une manière très pédagogue de bourrer le crâne des enfants en leur faisant comprendre que les champions du monde aux commandes de la ville font le meilleur pour leur futur..

"PRESSE CITRON" : DES CONFÉRENCES ORGANISÉES PAR LA MÉTROPOLE

La métropole de Christophe Ferrari, de son côté, a lancé l'an dernier "Presse Citron", un cycle de conférences (également diffusées en podcasts) qui abordent différents thèmes (évidemment tournant tous autour de l'agenda politique de la gauche) avec à chaque fois un intervenant extérieur. L'an dernier, on retrouvait ainsi Hadrien Klent (un promoteur du "droit à la paresse"..), ou encore Salomé Saqué : Marianne l'avait surnommée la "mère supérieure du journalisme-militant". Très médiatique, elle combat ouvertement tout ce qui n'est pas du camp du Bien à ses yeux.

DES INTERVENANTS TRÈS POLITIQUES...

Le programme de cette année, qui s'étale de novembre à juin prochain, poursuit dans la même veine de politisation des intervenants. On retrouvera ainsi invité par la métropole Raphaël Llorca, présenté comme "expert" de la Fondation Jean Jaurès (le think-tank du Parti Socialiste) ou Lauren Boudard, fondatrice d'un média sur le climat ("Climax") à la ligne très ouvertement anti-capitaliste. Tous les thèmes marqueurs des roses/rogues/verts y passent : leçons sur le climat, "démocratie locale", accueil de l'immigration...

Rue Hoche, la métropole affiche le programme de "presse citron" en face de ses locaux. Deux utilités : faire sa propagande sur l'espace publique, et cacher un peu la misère des locaux commerciaux vacants qu'elle ne parvient pas à endiguer alors que les élus jouent aux pompiers pyromanes...

... AVEC DÉSORMAIS NAJAT VALLAUD-BELKACEM INVITÉE 

Mais le clou de cette année, qui confirme que la majorité métropolitaine de Christophe Ferrari (ex PS) fait de la politique avec les moyens du contribuable, c'est l'invitation de Najat Vallaud-Belkacem (PS) pour une conférence. L'intervenante a beau être présidente de "France Terre d'Asile", elle est surtout une personnalité politique encore en activité aujourd'hui, très proche du groupe socialiste à la tête de la métro puisqu'elle n'est autre que la présidente du groupe d'opposition socialiste à la région, jamais avare de sorties très politiciennes et pleines de mauvaise foi. Christophe Ferrari lui offre une tribune avec nos moyens.

Cette politicienne de métier est donc invitée à discourir par la métropole. Sa critique de Laurent Wauquiez est assez mal placée puisque les organismes et observateurs extérieurs saluent l'excellente gestion de la Région. En revanche on ne l'entendra pas s'exprimer le Grenoble "divisé, fragmenté, aux services publics affaiblis, à l'accoutumance au clientélisme et à l'opacité de gestion".

LE "CLIMAT LIBÉ TOUR"...

Comme si "Presse Citron" ne suffisait déjà pas, il a également enclenché la deuxième en s'associant au "Climat Libé Tour". Organisé ce week-end par le quotidien Libération (qui se présente officiellement comme "le journal de toutes les gauches"), ce tour ne fait évidemment étape que dans des villes tenues par des majorités roses/rouges/vertes. On vous le donne en mille : la métropole est évidemment associée à l'étape grenobloise et le revendique avec fierté. 

Le Climat Libé tour, avec la métropole en partenaire

... AVEC UN CASTING TOUJOURS ÉMINEMMENT POLITIQUE

Parmi les invités, tout comme pour les conférences "presse citron", on retrouve des personnalités très politiques et ne représentant qu'un seul bord : l'ancien candidat Vert à la présidentielle Noël Mamère, Adéläide Charlier (une activiste des grèves pour le climat inspirée par Greta Thunberg..), le sénateur Vert Guillaume Gontard ou encore... le président de la métro Christophe Ferrari, dont on imagine que les leçons sur le climat demain ont été savoureuses alors qu'il reconnait lui-même que la métropole est mauvaise pour des sujets bien d'aujourd'hui et bien terre-à-terre tel que la gestion des déchets.

LUCIE CASTETS EN INVITÉE !

Et là encore, on retrouvait une politique en pleine activité : Lucie Castets. Celle que la gauche a fantasmé Première Ministre tout l'été. Le Dauphiné Libéré qui consacre un article à sa venue au Climat Libé Tour rapporte ses propos : "la gauche doit dessiner des projets pour quand elle arrivera au pouvoir, à court ou long terme (...) Il faut continuer à créer des ponts entre ces acteurs, dessiner et porter un projet d’alternance concret qui donnera envie de voter pour la gauche en 2027". Si on pourrait penser que l'ex directrice financière de la ville de Paris (et avec quel succès) n'a aucune expertise pour un évènement censé parler climat, elle fait finalement ce qu'elle sait faire de mieux : une sortie électorale. Avec la collectivité Grenoble Alpes Métropole associée à ça.

"Celle que la gauche a imaginée Première ministre" : voilà pour le CV de l'intervenante. Tweet le DL Grenoble.

LE COMBAT CULTUREL AVANT LE COMBAT POLITIQUE

Que des personnalités politiques s'expriment, que des point de vues soient défendus est évidemment sain dans une démocratie. Le problème survient quand la collectivité organise ou s'associe à la promotion de ces idées... et uniquement de ces idées, sans organiser de contradiction. Elle agit alors en parti politique au service d'un seul camp (mais avec l'argent des contribuables de tout bord), et non comme institution qui mène des politiques publiques sans appartenance partisane. 

L'idée est bien ici pour les élus à la tête de la ville et de la métropole de faire avancer leurs idées dans le champ public. Et tout cela n'offusque ni la presse ni les commentateurs, tant la culture ambiante est favorable à ce camp. Imaginez l'inverse : les levées de boucliers et les manifestations si un Maire ou Président de la métro marqué à droite organisait des conférences avec les moyens humains et financiers de la collectivité, ne s'attardant que sur des thèmes chers à son électorat comme la sécurité, l'attractivité économique, la question migratoire, et avec uniquement des intervenants favorables à son camp dont des politiques en activité ? Imaginez si Le Figaro s'associait à la métropole pour un week-end de conférences avec en point d'orgue Bruno Retailleau ou Laurent Wauquiez en invités ?

Jusqu'ici, les officines proches des rouges/verts (Alternatiba, etc.) faisaient ce travail de lobbying des idées plus ou moins subtilement. Désormais, les élus se permettent même de le faire avec les moyens directs de la collectivité. À quelques mois des municipales, ils accélèrent leur investissement du terrain de la bataille culturelle par tous les leviers... avant le combat politique pour la ville et pour la métropole. Charge à ceux qui souhaitent le changement de déceler, dénoncer et combattre ces pratiques.

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