TOUR PERRET : LA VILLE FAIT ENCORE APPEL À L’ARGENT DES GRENOBLOIS

Et un nouvel appel à contribuer pour les travaux de rénovation de la tour Perret. Le chantier de ce monument emblématique finalement lancé fin 2023 après des années de promesses en l'air et de reports se poursuit, et en cette rentrée la ville fait encore appel aux Grenoblois pour aider à le financer.

LA CONTRIBUTION DE LA VILLE EST MINIME

Il convient de rappeler en premier lieu que si c'est bien la municipalité qui entend tirer les marrons du feu de cette opération, c'est aussi celle qui contribue le moins aux travaux. Sur une enveloppe de 12,5 millions d'euros, 8 millions sont financés par l'Etat et le Département de l'Isère. Soit 4,5 millions seulement à la charge de la ville qui est pourtant la collectivité qui communique le plus autour des travaux.

Le chantier de la tour Perret en ce moment.

UN APPEL À LA SOUSCRIPTION...

Mais pour encore minorer le poids de ces 4,5 millions sur les finances de la ville, surendettée, écrasée par l'impôt et les dépenses de fonctionnement, les élus Rouges/Verts ont eu l'idée d'appeler à la rescousse... le privé et les particuliers. Une comm' répétitive a donc été lancée, martelée y compris sur les totems installés en ville, pour tenter de récolter des dons d'entreprises et de Grenoblois. L'objectif : 500 000 euros via ce dernier mode de financement.

... QUI NE PORTE PAS SES FRUITS

Il y a un gros décalage entre la comm' déployée pour appeler aux dons et le résultat de cette campagne. L'objectif des 500 000 euros, deux ans après le lancement de l'appel à la souscription, est encore très loin. À ce jour, moins de 20% de la somme a été récolté (88 000 euros environ). Et seulement 268 donateurs ont participé : un chiffre qui confirme que les Grenoblois ne se sentent pas vraiment concernés par l'opération. 

La campagne de dons patine.

SUBIR LES IMPÔTS ET DEVOIR PAYER POUR LA VILLE

Alors qu'il reste un peu plus d'un an pour participer, il semble très peu probable d'atteindre les 500 000. On peut comprendre les Grenoblois : d'un côté, ils subissent une augmentation massive des impôts (avec un service rendu qui ne s'améliore en rien). De l'autre, les élus ont le culot d'en appeler à eux pour des projets d'investissements qui relèvent de la compétence normale de la ville. Forcément, la symbolique a de quoi rebuter.

PAS DE NOUVELLES DU MÉCÉNAT D'ENTREPRISES

Au passage, on n'entend plus parler du fameux appel au mécénat des entreprises, lancé avant celui des particuliers. L'ambition était encore plus grandiloquente : récolter 2 millions d'euros par ce biais, en contrepartie de quoi la ville s'engageait à garantir pour les mécènes "de la visibilité pour leur entreprise" et "la valorisation de leur soutien". On n'en a plus beaucoup entendu parler. Sur le site de la ville, seules 5 entreprises figurent en mécènes. Un peu maigre. 

UNE NOUVELLE IDÉE POUR RELANCER LES DONS

Face au peu de succès jusque-là, la municipalité profite donc de cette rentrée scolaire pour tenter de susciter un peu d'engouement avec une nouvelle idée, comme le relaye le Dauphiné. Il est désormais proposé de financer les travaux en "adoptant" un claustra (les petites pièces sur la façade de la tour qui séparent intérieur et extérieur en laissant passer l'air et la lumière). Le tout avec un système de pallier pour avoir un claustra plus ou moins bien placé et conséquent. Il y a cette fois un montant minimum pour participer, à la différence des dons classiques: 100 euros...

Eric Piolle promet la rénovation depuis 2014. Mais il s'est contenté de mettre des palissades autour de la tour sans s'attaquer au chantier pendant des années.

UN ENROBAGE POUR UNE SIMPLE RELANCE

Très concrètement, ce n'est rien de plus qu'un petit enrobage pour ce qui s'apparente finalement à une simple relance de la campagne (les fonds sont récoltés par le biais de la même page que celle de la fondation du patrimoine et abonde la même cagnotte). L'aspect "contrepartie" au don (si vous donnez plus de 500 euros vous aurez droit à une Tour Perret miniature..) vise à donner un petit vernis sympathique mais l'objectif est le même : réduire au maximum le montant que la ville, exsangue financièrement, consacre au projet. 

UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION

On se retrouve donc face à une opération très ingénieuse (et cynique) des Verts. Grâce à l'Etat, au Département et aux contributions des Grenoblois, la ville investit le minimum possible... pour le maximum de gain politique. Le calendrier des travaux n'a pas été établi au hasard : la livraison du chantier, pour l'instant dans les temps, est prévue pour la fin de l'année 2025. Soit trois mois à peine avant les élections municipales...

L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT DU PATRIMOINE ABANDONNÉ

La ficelle est grosse. En inaugurant en grande pompe ce monument emblématique, Eric Piolle et celle ou celui qu'il entend imposer pour lui succéder comptent prendre la lumière en communiquant à outrance sur l'évènement. La tour Perret sera ainsi érigée en arbre qui cache la forêt de tout le patrimoine grenoblois abandonné. Les Verts et leurs amis espèrent en effet qu'elle fera oublier l'ancien musée de peinture qui tombe en ruines, les églises historiques dont la collégiale Saint-André qui nécessitent des travaux importants, l'orangerie où rien ne se passe malgré les multiples annonces depuis 2018, la villa Kaminski laissée aux mains de l'ultra-gauche qui l'a considérablement détériorée...

NOTRE PATRIMOINE MÉRITE MIEUX QUE DE LA COMM'

On est donc, avec cette opération, face à tout le cynisme et l'enfumage dont sont capables les Rouges/Verts. Le patrimoine de Grenoble mérite mieux que des petits effets de manche pour cacher 10 ans d'immobilisme en la matière. Mais les Grenoblois, qui commencent à être habitués, laissent de moins en moins passer ces petites combines. Pas sûr qu'ils soient dupes de cette nouvelle manoeuvre en 2026.

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