RUE DE STRASBOURG, MJC MUTUALITÉ : LES CONTESTATIONS COMMENCENT À PAYER

Ce sont des exemples qui pourraient bien inspirer d'autres collectifs et habitants dans d'autres secteurs de la ville. Rue de Strasbourg ou à la MJC Mutualité, la mobilisation des riverains, commerçants, salariés, usagers contre les décisions municipales commence à payer. 

RUE DE STRASBOURG : LA SUPPRESSION DE PLACES ANNULÉE

Nous vous le révélions en exclusivité il y a quelques jours, et le Dauphiné Libéré a confirmé l'information sur son site avant-hier soir : la suppression des places de stationnement de la rue de Strasbourg est (pour l'instant) annulée. Une grosse victoire pour les commerçants et habitants qui se mobilisent depuis plus d'un an face à un projet qui tuerait ce quartier préservé. 

Les commerçants avaient vertement accueillis Alan Confesson et Gilles Namur, zélés adjoints venus expliquer qu'il faut supprimer le stationnement de la rue..

UNE DÉCISION BUDGÉTAIRE DE LA MÉTRO ...

Cette décision n'intervient pas par hasard. Elle émane de la Métropole, principal financeur de l'opération. Sylvain Laval, Vice-Président en charge de l'aménagement a pris cette décision bien aidé par le fait que la métro doit trouver 100 millions d'économies en urgence sur ses investissements car elle n'a plus les moyens de ses ambitions ! Dans ce contexte budgétaire intenable, les projets qui suscitent une forte opposition sont les plus susceptibles de passer à la trappe pour économiser un peu. 

... QU'ERIC PIOLLE TENTE DE S'APPROPRIER

Dans le DL, Eric Piolle tente de revendiquer la décision comme étant la sienne : "Rue de Strasbourg, ce sera donc le statu quo. Nous avons entendu vos inquiétudes légitimes et qu’il s’agit de l’une des rares rues à avoir une identité commerciale très marquée". Il fait mine d'enfin entendre les arguments auxquels il a été sourd pendant plus d'un an alors qu'il accepte juste une décision financière. Mais l'essentiel est là : la rue de Strasbourg et les commerçants qui font son identité sont, pour l'instant préservés. 

LA LUBIE PIOLLESQUE N'EST PAS ABANDONNÉE

"Pour l'instant", car le projet n'est pas définitivement enterré. "On ne pouvait pas être moins ambitieux que rue Voltaire, on laisse donc du temps au temps" a ainsi glissé Eric Piolle. Comprendre : le sujet va bien revenir sur la table, et dans une version qui pourrait s'avérer "plus ambitieuse"... donc pire. Rien ne bougera d'ici aux élections municipales, car les Verts/LFI vont tenter d'éviter tout sujet de contestation d'ici là, mais sitôt le lendemain, leur lubie ressortirait aussitôt des cartons si les Grenoblois les élisaient à nouveau.

 

LE COMBAT SE POURSUIT POUR LA PLACE DE METZ

Place de Metz d'ailleurs, la suppression de l'intégralité du stationnement est toujours d'actualité et se terminerait, sauf retard, début 2026. La municipalité fait pour l'instant la sourde oreille mais les commerçants comptent bien se mobiliser pour conserver au moins une vingtaines de places sur la cinquantaine existante. "On ne lâchera pas" a prévenu une commerçante, Sophie Bourgarel, reprise par le DL. Si tout le stationnement était supprimé Place de Metz, l'équipe Piolle aurait déjà réalisé une grosse partie du travail avant les élections : il ne lui resterait qu'à appuyer sur un bouton pour achever le travail rue de Strasbourg le lendemain. 

LES OFFICINES VERTES COMMENCENT DÉJÀ À TIRER À BOULETS ROUGES ...

Histoire de bien préparer le terrain, la contre-offensive est déjà lancée du côté des officines-lobbys proches des verts, dont le rôle est de travailler l'opinion publique pour que les élus Piollistes déploient ensuite plus facilement leur agenda. L'ADTC (association de développement des transports en commun) a réagi très vivement à la mise en pause du projet par la voix de Mehdi Tadjine (par ailleurs membre de l'union de quartier Ile Verte très proche de l'adjoint Gilles Namur et... co-rédacteur du programme de la liste Piolle en 2020 !) : "la ville capitule en rase campagne" explique-t-il au Dauphiné

... AFFICHANT UN MÉPRIS DES COMMERÇANTS ET HABITANTS

Il affiche tout son mépris pour les opposants au projet en poursuivant : "le taux de clients motorisés est largement surestimé par les commerçants qui sont eux-mêmes surmotorisés. On a donc là un projet abandonné au profit de quelques clients motorisés de la périphérie". Les commerçants ont déjà largement développé la particularité de cette rue, de ses commerces de bouche et des nombreux flux extérieurs qui la font vivre. Mais Mehdi Tadjine, militant écolo qui n'a évidemment jamais tenu de commerce, sait mieux qu'eux comment fonctionne leur boutique et leur clientèle ! Arrogance, suffisance et mépris font bon ménage chez les Verts.

MJC MUTUALITÉ : PLUS DE 1000 SIGNATURES POUR LA PÉTITION

Pour la MJC Mutualité aussi, la ville semble reculer. "Nous risquons de déposer le bilan à la fin de l’année" annonçait la présidente Marie-Christine Simiand en février. Une pétition avait été lancée et elle pointait clairement la responsabilité municipale, qui avait tenté de forcer la structure à déménager et lui a sabré 1/3 de ses subventions : "il était une fois une MJC qu'un esprit destructeur voulait faire disparaître. Elle subissait des assauts successifs. L'impact de chaque attaque permettait de tester ses capacités de résistance, avant sa mort programmée et discrète". Après avoir récolté plus de 1000 signatures, la pétition a été remise à l'adjointe en charge de la vie associative Annabelle Bretton cette semaine.

Lors du conseil municipal du 13 mai, Dominique Spini, élue du groupe société civile d'Alain Carignon, a à nouveau défendu la MJC Mutualité.

LA MOBILISATION CONTRAINT L'ADJOINTE À METTRE DE L'EAU DANS SON VIN

Rien n'est encore acté mais le Dauphiné rend compte d'une rencontre entre l'adjointe et la présidente de la MJC, et cette dernière fait part de davantage d'optimisme que précédemment car la municipalité semble avoir ouvert la porte à des subventions complémentaires. Bien sûr, rien n'est pour l'instant formalisé, la subvention originelle ne sera pas compensée, et les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Mais la mobilisation des salariés, parents, habitants attachés à la MJC a contraint les Verts/LFI à mettre un peu d'eau dans leur vin, eux qui ne voulaient rien entendre depuis 2 ans et jouaient comme d'habitude la politique du bulldozer. 

DE BONS EXEMPLES POUR LES AUTRES MOBILISATIONS CITOYENNES

Ces petites reculades municipales sont des "signaux faibles" qu'il ne faut pas prendre pour acquis car les lobbys verts vont s'activer, et que le résultat des élections municipales remettrait tout en cause si l'équipe de Piolle et ses successeurs était reconduite. Mais pour les autres projets vivement contestés (Berriat, Jeanne d'Arc, Abbaye, MJC/théâtre Prémol...), il y a là un peu d'espoir : l'approche des élections va pour une fois inciter l'équipe sortante à tenter d'éviter les sujets de contestation (on a un avant-goût de la démagogie à venir avec le retournement de veste de Piolle sur la rue de Strasbourg). À cela s'ajoutent les finances contraintes de la ville et de la métropole qui pourraient conduire à l'abandon d'autres lubies des Verts/LFI si la contestation citoyenne est suffisamment forte.

Les élections offriront ensuite le choix entre ceux qui ont impulsé et entendent poursuivre ces projets, et ceux prêts à revoir la copie avec les habitants et les concernés. À bon entendeur !

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