AFFAIRES : PIOLLE N’OSE PAS NIER LES FAITS ET LE CLAN AVRILLIER/COMPARAT LE LÂCHE !
Suite à la bombe lancée par "le Canard Enchainé" qui a révélé mercredi l'existence d'un système de rémunérations occultes d'élus organisé par Eric Piolle, ce dernier s'est finalement exprimé en fin de soirée dans une conférence de presse qui n'a convaincu personne... avant d'être lâché par le clan Avrillier/Comparat (ADES), ceux qui portent historiquement les Verts à Grenoble.
PAS DE DÉMENTI FORMEL...
Il a bien tenté de garder son air stoïque dont il gratifie tous les interlocuteurs qui l'interpellent, mais sa mine cramoisi trahissait bien son malaise. Tout au long du questions/réponses qui a duré une dizaine de minutes, il a tenté d'ouvrir la porte à la possibilité d'une autre vérité (la sienne) que celle mise sur la table par Enzo Lesourt. Mais parce qu'il est acculé et qu'il le sait, il n'a pas formellement démenti les faits.
... MAIS DES PIROUETTES
À la question "vous contestez les faits ?", il répond ainsi "je ne les commente pas". Quelques secondes plus tard, alors qu'un journaliste le relance en lui demandant "pour vous il n'y a pas le début d'un commencement de vérité dans ce qui est raconté ?", il fait encore une pirouette pour se sortir du sujet, sans pour autant nier : "c'est la justice qui le dira, voilà". Il était beaucoup plus clair et à l'aise dans sa défense pour l'attribution des marchés de la fête des tuiles... dossier qui lui a finalement valu une condamnation pour favoritisme en septembre dernier.
L'HYPOTHÈSE MALHONNÊTE D'UNE "RÉÉCRITURE DE L'HISTOIRE"
Le Maire tente tout au long de ses réponses de distiller son propre récit. Il parle de "champ des rumeurs et de réécriture de l'histoire" et invente une novlangue pour atténuer la réalité ("la justice a ouvert un espace"... alors qu'elle a ouvert une enquête). Jean-Benoit Vigny, journaliste du Dauphiné, ironise : "un espace où Éric Piolle a visiblement choisi un avocat pour le défendre à titre personnel". On est là au coeur de la méthode Piollesque, d'ordinaire habile dans le choix des mots pour travestir la réalité et flouer le gogo. Mais cette fois, la combine ne trompe pas.
LA TENTATIVE DE SALIR L'ACCUSATEUR
Sa ligne : charger sans concessions son ex collaborateur ("ça fait maintenant deux ans que j'ai un ancien collaborateur qui manifestement veut me nuire"), et même sa défense, évoquant un "avocat parisien sulfureux" ! Il enchaine : "quand quelqu'un cherche à monter sur un ring avec vous, moi ma réaction spontanée c'est de ne pas y aller" ou encore "je ne vais pas jouer avec eux" : pathétique tentative de se positionner au-dessus du lot alors qu'il a les deux genoux enfoncés dans la fange.
"SILENCE, MÉPRIS ET HUMILIATIONS"
La thèse de la prétendue "volonté de nuire" d'Enzo Lesourt, de la "mécanique pour me salir" ne tient pas. Celui-ci est en procédure depuis 2 ans avec la ville et a tout fait pour tenter de discuter, comme le rappelle son avocat Jérémie Assous dans Le Dauphiné : "mon client n’a aucune velléité contre les élus de la mairie de Grenoble, c’est pourquoi il a cherché à parvenir à leur faire retrouver raison depuis près de 2 ans. Néanmoins, aucune réponse ne lui a été apportée. Bien au contraire : il n’a reçu que silence, mépris et humiliations en retour".
"JE PENSE REPRÉSENTER UNE CERTAINE ÉTHIQUE EN POLITIQUE"
Si vous lisez cet article au petit-déjeuner , avalez votre bouchée avant de poursuivre au risque de vous étouffer. Car Piolle profite de sa conférence de presse pour affirmer sans ciller : "je pense représenter une certaine éthique en politique (...) je pense toujours incarner cette éthique". Après sa condamnation pour favoritisme (délit qui met en cause la probité) et ces accusations terribles, on est tentés de croire qu'il ne connait en fait pas la définition du mot "éthique".
UN "PETIT DING-DING" ET LES CONVICTIONS "PLUS IMPORTANTES QUE ÇA"...
Dans sa grande humilité, celui arrivé avant-dernier de la primaire d'un parti qui a fait 4% aux présidentielles estime que "quand on se prépare, et notamment comme moi je l'ai fait, une candidature présidentielle, vous vous préparez à ce qu'on cherche à vous accrocher un petit ding-ding". D'ailleurs ce "petit ding-ding" (qui vaut tout de même ouverture d'une enquête par le proc) n'est pas grand chose puisque "les convictions que je défends au sein de la famille écologiste sont plus importantes que ça". Donc prière de passer à autre chose.
VERS UNE CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE ?
Au détour de ses réponses, Eric Piolle affirme également que "la ville portera une parole. Il faut que la ville, dans toutes les affaires, protège les intérêts de la ville". On peut donc penser que le conseil municipal votera rapidement une constitution de partie civile. Mais si le représentant de cette partie civile est issu de la majorité, elle ne servira à rien et protègera les intérêts de Piolle plutôt que des Grenoblois. Pour le dossier des Tuiles, le Maire avait fait choisir le zélé adjoint Vincent Fristot qui n'avait servi à rien. On voit mal comment il pourrait désigner qui que ce soit issu de sa majorité cette fois alors que le flou règne encore sur quels élus de son camp étaient informés du système de rémunérations occultes.
"BRANLE-BAS DE COMBAT DANS LA MAJORITÉ ?"
En marge de cette conférence de presse, Florent Mathieu, journaliste présent pour le média Place Gre'net, évoque un "branle-bas de combat dans la majorité ?", alors que les élus Verts/LFI arrivaient pour une réunion de crise aux alentours de 21h à l'hôtel de ville, avec des "visages fermés" et "parfois avec un regard légèrement suspicieux envers les journalistes". L'ambiance est en effet plus que tendue depuis mardi soir.
L'ADES LÂCHE PIOLLE / MARTIN : UNE DÉFLAGRATION
Et les tensions ne vont pas aller en s'arrangeant. Hier, l'ADES, le clan de Raymond Avrillier et Vincent Comparat, les parrains de la municipalité Verte/LFI, ceux qui ont été aux manettes depuis 30 ans à Grenoble et à l'origine de l'émergence des Verts locaux a lâché une petite bombe politique. Ils ont finalement réagi à l'affaire par voie de communiqué en demandant "que les responsabilités soient établies en cas d’illégalités et d’infractions démontrées" et "la mise en retrait de leur fonction dans le cadre de cette affaire des deux personnes qui seraient mises en cause".
UN REVIREMENT "TRÈS SIGNIFICATIF"
Eve Moulinier, du Dauphiné, ne s'y trompe pas et résume la déflagration que constitue cette annonce pour le microcosme local : "cette association a été un artisan principal dans la préparation de la première élection d’Eric Piolle en 2014 (...) Que l’Ades demande aujourd’hui cette « mise en retrait » est très significatif. Ne serait-ce même que symboliquement pour la dynamique écologiste et de gauche à Grenoble, à deux ans des prochaines élections municipales". Jusqu'ici, le clan Avrillier/Comparat ne s'était jamais attaqué qu'à des élus de droite et avait même défendu Piolle pour le dossier des tuiles malgré sa condamnation ! Le revirement en est d'autant plus important.
PIOLLE S'ACCROCHE...
Pour l'instant, Piolle s'accroche à son fauteuil. À la question "si les faits sont avérés par la justice, est-ce que vous envisageriez de démissionner ?", il a encore répondu par une pirouette ridicule ("si jamais je reconnaissais avoir mangé un enfant, est-ce que je démissionnerais ?") puis confirmé son intention d'être Maire jusqu'en mars 2026. Comme d'habitude il est dans l'incapacité de se remettre en cause, d'interroger sa situation et de jauger tout le mal qu'il fait à l'institution municipale.
... MAIS LA MAJORITÉ NE TIENT PLUS QU'À UN FIL
Sauf que Piolle doit son fauteuil de Maire aux élus de sa majorité, et que celle-ci ne tient plus qu'à un fil. À 7 élus pour être exacts : avec seulement 36 élus sur 59 suite aux multiples départs, il suffirait de 7 élus frondeurs pour que les Verts/LFI soient mis en minorité. Or, l'ADES en compte encore 14 au sein du groupe "Grenoble en commun" (dont des poids lourds comme Olivier Bertrand, Vincent Fristot). Suffisamment pour faire pression et obtenir la mise en retrait demandée par Avrillier. Prendront-ils une initiative en ce sens ? D'autres élus auront-ils un sursaut d'honneur et rompront-ils avec le titanic piollesque tant qu'il en est encore temps ? Affaire à suivre.
AVIS DE TEMPÊTE POUR LA FIN DE MANDAT
"Moins d’un an après la condamnation d’Éric Piolle pour délit de favoritisme dans l’attribution des marchés 2015 et 2016 de la Fête des tuiles, voilà qui jette en tout cas un voile supplémentaire sur une majorité par ailleurs déjà suffisamment secouée depuis 2020 par plusieurs départs en son sein, à la suite des épisodes du burkini et de la hausse massive de la taxe foncière" conclut Jean-Benoit Vigny pour son article d'hier dans le Dauphiné, intitulé "Éric Piolle et Élisa Martin dans l’œil du cyclone".
On ne peut que lui donner raison. À moins de deux ans des élections municipales, après 10 ans aux commandes le ciel de la fin de mandat déjà bien assombri pour les Rouge/Verts vient de virer à la tempête incontrôlable. Et le compte-à-rebours ne fait que commencer.
Cette majorité, quel panier de crabes!
Pour les donneurs de leçons: « qui vole un oeuf… »
P.I.T.O.Y.A.B.L.E le Père Vert…
il y a de quoi faire débander l’arc humaniste….
Quelle riposte médiatique de Piolle !
De + en +, Il m’apparaît comme un type médiocre, assez banal.
Un perfide mielleux qu’on croise (trop) souvent dans la vie active.
Bouffi d’orgueil mal placé, puis planqué derrière une voix doucereuse, pour attendrir les niais.
Le vaniteux, en toute humilité, parle toujours d’éthique, de droiture morale et de l’avenir de la planète… mais plus un individu invoque SA noblesse d’esprit, met en avant SA probité, plus on est en droit de s’en méfier…
Le regard triste du cocker lui va bien, on dirait un Jerome Cahuzac piteux, chassé de sa niche.
Indignation au nom des cockers, outragés d’être comparés à EPiolle!
Le pire, si cela est avéré, c’est de penser à tout ce qui n’est pas révélé…d’autres magouilles, d’autres affaires, car j’ai du mal à croire que pour oser une chose pareille, il faut être coutumier du fait et sûr de son impunité.
L’ADES fait preuve de courage en dénonçant elle aussi le fait qu’il y a un problème de probité à conserver leurs mandats pour Piolle et Martin coûte que coûte…c’est correct et même si je ne partage évidemment pas leurs idées, c’est courageux.
Sur cette affaire : Je suis outré. Piolle était déjà un peu louche avec ses affaires autour de sa démission de HP, comme après le trucage du marché de la fête des Tuiles, mais là c’est grave. Se servir de l’argent du contribuable en échange de services probablement de cette femme tout en se servant d’un collaborateur, C’est honteux. Et ça se dit de gauche et d’une extreme probité. Mais comment peut-on être aussi assertif avec ces révélations ?!
Ces gens abîment la politique, ces gens usent de leur pouvoir, ces gens n’ont plus aucune limite.
Ils affaiblissent les institutions et la démocratie.
La justice les condamnera c’est une évidence mais quand ? À quelle peine ? Quant à Martin, membre de LFI, je la revois hurler contre la réforme des retraites alors qu’elle a detourné des recettes fiscales pour la France pendant de longs mois, mais où on est ?
Au final la majorité de Grenoble va probablement exploser, en tout cas c’est souhaitable même pour ceux qui étaient encore avec Piolle cest derniers mois s’ils veulent être crédibles aux prochaines municipales, quant à la Métro, j’espère que Ferrari va enfin recomposer sa majorité, au final un attelage trans partisan – mais honnête – sans les écolos ne serait il pas plus favorable aux administrés ?