TRI SÉLECTIF, ORDURES MÉNAGÈRES, DÉCHETTERIES : LES ÉLUS VERTS ONT TOUT FAUX

Posted On 23 avril 2024

« Comme il ne s’agit pas d’un préavis de grève au niveau local, nous sommes démunis (...) sans revendication locale précise, on ne peut pas avancer. Or des demandes officielles, notamment concernant les effectifs, ne sont pas venues jusqu’à moi ». Comme à leur habitude, les élus Verts Piollistes ne peuvent rien faire. Lionel Coiffard, Vice-Président (Verts) de la métro chargé des ordures ménagères répond au Dauphiné (22/4/24) que "les demandes ne sont pas venues jusqu'à moi" (!). Ce qui explique que la grève se poursuive dans les déchetteries que les usagers trouvent ponctuellement fermées... Pourtant les salariés ont des revendications concernant les effectifs que le Vice-Président ne connait pas. Eux qui se disent si proches des mouvements sociaux, il ne leur est jamais venu à l'idée de connaitre ceux des services dont ils ont la responsabilité.

GESTION DES DÉCHETTERIES : C'EST PIRE

Car si le mouvement est national, Isabelle Calendre (DL du 22/4/24) explique bien que les revendications locales sont très fortes. Un syndicaliste rappelle : « Nous avions fait une première opération d’ampleur en 2018 : 16 déchetteries sur les 21 de la métropole avaient été fermées pendant 14 jours. Nous ne supportions plus les méthodes de gestion de l’ancienne équipe managériale. Au final, nous avions obtenu des choses, et une nouvelle équipe est arrivée » se remémore François-Olivier Bard. « Mais depuis… c’est pire ! On demande par exemple des horaires adaptés pour l’été, ou des renforts le samedi (...) On doit aussi gérer l’impact de certaines décisions d’économie : on nous a par exemple enlevé les tractopelles. Désormais, les bennes sont plus souvent pleines et on est obligé de refuser des usagers ! Face à tout cela, les agents sont épuisés. »

LIONEL COIFFARD (Verts) : "LE CLIMAT SOCIAL MÉTROPOLITAIN EST TRÈS BON"

Rappelons, car le Dauphiné ne le précise pas, que le précédent Vice-Président "responsable" était un élu Piolliste Verts, Georges Oudjaoudi et son successeur, Lionel Coiffard...

D'ailleurs ce dernier juge que «  le climat social métropolitain est très bon : les négociations se passent bien, certaines choses ont abouti. » (DL 22/4/24). La technique est répétitive : nier le réel. Quand on observe le nombre d'encombrants déposés devant les déchetteries et dans l'espace public, on comprend immédiatement que ça ne fonctionne pas à la satisfaction des usagers. Par exemple des déchetteries fermées à 17h30 ne sont d'aucune utilité pour certains commerçants et artisans.

UN PAYSAGE GRENOBLOIS DÉVASTÉ DE POUBELLES

Le déni est le même pour le ramassage des ordures ménagères. La nouvelle organisation a été pensée théoriquement et mise en application sans aucune adaptation au terrain. Il en résulte ce paysage grenoblois dévasté de poubelles qui débordent, occupant la chaussée des journées entières - parfois plusieurs jours - ce tri sélectif qui ne s'effectue pas car trop compliqué et ne répondant pas aux besoins des usagers.

TRI SÉLECTIF : "NOUS SOMMES TRÈS MAUVAIS" RECONNAIT C. FERRARI

Eric Piolle et ses amis qui gèrent le dossier depuis 10 ans sont en échec complet : la métropole est une des dernières de France pour le tri sélectif. “Nous sommes très mauvais” avait même reconnu pour une fois lucide Christophe Ferrari (DL du 10/11/17). Des élus qui annonçaient qu'“aux alentours de 2019 (!) chaque poubelle sera équipée d’une puce et il faudra bad­ger pour l’ouvrir". Compte tenu du trop plein des poubelles et du manque de ramassage, nombre de grenoblois profitent du jour de ramassage sans se soucier de la couleur de la poubelle, pour se débarrasser de ce qu'ils ne peuvent stocker. Si l'on se fie à l'observation des poubelles vertes et marrons, la tri semble régresser considérablement.

L. COIFFARD SE POSE LA QUESTION DE LAVER LES POUBELLES...

Mais les élus poursuivent dans la même politique inadaptée et refusent de prendre en compte ces phénomènes qui démontrent que ça ne fonctionne pas. Au contraire, Lionel Coiffard (DL 4/11/23) a seulement découvert que "ces poubelles marron, elles se salissent comme la grise, il faudra peut-être en période estivale les laver régulièrement". Ajoutant "Et si la canicule s’installe, on adaptera le dispositif et il faudra peut-être à l’avenir procéder à une double collecte hebdomadaire". Mais ça ne lui viendrait pas à l'idée actuellement ? Sans canicule? 

DES CAMIONS DE DÉCHETS VERS L'ITALIE ET L'ESPAGNE

Les élus Piollistes sont aussi responsables d'Athanor, le centre de tri. On avait appris en 2021 que des milliers de tonnes de cartons collectés sur la Métropole sont chargés sur des camions et conduits pour être traités en Espagne. Quant aux déchets de bois (meubles, encadrement de fenêtres, etc), les 8000 tonnes annuelles sont transportées de la même manière en… Italie.

ATHANOR : 172 NON CONFORMITÉS IMPORTANTES...

Le bilan financier de la gestion confiée au privé par Georges Oudjaoudi, le Vice Président Vert, est catastrophique : « la Métro a fait réaliser en 2020 un état des lieux (Athanor) par l’APAVE qui a pointé 172 non conformités importantes". Pour un chiffre d’affaires de 8 millions d'euros la société privée gestionnaire d’Athanor empochait 1,3 millions d'euros de résultats sous le regard bienveillant des élus Verts. Il ne s'est rien passé quand ils ont mis fin au contrat.

... PLUS ASSURABLE JUSQU'EN 2028/29...

Athanor, le centre de tri en avance sur son temps (1992) quand les majorités Carignon l'ont inauguré, n'est plus aux normes, n'est plus assurable avant 2028/29 à condition que tous les travaux soient réalisés. Une note interne pointant « l’important problème qu’il faudrait arriver à résoudre c’est la mauvaise qualité du tri par les habitants qui entraine un refus de tri d’environ la moitié de ce qui arrive et donc repart à l’incinérateur. »

300 MILLIONS D'EUROS POUR TRAITER LE PROBLÈME POUR 50 ANS !

Incapables de traiter les questions à partir des faits, ils se sont engagés dans des investissements de reconstruction de l'incinérateur des déchets dont personne ne peut maitriser le bien-fondé. Et si les déchets sont mal triés quel est l'efficacité de l'investissement? De l'ordre de ... 300 millions d'euros afin de traiter le problème pour les 50 années à venir !

LES GRENOBLOIS N'ONT PAS FINI DE SOUFFRIR

Comme toujours ils sont excellents dans les projections ! Incapables de gérer le présent : déchetteries qui fonctionnent mal, ramassage des ordures désorganisé, tri sélectif inefficace, Athanor plus aux normes jusqu'en 2028. Mais nos cadors locaux seront très bons jusqu'en 2075 après 300 millions d'euros d'investissements nouveaux...

Il y a tout à craindre car le cumul de l'incompétence, de la suffisance permanente et de la dépense publique ont fait et vont continuer à faire des dégâts sur tous les plans. Les grenoblois n'ont pas fini de souffrir.