« VIVRE AVEC LE DEAL » : L’ATTEINTE À LA LIBERTÉ CULTURELLE
L'affaire du spectacle sous-titré "comment vivre à proximité d'un point de deal" par la municipalité continue de faire couler de l'encre après de nouveaux rebondissements.
LE SPECTACLE ANNULÉ À GRENOBLE
Hier, la compagnie "artiflette" qui en est à l'origine a ainsi annoncé qu'elle renonçait à jouer la pièce suite à la levée de boucliers. Elle devait être jouée quartier Saint-Bruno, en présence d'Eric Piolle et de l'adjoint de secteur Verts/ADES Olivier Bertrand (qui monte au créneau depuis 2 jours pour persister et signer dans cette opération).
LE SOUS-TITRE N'EST PAS UN CHOIX DE LA COMPAGNIE
Dans le communiqué dans lequel elle explique renoncer à jouer la pièce à Grenoble pour le moment, la compagnie révèle également ne pas être "à l’origine du bandeau apposé sous l’affiche par l’organisateur". C'est donc bien la ville de Grenoble, toute seule, qui a décidé d'orienter la pièce avec le sous-titre « Comment vivre au quotidien à proximité d’un point de deal ? ».
UNE ATTEINTE À LA LIBERTÉ CULTURELLE
L'affaire est donc choquante à double-titre, car la volonté d'apprendre aux Grenoblois à s'acclimater aux dealers en bas de chez eux est le fruit d'une atteinte à la liberté culturelle par la municipalité. Cette dernière récupère la création artistique d'une compagnie pour la faire coller à ses dogmes et faire passer les messages qu'elle choisit en en modifiant le sens initial.
DANS LA DROITE LIGNÉE DE LA MISE SOUS TUTELLE MUNICIPALE
Sur le fond comme sur la forme, c'est un naufrage moral pour le système Piolle. Malheureusement ce n'est pas un cas isolé, puisque cette mise sous tutelle du monde culturel est au coeur du projet des Rouge/Verts, orchestrée par l'adjointe Lucille Lheureux (Verts): reprise de la programmation des théâtres municipaux (dont la fréquentation est depuis en chute libre...), création d'une charte imposant aux acteurs culturels de souscrire aux préoccupations idéologiques de la majorité municipale s'ils veulent bénéficier d'une subvention...
QU'AURAIT-ON ENTENDU SI UNE MUNICIPALITÉ DE DROITE AGISSAIT AINSI ?
La caporalisation de la culture pour promouvoir des dogmes est une des caractéristiques fortes des régimes totalitaires. Les "avancées" de la municipalité en ce sens ne font pourtant pas couler beaucoup d'encre, comme si le fait que cela émane d'une majorité de gauche offrait un totem d'immunité. Que n'aurait-on pas entendu si une municipalité de droite imposait une charte idéologique au monde de la culture ou ajoutait des sous-titres pour orienter des spectacles en fonction des messages qu'elle veut faire passer !
O. BERTRAND : "LA VILLE ASSUME" !
Le système Piolle a réagi à cette affaire par la voix d'Olivier Bertrand, adjoint de secteur, qui confirme la provocation : "Nous n'avons pas fait de gaffe. La ville assume". Voilà pour ceux qui ne voulaient pas y croire : la ville de Grenoble assume détourner l'objet d'une pièce pour faire passer le message qu'il faut s'habituer au deal en bas de chez soi. Quant à la polémique qui a largement transcendé les clivages, elle est balayée et ne serait que le fruit de "plusieurs comptes réactionnaires sur les réseaux sociaux". On retrouve finalement les mêmes arguments fallacieux qu'au moment du burkini, cet autre épisode de naufrage municipal.
"L'OPPOSITION" DE GAUCHE RAPPELLE SON FOND IDÉOLOGIQUE AVEC CETTE AFFAIRE
Au passage, on peut noter une légère prise de position du groupe des exclus de la majorité (Maxence Alloto, Pascal Clouaire, Anouche Agobian, Laure Masson, Barbara Schuman, Hakim Sabri, Amel Zenati) qui pointent timidement l'ajout du sous-titre et fustigent "une part de responsabilité [de la majorité municipale] dans le retentissement médiatique de ces derniers jours". Comme si le problème était la médiatisation du sujet. Mais surtout, l'absence de réaction du groupe "d'opposition" socialiste (Cécile Cénatiempo, Hassen Bouzeghoub, Romain Gentil), qui rappelle à chaque occasion qu'il ne faut surtout pas compter sur eux pour incarner une alternative aux Rouge/Verts à Grenoble puisqu'ils ont le même fond idéologique et sont les plus conciliants avec eux quel que soit le dossier.
LE GROUPE D'OPPOSITION DEMANDE DES SANCTIONS
Le groupe d'opposition d'Alain Carignon, après être beaucoup intervenu lundi, a réagi aussi sur l'atteinte à la liberté culturelle : "Les moyens financiers accordés à cette opération plutôt qu’à lutter contre l’insécurité démontre le caractère totalement idéologique de sa politique. Elle est de plus en plus hors sol. Mais le groupe d’opposition demande aussi à Eric Piolle de condamner la décision qui a été prise par sa municipalité de détourner unilatéralement une création de son objet et de son esprit en ajoutant une mention sur l’affiche de la présentation de la pièce de théâtre. Cette nouvelle atteinte à la liberté et la création artistique constitue un pas de plus dans la mainmise politique de la ville sur la culture".
A. CARIGNON : "JE DEMANDE À ÉRIC PIOLLE DE PRENDRE DES SANCTIONS"
Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, et interviewé par Le Figaro ou encore sur Sud Radio, le le principal opposant de la mairie écologiste (comme le qualifie l'hebdomadaire "Le Point") a demandé à Eric Piolle de prendre des sanctions contre l’élu qui a décidé de détourner une création culturelle au profit de son idéologie. La réaction de l'adjoint Olivier Bertrand qui annonce qu'il persiste et signe réduit malheureusement à néant tout espoir que cette maison de fous qu'est devenue la municipalité revienne à la raison.
UNE TÂCHE SUPPLÉMENTAIRE POUR LA VILLE
Ce triste épisode, nouvelle forfaiture piollesque, restera comme une tâche supplémentaire pour notre ville. Une provocation de plus pour les Grenoblois, illustration de la dérive idéologique et morale d'un noyau dur d'élus de plus en plus radicalisés à mesure qu'ils se replient sur eux-mêmes. Eric Piolle démarre décidément à merveille l'année anniversaire des 10 ans de son arrivée au pouvoir à Grenoble.
Rappel républicain : tout Maire, porteur de l’écharpe bleu blanc rouge, doit d’abord faire respecter la loi, donc défendre les honnêtes citoyens contre la terreur imposée par les delears.
MM Piolle et Bertrand devraient être démis et poursuivis pour complicité avec les voyous.
Ras le bol de cette « maison de fous » (comme vous le dites justement) qui détruit le bien-vivre ensemble !
C’est bien pire que détourner une création au profit d’une idéologie. C’est dire: « les dealers (d’en bas) sont nos copains ». Titre: les copains d’en bas- comment vivre au quotidien à proximité d’un point de deal?-donc les dealers d’en bas sont nos copains. Des copains, vraiment? Oui, cela mérite des poursuites pour collusion, complicité,mise en danger de la vie d’autrui,bref, atteinte à la loi, atteinte à la liberté, incitation à se droguer et qui sait? corruption.
J’ajoute que ce spectacle était annocé pour les moins de onze ans!
Eratum: spectacle annoncé « à partir de onze ans ».
Quand on voit ce qui se passe avec les gangs de dealers en Equateur… est-ce que ça va venir chez nous?
« Comment vivre au quotidien à proximité d’un point de deal ? »
Je vis, on vit, nombreux, au jour le jour à côté d’un point de deal.
Piolle, Bertrand veulent nous apprendre à vivre ? On y parvient avec dignité…
Nous donner des conseils de bien-être ? Nous reciviliser ? Nous inculquer la politesse ? Nous ordonner la bienveillance ?
» Baissez la tête, serrez les dents, fermez vos bouches, tendez l’autre joue, démerdez-vous …à proximité d’un point de deal » aurait été nettement + explicite et moins hypocrite en bandeau du bas de l’affiche du spectacle.
Avez vous vu cette représentation théâtrale jusqu’au bout, le sens de ce spectacle et les mots de la fin? Critiquer une pièce sur son titre, sans l’avoir vue, n’est ni honnête, ni respectueux de soi et des autres. Le titre d’un film, d’une œuvre théâtrale, donne à réfléchir, mais ne dit pas ce qui va en ressortir, sinon il n’y aurait aucun intérêt à construire un spectacle.
Perso je l’ai vue, et ce qui ressort de cette pièce est très différent des mots rajoutés sur les affiches, par la municipalité de Grenoble.
c’est tout à fait ce que nous disons. La municipalité a détourné une oeuvre à des fins politiques. Il s’agit d’une atteinte grave à la création culturelle et il est incompréhensible que la compagnie cautionne cette méthode