DROGUE : LA VILLE LUTTE AVEC… DES SPOTS VIDÉOS !
Place Gre'net revient sur la présentation jeudi dernier du plan de la municipalité Piolle pour lutter contre les drogues. Les dealers n'ont qu'à bien se tenir.
LA VILLE PRÉSENTE UN PLAN
La ville a en effet souhaiter présenter son plan de « prévention des addictions et des risques associés ». Un sujet qui regroupe des problématiques aussi différentes que l'addiction aux écrans, au tabac, à l'alcool ou encore aux drogues illégales. Le plan repose principalement sur le financement d'associations qui œuvrent dans ce domaine, de la mise en relation avec des professionnels et de la formation autour du sujet. Rien de révolutionnaire donc.
LE VERBIAGE HABITUEL
On retrouve parmi les exemples d'actions quelques perles, comme la majorité municipale nous y a habitué. On aura ainsi droit à une « cellule de coordination autour de situations individuelles complexes » (on a hâte de voir l'efficacité de cet énième instance de réunionite) ou à "la signature et diffusion de l’arrêté interdisant la vente de protoxyde d’azote" (encore faudrait-il le faire respecter !).
DROGUES : LA VILLE S'ATTAQUE AUX CONSOMMATEURS...
En ce qui concerne la consommation de drogues, la Municipalité souhaite « sensibiliser les consommateurs aux externalités négatives engendrées par leur consommation » pour « que chacun‑e s’interroge sur sa responsabilité. » Il y a déjà de quoi être sceptique quant à la capacité d'une collectivité de convaincre un consommateur de couper court à une addiction...
...AVEC DEUX SPOTS VIDÉOS
Et on l'est d'autant plus en découvrant le fer de lance de la campagne : deux spots vidéos d'environ 1 minute chacun diffusés sur les réseaux sociaux de la ville. Ils ont beau être très sympathiques et joliment réalisés, il y a beau avoir cette volonté de montrer les conséquences du deal pour les habitants à proximité d'un point de vente, on imagine mal deux courts-métrages, aussi vite diffusés qu'ils seront oubliés dans ce royaume de l'instantanéité que sont les réseaux, changer la donne et convaincre des personnes d'arrêter de consommer des substances illicites.
DES MOYENS DÉCALÉS DE LA RÉALITÉ
Les "moyens" déployés par la ville en diffusant deux spots apparaissent en effet cruellement décalés de la réalité que vivent les Grenoblois soumis au trafic de drogue. On imagine mal les habitants qui voient leur quotidien pourri par les bandes qui tiennent le trafic dans leur quartier se réjouir de la réalisation de petites vidéos alors qu'ils attendent des actes concrets contre les délinquants et de la fermeté.
A. CARIGNON : "ON EST À CÔTÉ DE L'URGENCE"
Le sujet était passé en délibération au cours du conseil municipal de juin dernier. Alain Carignon, coprésident du groupe d'opposition, était alors intervenu pour dénoncer "quelque chose de vraiment à côté de l'urgence qu'il y aurait à défendre les victimes du trafic" et "l'écart entre les problématiques que rencontrent les habitants et la délibération".
PENDANT CE TEMPS, LES DEALERS SONT LOGÉS DANS LES HLM...
Alain Carignon rappelle également que pendant que les élus Rouges/Verts se félicitent de lancer deux courts-métrages, ils laissent les dealers tranquillement installés dans des logements sociaux d'ACTIS et de Grenoble-Habitat car ils refusent de contrôler les attributions... alors qu'ils sont à la tête de ces deux bailleurs. L'opposition demande depuis le début du mandat un contrôle strict et une expulsion des dealers condamnés pour éviter qu'ils ne transforment des secteurs entiers en zone de non-droit.
SAINT-BRUNO : L'EXEMPLE DU POINT DE DEAL QUI DÉGÉNÈRE
L'exemple le plus marquant récemment est sans aucun doute celui de la place Saint-Bruno, émaillée de fusillades entre bandes rivales pour le contrôle du point de deal en fin d'été, terrorisant les habitants pas à l'abri d'une balle perdue. La Préfecture et la police nationale ont dû montrer les muscles en se déployant plusieurs jours d'affilée pour calmer le jeu. Les élus Piollistes ont eux daigné organiser une réunion... au cours de laquelle ils ont encore pu témoigner de leurs grandes ambitions pour lutter contre le trafic.
LES AGENTS DE LA VILLE EN "BOUCLIER" CONTRE LE DEAL !
Olivier Bertrand et Pierre Meriaux (Verts/LFI) ont ainsi expliqué vouloir... fermer le passage de la bibliothèque à Saint-Bruno pour en faire une terrasse et "créer un espace apaisé" (!). Après les vidéos, la terrasse pour lutter contre les dealers. On imagine à quel point ils sont tétanisés. Plusieurs employés de la bibliothèque municipale ont d'ailleurs fait part de leur colère suite à cette réunion, constatant que la réponse des élus Rouges/Verts est de "positionner la bibliothèque comme service public bouclier contre le deal dans la quartier", ce qui les met de facto en première ligne face aux délinquants !
MAUD TAVEL AUX ABONNÉS ABSENTS
Il est un silence qui se fait plus assourdissant encore que pour les autres élus de la majorité : c'est celui de Maud Tavel, qui a hérité du poste d'adjointe à la "tranquillité publique". L'une de ses dernières sorties médiatiques avait été pour expliquer qu'elle veut utiliser les caméras... pour verbaliser le stationnement. Le sens des priorités. Depuis, calme plat : elle a disparu de la circulation car l'ex égérie de Piolle serait excédée par le comportement et les méthodes du Maire. Pour les évènements de Saint-Bruno, c'est ainsi le servile exécutant Pierre Meriaux (dont la délégation n'a rien à voir avec le sujet) qui a répondu à la presse en récitant des éléments de langage hors-sol, comme à son habitude.
UN DÉNI QUI COÛTE CHER
En dénonçant timidement les conséquences du deal pour les habitants tout en le laissant prospérer par refus de s'attaquer au sujet de la sécurité, la municipalité Piolle fait montre encore une fois de l'étendue de son déni. Un déni qui se paye cher car pendant ce temps, les Grenoblois qui subissent l'emprise et les nuisances d'un point de deal dans leur hall d'immeuble, dans leur rue, dans leur quartier sont de plus en plus nombreux. Et le quotidien insupportable qui leur est imposé n'est, lui, pas une fiction sortie d'un court-métrage. La politique de l'autruche et la culture de la déresponsabilisation d'Eric Piolle auront fait perdre un temps précieux, alors que le groupe d'Alain Carignon met sur la table un "plan sécurité" depuis le début du mandat.
Par son inaction, notre Melon d’Or se rend coupable de complicité avec les dealers.
Quelques heures de marche à travers la ville permettent de mesurer l’étendue du phénomène. D’autant qu’aux points de deal « historiques » s’agrègent de nouvelles « franchises » dans des rues jusqu’alors épargnées.
Bref, ça métastase à Gre…
Même des villes très à gauche optent pour le renforcement de la vidéo protection.
Peut-être que des caméras qui tournent 7 jours / 7 captent mieux le réel de la situation que des clips de 60 secondes ?
Peut-être qu’elles favorisent des actions concrètes pour tenter d’endiguer ce phénomène ?
Ah oui…mais non, trop stigmatisant !
Risque d’altérer le « bien vive ensemble » cher à Grenoble et perceptible à chaque abord de point de came !