DROGUE : LA VILLE LUTTE AVEC… DES SPOTS VIDÉOS !

Place Gre'net revient sur la présentation jeudi dernier du plan de la municipalité Piolle pour lutter contre les drogues. Les dealers n'ont qu'à bien se tenir.

LA VILLE PRÉSENTE UN PLAN

La ville a en effet souhaiter présenter son plan de « prévention des addictions et des risques associés ». Un sujet qui regroupe des problématiques aussi différentes que l'addiction aux écrans, au tabac, à l'alcool ou encore aux drogues illégales. Le plan repose principalement sur le financement d'associations qui œuvrent dans ce domaine, de la mise en relation avec des professionnels et de la formation autour du sujet. Rien de révolutionnaire donc.

On se rappelle d'Antoine Back (Verts/LFI) prenant la pose pour installer des cendriers devant les photographes... Cendriers qui n'ont jamais servi car vite dégradés et ont ensuite été retirés : vous pouvez faire confiance à l'efficacité des phares de l'humanité pour la lutte contre le tabagisme !

LE VERBIAGE HABITUEL

On retrouve parmi les exemples d'actions quelques perles, comme la majorité municipale nous y a habitué. On aura ainsi droit à une « cellule de coordination autour de situations individuelles complexes » (on a hâte de voir l'efficacité de cet énième instance de réunionite) ou à "la signature et diffusion de l’arrêté interdisant la vente de protoxyde d’azote" (encore faudrait-il le faire respecter !). 

DROGUES : LA VILLE S'ATTAQUE AUX CONSOMMATEURS...

En ce qui concerne la consommation de drogues, la Municipalité souhaite « sensibiliser les consommateurs aux externalités négatives engendrées par leur consommation » pour « que chacun‑e s’interroge sur sa responsabilité. » Il y a déjà de quoi être sceptique quant à la capacité d'une collectivité de convaincre un consommateur de couper court à une addiction...

...AVEC DEUX SPOTS VIDÉOS

Et on l'est d'autant plus en découvrant le fer de lance de la campagne : deux spots vidéos d'environ 1 minute chacun diffusés sur les réseaux sociaux de la ville. Ils ont beau être très sympathiques et joliment réalisés, il y a beau avoir cette volonté de montrer les conséquences du deal pour les habitants à proximité d'un point de vente, on imagine mal deux courts-métrages, aussi vite diffusés qu'ils seront oubliés dans ce royaume de l'instantanéité que sont les réseaux, changer la donne et convaincre des personnes d'arrêter de consommer des substances illicites. 

400 vues du spot vidéo sur la page Facebook de la ville : score très léger qui ne risque pas d'avoir un impact sur les consommateurs...

DES MOYENS DÉCALÉS DE LA RÉALITÉ

Les "moyens" déployés par la ville en diffusant deux spots apparaissent en effet cruellement décalés de la réalité que vivent les Grenoblois soumis au trafic de drogue. On imagine mal les habitants qui voient leur quotidien pourri par les bandes qui tiennent le trafic dans leur quartier se réjouir de la réalisation de petites vidéos alors qu'ils attendent des actes concrets contre les délinquants et de la fermeté. 

A. CARIGNON : "ON EST À CÔTÉ DE L'URGENCE"

Le sujet était passé en délibération au cours du conseil municipal de juin dernier. Alain Carignon, coprésident du groupe d'opposition, était alors intervenu pour dénoncer "quelque chose de vraiment à côté de l'urgence qu'il y aurait à défendre les victimes du trafic" et "l'écart entre les problématiques que rencontrent les habitants et la délibération". 

L'intervention d'Alain Carignon.

PENDANT CE TEMPS, LES DEALERS SONT LOGÉS DANS LES HLM...

Alain Carignon rappelle également que pendant que les élus Rouges/Verts se félicitent de lancer deux courts-métrages, ils laissent les dealers tranquillement installés dans des logements sociaux d'ACTIS et de Grenoble-Habitat car ils refusent de contrôler les attributions... alors qu'ils sont à la tête de ces deux bailleurs. L'opposition demande depuis le début du mandat un contrôle strict et une expulsion des dealers condamnés pour éviter qu'ils ne transforment des secteurs entiers en zone de non-droit.

SAINT-BRUNO : L'EXEMPLE DU POINT DE DEAL QUI DÉGÉNÈRE

L'exemple le plus marquant récemment est sans aucun doute celui de la place Saint-Bruno, émaillée de fusillades entre bandes rivales pour le contrôle du point de deal en fin d'été, terrorisant les habitants pas à l'abri d'une balle perdue. La Préfecture et la police nationale ont dû montrer les muscles en se déployant plusieurs jours d'affilée pour calmer le jeu. Les élus Piollistes ont eux daigné organiser une réunion... au cours de laquelle ils ont encore pu témoigner de leurs grandes ambitions pour lutter contre le trafic.

LES AGENTS DE LA VILLE EN "BOUCLIER" CONTRE LE DEAL !

Olivier Bertrand et Pierre Meriaux (Verts/LFI) ont ainsi expliqué vouloir... fermer le passage de la bibliothèque à Saint-Bruno pour en faire une terrasse et "créer un espace apaisé" (!). Après les vidéos, la terrasse pour lutter contre les dealers. On imagine à quel point ils sont tétanisés. Plusieurs employés de la bibliothèque municipale ont d'ailleurs fait part de leur colère suite à cette réunion, constatant que la réponse des élus Rouges/Verts est de "positionner la bibliothèque comme service public bouclier contre le deal dans la quartier", ce qui les met de facto en première ligne face aux délinquants ! 

MAUD TAVEL AUX ABONNÉS ABSENTS

Il est un silence qui se fait plus assourdissant encore que pour les autres élus de la majorité : c'est celui de Maud Tavel, qui a hérité du poste d'adjointe à la "tranquillité publique". L'une de ses dernières sorties médiatiques avait été pour expliquer qu'elle veut utiliser les caméras... pour verbaliser le stationnement. Le sens des priorités. Depuis, calme plat : elle a disparu de la circulation car l'ex égérie de Piolle serait excédée par le comportement et les méthodes du Maire. Pour les évènements de Saint-Bruno, c'est ainsi le servile exécutant Pierre Meriaux (dont la délégation n'a rien à voir avec le sujet) qui a répondu à la presse en récitant des éléments de langage hors-sol, comme à son habitude. 

Maud Tavel, un temps pressentie pour succéder à Piolle, a disparu. Elle a repris son boulot à la Mairie de St Martin d'Hères. Carbonisée après avoir été le plan B des Verts pour la métro puis sa candidate tête de liste aux régionales sèchement écartée. Si ses ambitions personnelles comptent peu pour les Grenoblois, on ne peut que déplorer qu'une adjointe en charge d'un sujet aussi important soit aux abonnés absents.

UN DÉNI QUI COÛTE CHER

En dénonçant timidement les conséquences du deal pour les habitants tout en le laissant prospérer par refus de s'attaquer au sujet de la sécurité, la municipalité Piolle fait montre encore une fois de l'étendue de son déni. Un déni qui se paye cher car pendant ce temps, les Grenoblois qui subissent l'emprise et les nuisances d'un point de deal dans leur hall d'immeuble, dans leur rue, dans leur quartier sont de plus en plus nombreux. Et le quotidien insupportable qui leur est imposé n'est, lui, pas une fiction sortie d'un court-métrage. La politique de l'autruche et la culture de la déresponsabilisation d'Eric Piolle auront fait perdre un temps précieux, alors que le groupe d'Alain Carignon met sur la table un "plan sécurité" depuis le début du mandat

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