NOBLECOURT : LE RETOUR DES APPARATCHIKS PS
Dans le liste des revenants avec Olivier Noblecourt, le délégué aux pauvres et supplétif d’Eric Piolle pour le second tour des municipales, figure Michel Orier qui avait déjà été l’un des colistiers de Jérôme Safar alors qu’il était directeur d’administration centrale de l’Etat. Suivez mon regard...
UNE CARRIÈRE A L'ABRI DU PS
Cadre militant, Michel Orier doit sa carrière au parti socialiste qu’il sert fidèlement depuis de nombreuses années.
Directeur de la Maison de la culture d’Amiens de 1991 à 2000, il préside de 1999 à 2000 le très puissant Syndicat National des Entreprises artistiques et culturelles, le SYNDEAC.
UN VÉRITABLE SYNDICAT D'INTÉRÊTS PERSONNELS
En avril 2000 il devient le conseiller technique chargé du « théâtre, des musiques actuelles et des autres spectacles vivants » au cabinet de la toute nouvelle ministre de la culture socialiste Catherine Tasca qui avait été directrice générale de la Maison de la Culture de Grenoble de 1973 à 1977. Elle est proche de Michel Destot, rocardien comme elle, qui était alors conseiller municipal de la troisième mandature Dubedout.
Yolande PRADILLA CHARGÉE du DOSSIER MC2
Quand il arrive au cabinet de Catherine Tasca, le chantier de la requalification de la maison de la culture est en cours depuis 1999 sous la conduite de Yolande Padilla qui a été nommée par la précédente ministre socialiste de la culture, Catherine Trautmann.
Alain CARIGNON OBTIENT LES CRÉDITS DE RÉNOVATION
On se rappelle qu'Alain Carignon a obtenu en 1994 d'Edouard Balladur le financement à 50 % de la rénovation du Cargo mais que Michel Destot à son arrivée en 1995 mettra 4 ans pour seulement lancer un dossier financièrement bouclé.
Y.PRADILLA CONTRAINTE DE JETER L'ÉPONGE
Sous l’impulsion de Catherine Tasca et de Michel Orier, les objectifs de la mission de Yolande Padilla sont transformés pour être à l’inverse de ce qu’ils étaient initialement. Bien que son projet soit approuvé le 13 septembre 2001, les tutelles émettent de très fortes réserves le 7 février 2002. Après plusieurs mois d’un intense bras de fer (Emmanuel de Roux, « Le Cargo de Grenoble dans la tempête », Le Monde, mardi 22 janvier 2002, p.29) , Yolande Padilla jette l’éponge le 24 avril.
M.ORIER DÉSIGNÉ HORS PROCÉDURE
Le 5 mai Jacques Chirac est élu président de la République. les ministres socialistes quittent leur ministère. Fin avril, Catherine Tasca nomme dans l’urgence à la direction de la maison de la culture de Grenoble celui qui en avait « piloté » le dossier à ses côtés, Michel Orier, et ce en passant outre la procédure d‘appel à candidatures. Une habitude dans la Nomenklatura locale.
RENVOYÉE APRÉS LUI AVOIR RENOUVELÉ LA CONFIANCE
Si l’éviction de Yolande Padilla semblait acquise depuis longtemps, ce que confirme Gilles Kuntz au nom des élus grenoblois des Verts/Ades :« Les tutelles …auraient, sans le dire franchement, "décidé" de renvoyer la directrice générale de la Maison de la Culture en préfiguration, Mme Yolande Padilla, alors que quelques temps auparavant, ils réitéraient leur confiance… » (Gilles Kuntz, Vœu pour la Maison de la Culture, 18 février 2002).
M.ORIER DÉMENT QU'ON DÉGAGE POUR LUI
La nomination de Michel Orier à sa succession l’était également, « …la rumeur en courait… » (https://next.liberation.fr/culture/2002/05/02/michel-orier-nomme-a-grenoble_402073) , ce qu’il n’avait d’ailleurs pas manqué de démentir faussement dans La lettre du spectacle.
300 ARTISTES, UNIVERSITAIRES PROTESTENT
En réaction à l’éviction de Yolande Padilla et à la nomination de Michel Orier éclate une polémique portée, entre autres, par le collectif "Nous parlerons" qui regroupait près de 300 artistes, universitaires et directeurs de structures : "un contexte préélectoral à géométrie variable, dans lequel l'éviction de Yolande Padilla révélait la dégradation lancinante des mœurs et du fonctionnement républicains” https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/04/30/a-grenoble-succession-agitee-au-cargo_273787_1819218.html.
UNE MISSION POUR SON ÉPOUSE AUSSI
Michel Orier prend officiellement ses fonctions à Grenoble le 1er juin 2002. Il est accompagné de son épouse Christine Carrier qui reçoit mission pour le SICDI1 de Grenoble (réunion d’une vingtaine de bibliothèques universitaires) de créer un service des usagers dont elle sera la responsable. En 2007, elle prend la succession de Catherine Pouyet à la direction du réseau des bibliothèques municipales de Grenoble. Pourquoi se gêner ? C'est aussi une habitude locale. Les Thénardier sont nombreux.
LA CHAMBRE DES COMPTES CONDAMNE SA GESTION
Les socialistes n’ont cessé de s’enorgueillir du bilan de leur camarade Michel Orier, ce qu’a démenti avec la plus grande sévérité la cour régionale des comptes dans un rapport accablant pour la période de 2004 à 2014, soit pour l’essentiel pendant la direction de Michel Orier jusqu’en 2012. https://www.ccomptes.fr/fr/documents/33750.
UNE PROCÉDURE DE NOMINATION FERMÉE
En 2004 l’association de la Maison de la Culture change de statut pour devenir un EPCC (Etablissement Public de Coopération Culturelle) et doit conformément à la loi procéder à la nomination d’un directeur : “M. Orier, précédemment directeur de l’association, a été nommé lors de la première réunion du conseil d’administration. La procédure mise en œuvre n’a pas permis à d’autres candidats de présenter un projet pour l’établissement, compte tenu du délai adopté de quinze jours” (Rapport Cour des Comptes, p.24). Les renouvellements du contrat de Michel Orier, en 2008 et en 2011 “…n’ont pas été précédés d’une évaluation de l’action du directeur au cours de la période écoulée et ce dernier n’a pas présenté de nouveau projet, ce que prévoit pourtant l’articleL.1431-5 du CGCT…” (Ibid., p.24).
AUCUN CONTRAT D'OBJECTIFS, AUCUN CONTRÔLE
Les choix stratégiques de l’établissement dont la définition relève du conseil d’administration n’ont jamais été au-delà des généralités des statuts et en conséquence les objectifs à atteindre et les indicateurs de résultats correspondants ont été inexistants (cf.Ibid., p.10). De la même manière, en contradiction avec les circulaires de 1997 et de 2010, aucun contrat pluriannuel et pluripartite d’objectifs et de moyens n’a été conclu entre le directeur, l’Etat et les autres financeurs publics (cf.Ibid., p.11).
"LE PROJET N'A ÉTÉ NI DÉBATTU, NI VALIDÉ"
Le projet artistique de Michel Orier, supposé répondre à des objectifs ici absents, “…n’a pas été débattu et validé par le conseil d’administration de l’EPCC lors de sa création. En outre, il n’a fait l’objet d’aucune discussion ultérieure ni de renouvellement. Lors des reconductions des mandats du directeur en 2008 et 2011, aucun projet artistique n’a été adopté. L’établissement a donc vécu sans projet artistique formalisé, jusqu’en 2012.” (Ibid., p.11).
LA CHAMBRE CONSTATE UN DÉFICIT INSOUTENABLE...
L’analyse de la Chambre est sans appel. Elle qualifie la situation financière de l’établissement de “fragile” et affirme que son modèle économique n’est pas soutenable. Constatant son déficit, un niveau de ressources propres insuffisant, une mauvaise estimation des frais de fonctionnement, un besoin en fonds de roulement, la dégradation de sa trésorerie elle invite la MC2 à “…s’attacher en priorité à la résorption du déficit.” (Ibid., p.6).
... ET LE NON RESPECT DU CODE DES MARCHES PUBLICS
La Chambre souligne également le non respect des dispositions du code des marchés publics : « …ces règles en matière de publicité et de mise en concurrence n’ont pas été respectées pour des achats dont le montant total atteint 3 M€ sur la période…” (Ibid., p.6 & 48) et accessoirement elle note que si le conseil d’administration ne s’est jamais prononcé sur la rémunération du directeur, très nettement supérieure de 71% à la rémunération conventionnelle plancher (Ibid, p.44), il a également “…accordé des autorisations de détention de cartes bancaires professionnelles… pour « frais de représentation » sans encadrer leur utilisation en termes de montant ou de type de dépenses.” (Ibid., p.22).
"PAS POSSIBLE DE S'ASSURER QUE MC2 REMPLIT SES MISSIONS..."
Dans sa synthèse la Chambre déclare tout simplement : « …il n’est pas possible de s’assurer que la MC2 remplit complètement les missions dévolues à un établissement de cette nature...” (Ibid., p.6)
Ce bilan, calamiteux, n’est pas sans liens de causalité avec la grève des personnels de 2017.
UNE DÉGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
Si le successeur de Michel Orier, Jean-Paul Angot, en est la cible déclarée, les causes sont pour une bonne partie antérieures à son arrivée : “Pour les salariés, l’inquiétude est d’autant plus vive qu’aux difficultés financières s’ajoute une dégradation des conditions de travail, qualifiées de « déplorables » par Nejib Maaroufi. Un phénomène qui « date déjà de quelques années », affirme une gréviste.”
https://www.placegrenet.fr/2017/12/16/greve-salaries-mc2-reconduite/167371; “En dix ans, cette situation (dégradation des conditions de travail-NDLR) serait à l’origine d’une dizaine de départs, selon les élus du personnel.”
"UNE SITUATION INTERNE DEPUIS DE NOMBREUSES ANNÉES"
https://www.liberation.fr/france/2017/12/15/a-grenoble-l-anniversaire-amer-de-la-maison-de-la-culture_1617016 ou encore « … Si leurs griefs sont aussi multiples que variés, le malaise, relativement ancien, résulte d’une « situation interne problématique depuis de nombreuses années », selon une gréviste. » Incertitude financière, malaise managérial… La grève à la MC2 reconduite jusqu'à lundi | Place Gre'net
NOMMÉ ET RENOUVELÉ EN DEHORS DES RÉGLES
C’est bien en dehors de toutes règles que Michel Orier a été nommé et renouvelé à ses fonctions pendant dix ans. De la même manière, en violation de toutes les règles, il n’a jamais soumis de projet artistique formalisé, pas plus qu’il n’a conclu le moindre contrat d’objectifs et de moyens pluriannuel et pluripartite avec ses tutelles qui se sont bien gardées d’évaluer son action et d’arrêter des orientations stratégiques, ce que rapporte la Chambre en ces mots : “La chambre observe que le conseil d’administration s’est dessaisi de prérogatives importantes …” (Ibid., p.23) au profit du directeur qui “…ne rend jamais compte de ses délégations au conseil d’administration…” (Ibid., p.23).
C.FERRARI et C.BERNARD ONT COUVERT
Face à ce bilan, au naufrage financier et humain qui l’aggrave, quelle a été à la lecture du rapport de la Cour des Comptes la réaction des présidents du Conseil d’administration de la Maison de la Culture, Corinne Bernard (Verts/Ades) puis Christophe Ferrari (PS repenti) ? Aucune ! Dans le système local on se tient par la barbichette et son se protège mutuellement.
UNE POLITIQUE DOGMATIQUE
Au retour de la gauche au pouvoir en 2012, Michel Orier est appelé par la ministre de la culture de l’aile gauche du parti socialiste qui rejoindra plus tard Benoît Hamon, Aurélie Filippetti.
A la tête du principal service du ministère, la Direction Générale de la Création Artistique, il devient en août de cette année l’homme fort d’une politique dogmatique.
"UN MALAISE GÉNÉRALISÉ"
Les accusations et les affaires se multiplient jusqu’au 14 décembre 2014 où une centaine d’artistes et de directeurs d’institution posent un carton rouge en main adressé à Fleur Pellerin qui a pris la suite de Aurélie Filippetti, et derrière elle à Michel Orier qui est directement mis en cause, ce que rapporte en ces mots une enquête de L’express “sur un malaise généralisé”:
"L'INDÉPENDANCE DE L'ARTISTE MIS EN DANGER"
“Mis en cause, le patron de la Direction générale de la création artistique (DGCA), Michel Orier… Il y a plus. Avec l'arrivée Rue de Valois, en 2012, d'Aurélie Filippetti et de Michel Orier, c'est l'indépendance même de l'artiste qui est en danger…. Quant à Michel Orier, l'homme qui a escamoté le CDN de Grenoble dans la Scène nationale qu'il dirigeait…Cafouillages à répétition et harcèlement moral. S'estimant "enfumés" ou "manipulés", les professionnels rencontrés refusent d'être cités. D'autant plus que la subvention accordée aux directeurs en fin de mandat est assortie d'un devoir de réserve... très efficace.
"PROPOS MISOGYNES, VIOLENCES VERBALES...."
Poursuivant :"Pourtant, la liste des accusations est longue envers Michel Orier : propos misogynes, violences verbales, tendances colériques, mépris... "Quand on représente l'Etat, on doit tenir ses nerfs", dit une victime du directeur de la DGCA, où la médecine du travail a récemment tiré la sonnette d'alarme pour harcèlement moral. Sans parler des "cafouillages" qui se multiplient : dossier de candidature à la Comédie-Française disparu, parité à l'arrache, grandes institutions confiées à des metteurs en scène sans expérience... Confirmées par des témoins…ces accusations et affaires constituent un "légendaire" …ce légendaire témoigne d'un climat de suspicion et, peut-être, d'un sentiment de toute-puissance, dû à l'absence de prise en main de son ministère, dès son arrivée, par Aurélie Filippetti.”. https://www.lexpress.fr/culture/scene/independance-subventions-salles-menacees-le-theatre-a-l-heure-de-tous-les-dangers_1652883.html
L'ÉPOUSE PASSE DE GRENOBLE à PARIS AVEC FACILITÉ!
Est-il besoin de commenter ce constat accablant ou même l’arrivée à Paris, quelques temps plus tard, de l’épouse de Michel Orier, Christine Carrier, à la direction de la BPI, la plus importante bibliothèque de lecture publique dépendant du ministère de la culture avec 1,4 millions de visiteurs et une offre documentaire de 400 000 documents.
ON DÉGAGE Patrick BAZIN POUR FAIRE DE LA PLACE
Désigné en 2010 par Frédéric Mitterrand, Patrick Bazin prend la direction de la BPI pour conduire sa rénovation. En proie à l’hostilité des syndicats puis de sa nouvelle ministre Aurélie Filippetti, il fait valoir ses droits à une retraite anticipée, Aurélie Filippetti nomme alors Christine Carrier pour le remplacer : “…Pourtant, il est difficile de ne pas mettre cette annonce (annonce de la retraite de Patrick Bazin - NDLR) en perspective avec les remous suscités par le projet de rénovation de la BPI chez son personnel et ses syndicats, puis par Aurélie Filippetti…”
UNE NOUVELLE DIRECTION CRÉÉE POUR LUI
En décembre 2015 Michel Orier quitte ses fonctions à la direction de la Direction générale de la Création Artistique pour être nommé le 24 février 2016 à la direction de la musique et de la création culturelle de Radio France qui semble bien avoir été créée pour lui dans des conditions détaillées par la presse, notamment par Télérama : “…Marie-Pierre de Surville avait été chargée par Mathieu Gallet d'une « mission de préfiguration de la création musicale et culturelle ».
CANDIDATURE REPOUSSÉE PAR LA COMMISSION de DÉONTOLOGIE
Poursuivant : "Un titre long comme une mauvaise excuse, destiné à dessiner les contours d'une fonction cruciale qu'elle n'exercera pas : le pilotage de la programmation culturelle de la Maison de la radio. Sans tambour ni trompette, Marie-Pierre de Surville, qui avait rendu son rapport en décembre, a quitté Radio France ces jours derniers. Selon nos informations, c'est Michel Orier…qui pourrait prendre le poste. Une première fois, le mois dernier, sa candidature a été repoussée par la commission de déontologie de la fonction publique…”
IL ÉTAIT MEMBRE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
La candidature de Michel Orier avait été retoquée une première fois, ce que précise un article du Monde : “…l’impétrant avait vu sa candidature d’abord repoussée par la commission de déontologie de la fonction publique, parce qu’il était membre du conseil d’administration de Radio France,…”
Depuis sa nomination à la maison de la Culture de Grenoble nous savons Michel Orier trés affranchi des règles qui s’imposent à chacun.
LES VIEUX APPARTCHIKS PS SONT DE RETOUR
Les vieux apparatchiks PS sont de retour derrière la candidature de Noblecourt, prêts à jouer avec lui les supplétifs de Piolle : “Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse”, qu’importe la couleur politique pourvu qu’on ait les postes ; en marche avec Edouard Philippe à Paris et socialistes alliés de Piolle à Grenoble contre la candidate de Larem !
SUR LE DOS DE LA CULTURE ET DES PAUVRES
Tout ce vieux monde que trimballe Olivier Noblecourt à son image. Ils godillent entre eux sur fonds publics sur le dos de la culture ou des pauvres. Des causes qui cachent de plus en plus mal la réalité de leur cynisme intéressé.