Ce jour mit fin à onze mois d'occupation de Grenoble par une armée allemande qui le mois précédent comptait 15 000 hommes équipés de blindés, avions, canons, mortiers pour prendre d'assaut le maquis du Vercors.
Grenoble est libérée mais comptera bientôt ses morts : 840 fusillés, plus de 2000 hommes tués au combat et autant de disparus, 1150 déportés dont la moitié ne sont pas revenus.
Mais en ce jour du 22 août ce n'est pas le deuil qui marque Grenoble, c'est l'explosion de joie de retrouver une ville vidée des allemands qui ont achevé de la fuir dans la nuit précédente, sur ordre de leur chef de sinistre mémoire, le général Karl Pflaum. L'arrivée des Alliés est en effet imminente, 7 jours seulement après le débarquement du 15 août en Provence alors que le plan prévoyait 3 mois ! Une avancée fulgurante grâce notamment à l'action de la Résistance qui les a renseignés sur les positions de l'ennemi, les a guidés sur les routes les plus sûres, a multiplié les opérations de guérilla et de sabotage.
place de Verdun
explosion de joie au centre ville
Les maquis qui déjà le 21 contrôlaient la périphérie de Grenoble y entrent à l'aube du 22 avec le lieutenant Raymond Muelle qui le 1er août avait été parachuté à Dieulefit (Drôme). Dans l'après midi, un bataillon motorisé américain renforcé de maquisards affronte des allemands à Pont de Claix puis entre dans Grenoble.
Grenoble est libérée mais les combats ne sont pas finis pour autant. Des obus tombent sur la ville, tirés de Gières et Domène. Le 24 août, américains, maquisards et jeunes grenoblois ayant récupéré des armes abandonnées par les allemands donnent l'assaut, s'emparent des batteries d'artillerie et font 400 prisonniers.
C'est deux jours plus tard qu'au Polygone est faite la sinistre découverte de 2 charniers où en juillet la Gestapo avait fusillé 48 personnes, au chemin des Buttes renommé rue des Martyrs à la Libération.
Grenoble doit panser ses plaies mais Grenoble est libérée et déjà honorée d'avoir été élevée au rang de ville Compagnon de la Libération par le général De Gaulle. C'était un peu plus de trois mois plus tôt, le 4 mai 1944.