DÉPLACEMENTS DANS LA MÉTROPOLE : CES CHIFFRES QUI DÉRANGENT

La publicité n'est pas énorme pour l'étude de l’Observatoire des déplacements de la région grenobloise publiée tous les deux ans depuis 2010 par l'Agence d'Urbanisme (AURG). On ne retrouve pas dans les médias les termes dithyrambiques qu'on lit régulièrement sur l'augmentation de l'utilisation du vélo. 

Evidemment réelle, puisqu'on part de quasiment zéro. Mais rappelons que ce mode de déplacement représente 7 % de la part modale des déplacements dans la Métropole et qu'on espère atteindre les 10% avec les progressions engagées. On ne répétera jamais assez que ... 90 % des déplacements ne s'effectuent pas en vélo.  Ce qu'on a du mal à croire en lisant les journaux. 

L'AURG : "L'ÉQUIPEMENT AUTOMOBILE CONTINUE D'AUGMENTER"

Dans sa synthèse, l'AURG explique que:

  • "la part de la voiture recule pour les trajets domicile-travail mais les distances s'allongent ;
  • le trafic est en hausse sur les autoroutes payantes tandis que la tendance est à la baisse sur les autoroutes internes à la Métropole ;
  • ce léger recul de la voiture sur les distances courtes et moyennes se fait au profit des deux-roues principalement ; ainsi le vélo progresse dans la plupart des territoires ;
  • l’équipement automobile continue cependant d’augmenter, même dans la métropole ;
  • la transition du parc accélère mais celui-ci reste largement tourné vers le thermique ;
  • l'usage des services d'autopartage Citiz progresse mais concerne encore peu de ménages ;
  • les services de covoiturage se sont étoffés ; bien que la pratique progresse, elle ne concerne encore que peu de déplacements ;
  • les transports en commun sont encore impactés par la crise, leur fréquentation en 2023 étaient encore inférieure à celle de 2019."

COVOITURAGE : 4 % DES DÉPLACEMENTS 

On comprend que la terminologie ne froisse pas les décideurs mais si on entre dans le détail des chiffres l'éclairage permet de savoir de quoi on parle. Par exemple : "Le poids du covoiturage du quotidien dans la mobilité reste encore très faible : parmi les passagers de voitures en « mobilité du quotidien », seuls 4 % déclarent covoiturer". 

"QUATRE HABITANTS SUR 10 SE DÉPLACENT EXCLUSIVEMENT EN VOITURE"

S'agissant de la voiture - 0,74 voiture par habitant de plus de 18 ans - l'AURG relève que "le taux de motorisation est globalement stable entre 2010 et 2020", que "l’usage de la voiture reste majoritaire dans la mobilité quotidienne, y compris pour les déplacements courts", que "quatre habitants sur dix se déplacent exclusivement en voiture" et enfin que "l'image de la voiture reste largement positive".

V. FRISTOT (Verts/ADES) IL Y A 10 ANS : "LA VOITURE AURA DISPARU DANS 20 ANS"

Après ce qu'on lit et ce qu'on entend habituellement, on a l'impression d'être dans un autre monde en étant plongé dans le monde réel de la métropole tel qu'analysé par l'AURG. Il y a 10 ans, Vincent Fristot, Adjoint au Maire (Verts/Ades), annonçait bravement à l'esplanade que la voiture "aura disparu dans 20 ans". Il ne lui reste que 10 ans...

"LES INJONCTIONS À LA TRANSITION EN DÉCALAGE AVEC LES CAPACITÉS FINANCIÈRES"

D'ailleurs l'AURG relève au plan général que les "injonctions à la transition du parc automobile (interdiction de la vente de véhicules thermiques d’ici à 2035, mise en place de Zones à faibles émissions - ZFE) apparaissent en décalage avec les capacités financières d’une partie des ménages". En effet !

REFUS D'UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE LA MARCHE À PIED

À propos de la marche à pieds celle-ci se stabilise malheureusement mais elle représente plus de trois fois plus de part modale que le vélo : 30 % des déplacements pour ce mode le plus écologique de tous. Mais c'est le seul mode écologique qui ne bénéfice d'aucun plan d'ensemble comme le réclame en vain Alain Carignon et le groupe d'opposition. La sécurité, la signalétique, la simplification des parcours, la qualité de l'espace public... autant de problématiques non abordées par les élus actuels. Il ne progresse donc pas, alors que dans la ville centre, où il est plus développé, avec une promotion appropriée, il pourrait représenter 50 % des déplacements.

D'ailleurs l'AURG relève que "les piétons sont plus souvent victimes d’accidents graves que les usagers des autres modes". 

Les transports collectifs, eux, représentent 11 % des déplacements dans la grande région grenobloise, près de 60 % des étudiants et des scolaires utilisant ce mode de transports, beaucoup de ceux là l'abandonnant en entrant dans le monde du travail. 

LA FRÉQUENTATION DES TRANSPORTS EN COMMUNS NE PROGRESSE PLUS

En réalité, la fréquentation des transports en communs ne progresse plus depuis... 10 ans.  La première fois dans leur histoire. Depuis que les sauveurs de la planète sont au pouvoir et que Yann Mongaburu (Verts/Ades) a pris les manettes dans ce domaine. Ses résultats sont inversement proportionnels au flot de mots qu'il a déversé dans la période 2014/2020. Pas de kms de tram supplémentaires, pas d'innovation, pas de renouvellement du matériel ni de remboursement annoncé de la dette, plaçant le SMMAG dans des difficultés financières insupportables.

LA SUPPRESSION DU STATIONNEMENT : DES CONSÉQUENCES MULTIPLES

On connait les effets désastreux de ces politiques coercitives, mal pensées, dans le seul but d'éradiquer la voiture, notamment en supprimant le maximum de stationnement (1200 places en 10 ans), y compris les parkings relais. 

Ce qui frappe dans les chiffres publiés par l'AURG, par ceux du SMMAG, c'est la profondeur du précipice qui sépare les discours des résultats. 

INTÉGRER TOUS LES PARAMETRES ...

Une politique des déplacements devra prendre en compte tous les paramètres dans le cadre des objectifs de réduction des émissions de gaz à effets de serre. En apportant des alternatives à la voiture, en intégrant les nécessités économiques, la vie des familles, des personnes âgées , des commerçants, des artisans, des professions libérales. 

... POUR UNE COHABITATION HARMONIEUSE DES MODES DE DÉPLACEMENTS

Une ville pour tous est une ville où tous les types de population peuvent vivre et travailler. Elle ne peut être privatisée au profit d'une seule catégorie avec un mode de vie commun. La diversité de la ville est un bien précieux. Il appartiendra au groupe d'opposition de la préserver par des mesures qui prennent en compte les besoins et les aspirations de tous grâce à une cohabitation harmonieuse des modes de déplacements. 

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