IMMOBILIER D’ENTREPRISE ET COMMERCIAL : LES EFFETS DE LA GESTION VERTS/LFI

L’immobilier d’entreprise n'est pas épargné par le marasme grenoblois, comme en attestent les chiffres annuels de la FNAIM Entreprises 38 pour 2024. Baisse des investissements inédite, vacance aggravée des locaux de bureaux et transactions commerciales en trompe-l-oeil témoignent d’un marché alarmant.

UNE CHUTE VERTIGINEUSE DES INVESTISSEMENTS

Un indicateur clair : les investissements s'effondrent, avec seulement 65,6 millions d'euros injectés en 2024 contre 120 millions d'euros en 2023, soit une chute de près de 50%. La région grenobloise connait une fuite des capitaux inédite : il faut remonter à 2016, au tout début du mandat des Verts/LFI à Grenoble et à la métropole, pour constater un aussi bas niveau d'investissement qui témoigne de la faible confiance des investisseurs dans la vitalité locale. 

Rue Hoche, en face de son siège, la métropole affiche le programme de ses conférences sur des locaux commerciaux vides pour cacher un peu la misère de la vacance qu'elle ne parvient pas à endiguer. Tout un symbole.

UNE FISCALITÉ ÉTOUFFANTE QUI FREINE LES INVESTISSEMENTS

Comment leur en vouloir, alors que les Verts/LFI à Grenoble ont fait voter en 2023 une hausse de la taxe foncière de 30 % en 2023, nous faisant prendre une "avance" considérable au classement des taux d'imposition des grandes villes ? Alors que la Métropole, dans la même situation financière catastrophique que la ville, a de son côté fait voter une augmentation de 11% de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) et n'exclut pas de futures hausses ? Le matraquage fiscal à tous les niveaux freine logiquement les capitaux.

GRENOBLE, CAPITALE DES BUREAUX VIDES

Côtés locaux d'entreprise, Grenoble comptait déjà 139 000 m² de bureaux vacants en 2023, contre 119 000 m² en 2022. La situation ne s'est pas améliorée, loin de là. Interrogé par l'Essor Isère, le président de la FNAIM Entreprises 38 Hugues de Villard explique : “on a produit beaucoup de bureaux mais la demande n’a pas suivi". Grenoble devient même en 2024 première ville (hors Paris) pour le taux de vacance des bureaux, avec 8,9% ! Soit près d'1 bureau sur 10 inutilisé... 

DES PROJETS PHARAONIQUES... VIDES

Un nouveau record dont on se serait passés mais mais pas de quoi faire s'interroger la municipalité et la métropole sur leur politique de densification. Résultat : on se retrouve avec des immeubles de bureaux neufs inoccupés. "Livrés en décembre, le Wood sur la Presqu’Ile ou le Néo sur Bouchayer-Viallet sont vides" révèle ainsi Nathalie Ruffier du Dauphiné Libéré. "Le Wood" avait pourtant été abondamment vanté comme étant "exemplaire", et avait même reçu un prix national...

La Presqu'île est décidément un cas d'école du dysfonctionnement des quartiers Rouges/Verts. Avant Le Wood, on a eu l'immeuble ABC, lui aussi primé : 2,4 millions de subventions publiques pour 62 logements supposés être à la pointe de la transition... mais rien ne fonctionne dans l'immeuble !

LE PIÈGE DE LA DENSIFICATION

Mais les élus favorisent les constructions tous azimut sans jamais anticiper les besoins réels du marché, comme un canard sans tête incapable de faire autre chose que de bétoniser. Cette fuite en avant atteint ses limites pour l'immobilier tertiaire, comme elle les atteint déjà pour le secteur du logement : 15 000 de plus à Grenoble en 15 ans, mais le nombre de logements vacants a doublé, et il y a toujours autant de demandeurs de logements qu'avant. Cherchez l'erreur. La densification ne résout rien puisque les problèmes de fond qui ruinent l'attractivité de la ville (Grenoble perd des habitants depuis 10 ans) ne sont pas pris en compte. 

COMMERCES : FERMETURES EN SÉRIE

Côté commerces, la FNAIM relève + 37 % de transactions à Grenoble intra muros. Sauf qu'il y a derrière "beaucoup de dépôts de bilan", rappelle Hugues de Villard. Les enseignes grenobloises sont nombreuses à mettre la clé sous la porte donc les transactions augmentent en conséquences. Pour preuve, la vacance commerciale a quand à elle drastiquement augmenté, atteignant désormais 12% contre 9% auparavant. 

LA RESPONSABILITÉ MUNICIPALE ET MÉTROPOLITAINE

Rien de très étonnant. Cette situation est désormais connue et documentée, quiconque se baladant dans le centre-ville pouvant constater les rideaux baissés qui s’alignent. Le refus d'Eric Piolle et consorts de s'attaquer aux sujets d'attractivité (insécurité, malpropreté, espace public..) et leur politique méthodique de fermeture de la ville (prix du stationnement record, éradication de places..) tuent le commerce grenoblois pendant que les élus métropolitains ont soutenu l'agrandissement de Grand Place et la création de Neyrpic, aspirateurs à consommateurs aux entrées de ville. 

DES DOGMES QUI PAUPÉRISENT LA VILLE

Au rang des freins aux investissements à Grenoble, on peut ajouter, outre la politique de fiscalité évoquée plus haut, une multiplication ces dernières années des verrous et contraintes qui pèsent sur l'immobilier en général : après le "permis de louer", on a eu droit en 2024 au lancement de l'encadrement des loyers. Autant de nouvelles idées purement dogmatiques, car l'état du marché ne le justifie pas, et qui ont pour effet de faire fuir les propriétaires et les investisseurs immobiliers, aggravant la paupérisation de la ville.

LES VERTS/LFI S'ATTAQUENT À CE QUI MARCHE ENCORE

Aujourd'hui, la seule chose qui sauve Grenoble d'un point de vue économique est le poids considérable de son écosystème université, recherche, industrie, qui met la ville sur la carte de France et du monde. Écosystème que l'on doit aux différents prédécesseurs de Piolle (notamment Alain Carignon à qui on doit le Synchrotron, le plan "Universités 2000"...) mais que les Verts/LFI ne cessent d'attaquer, que ce soit en votant contre l'accompagnement des clusters à la métropole ou en entretenant une culture rouge/verte ambiante anti-tech. Pourquoi préserver ce qui fonctionne encore à Grenoble et créé des emplois !

SORTIR DU DOGMATISME, RENOUER AVEC LA PROSPÉRITÉ

Il est encore temps d’inverser la tendance. Grenoble peut retrouver son dynamisme avec les élections municipales de l'année prochaine en rompant avec les postures dictées par le dogmatisme. Il faudra pour cela se concentrer sur l'optimisation de l'existant, plutôt que de poursuivre la densification ; sur l'ouverture aux acteurs privés, plutôt que tout vouloir contrôler sans les moyens nécessaires ; sur la revalorisation de la valeur des biens en s'attaquant aux causes du manque d'attractivité, plutôt qu'en créant des usines à gaz de contraintes.

Tout cela est possible. Mais pas avec les mêmes qui sont aux commandes de la ville et de la métro depuis 2014 et nous ont conduit dans cette ornière. 

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