DÉCHETS : PLUS DE 10 ANS POUR INSTALLER DES POUBELLES DE TRI À GRENOBLE !

Grenoble vient seulement d’annoncer l’installation de poubelles de tri sur l’espace public pour 2025. Un retard absurde qui en dit long sur les capacités de ses élus alors que la ville est dirigée par des "écologistes" depuis 2014. 

LA VASTE BLAGUE DES BACS À UN SEUL SAC

Il aura fallu attendre 10 ans pour que la municipalité écologiste applique une mesure aussi basique que des poubelles à sac de tri différenciés. En 2020, une première tentative avait été menée… avec des bacs à deux entrées mais dotés d’un seul sac. Le ridicule ne tue pas mais "beaucoup avaient ri jaune" rappelle le journaliste du Dauphiné Libéré Jean-Benoit Vigny. C'était finalement assez symbolique de cette municipalité : de la comm' bien visible mais aucun résultat lorsqu'on regarde derrière.

Les impressionnantes poubelles grenobloises à deux entrées pour un seul sac...

LES VERTS RÉPONDENT JUSTE À UNE OBLIGATION LÉGALE

Nous sommes tout de même très loin de l'initiative écologique volontaire, car en réalité la loi force à mettre en place ces bacs de tri pour 2025 justement. D'où le réveil des élus. Sans cette contrainte légale, on peut raisonnablement penser qu'ils n'auraient rien fait puisque pendant des années, l’équipe municipale s'est contentée d'ignorer le problème. Qu'importe : tant qu'à faire quelque chose, même contraints et forcés, ils ne manquent pas de communiquer dessus pour se tirer la couverture.

LA MUNICIPALITÉ A DÛ MENER DES TESTS POUR APPRENDRE À SÉPARER LES SACS...

Avant d'en arriver aux sacs différenciés, ce qui n'est, convenons-en, pas le projet le plus compliqué à mettre en oeuvre dans une ville, les Verts/LFI ont eu besoin... de faire des tests. L'inénarrable adjoint en charge de l'espace public Gilles Namur (Verts) se vante dans le Dauphiné d'une expérimentation cet été parc Paul Mistral. Il délivre ses conclusions : "ces poubelles bien identifiées permettent d’avoir un tri plus volontaire des usagers". Sans rire ? On espère qu'ils n'ont pas fait appel à un cabinet extérieur pour être accompagnés dans cette phase de tests aux résultats si ébouriffants et inattendus. 

POUR GILLES NAMUR, GRENOBLE N'EST PAS PLUS SALE QU'AILLEURS

On retrouve là la légendaire efficacité de Gilles Namur. Le même qui, toujours dans le Dauphiné il y a quelques semaines, multipliait les contorsions pour expliquer que Grenoble n'est pas plus sale qu'ailleurs, qu'il n'y a aucune spécificité grenobloise, que le sujet "concerne beaucoup de communes en France", et même "dans le monde" ! Le pauvre répétiteur des éléments de langage piollistes serait bien inspiré de lancer une expérimentation pour comparer l'état des rues grenobloises aux autres.

DES PROMESSES QUI COUVRENT LES ÉLUS DE RIDICULE

Pour mesurer à quel point nous nous couvrons de ridicule, il faut se souvenir qu'en 2017, la métropole annonçait fièrement que “aux alentours de 2019 (!) chaque poubelle sera équipée d’une puce et il faudra bad­ger pour l’ouvrir". Huit ans plus tard, on a toujours rien vu de cette révolution annoncée et nous ne sommes même pas encore capables d'avoir des corbeilles avec sac de tri séparé. Il en faudrait des phases de "tests" pour en arriver à des poubelles à badgeuse...

10 ANS DE SURPLACE POUR LA GESTION DES DÉCHETS

En 2017, le président de la métro Christophe Ferrari le reconnaissait d'ailleurs lui-même à propos du tri sélectif : "nous sommes très mauvais” (nous étions la dernière métropole de France pour le tri et le recyclage !). Force est de constater que ça n'a pas beaucoup évolué depuis, car le retard sur de simples poubelles de tri n’est que la partie émergée d’un iceberg d'incompétences pou gérer le souci des déchets. La gestion du sujet est scindée entre la métropole pour la collecte des ordures et la ville pour le nettoyage de l'espace public et les fameuses corbeilles sans sac séparé.

UN FONCTIONNEMENT USINE À GAZ QUI AGGRAVE LE PROBLÈME

Un éclatement des compétences qui nuit à l'efficacité du service rendu. Il suffit de se balader en ville pour constater ces corbeilles et poubelles qui débordent, ces dépôts sauvages qui fleurissent un peu partout, ces déchets qui jonchent l'espace public. En 10 ans de gestion Verts/LFI, le problème s'est aggravé car loin d'y remédier, les élus mettent en place des usines à gaz qui perdent les citoyens : complexité des poubelles de tri mises en place loin d'être intuitives, jours de collectes qui ne s'adaptent pas aux besoins... 

ATHANOR : EXEMPLE DU MANQUE DE PRÉVOYANCE

Une gestion kafkaïenne qui se cumule à une incapacité à prévoir. Exemple parfait : le dossier de l'incinérateur de déchets Athanor. Autrefois une référence, il est aujourd’hui complètement vétuste avec des pannes de plus en plus fréquentes qui coûtent très cher à la collectivité (plusieurs centaines de milliers d'euros en 2024). Un nouvel incinérateur ne verra le jour qu'en 2029 (au prix d'une augmentation de la taxe sur les ordures ménagères pour le contribuable). On retrouve là encore leur grande capacité d'anticipation, les derniers grands travaux d'Athanor datant de 1993 sous Alain Carignon alors que les Verts/LFI et leurs alliés gèrent le dossier des déchets depuis 30 ans à la ville et à la métro. 

LA TACTIQUE DU DÉNI

Devant ces échecs en cascade, les élus minimisent. Que ce soit Gilles Namur en affirmant que ce n'est pas pire qu'ailleurs, ou le Vice-Président de la métro en charge des déchets Lionel Coiffard (Verts), qui ose lui déclarer que « le climat social métropolitain est très bon » malgré les grèves régulières des agents qui contestent le fonctionnement des déchèteries (et les dépôts sauvages réguliers aux portes des déchèteries qui confirment ce superbe climat pour les usagers). La négation du réel comme réponse aux problèmes : un peu court alors que les Grenoblois constatent les dégâts au quotidien.

UN CHANGEMENT DE CAP POUR OBTENIR DES RÉSULTATS

L'idéologie seule n'explique pas ce fiasco, encore que les Verts partisans d'une sorte de retour à la nature sont par essence moins sensibles aux problématiques de propreté et d'esthétique de la ville. Il y a aussi le fait que ces élus ne savent pas remettre en question le fonctionnement actuel des services, n'osent pas les réorganiser en profondeur pour dégager des moyens qui permettent d'améliorer la propreté de la ville. Le Vice-Président Coiffard a beau admettre lui-même qu'il faudrait fusionner les services ville/métro pour la propreté et les déchets pour gagner en efficacité comme le propose Alain Carignon, on ne peut pas compter sur eux pour le faire puisqu'ils n'y sont pas arrivés en 10 ans.

Les élections municipales offriront aux Grenoblois la possibilité de voter pour une équipe qui, sur ce sujet comme sur les autres, osera enfin renverser la table. 

Intervention du leader de l'opposition Alain Carignon à propos des investissements faramineux de la métropole sur le dos du contribuable qui n'amélioreront pas la propreté de la ville.
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