PALAIS DES SPORTS : LES CRITIQUES CONTINUENT DE PLEUVOIR

Il y a quelques semaines, l'organisateur des trois jours cyclistes, Guy Chanal, annonçait la fin de l'évènement au palais des sports malgré de beaux succès de fréquentation car il déclarait que "la salle n'est plus adaptée au sport de haut niveau" et il avoue carrément "avoir eu peur parfois" pour la sécurité des athlètes.

"UN ÉTAT TECHNIQUE ET SANITAIRE INQUIÉTANT"

Après le sport, au tour de la culture. Cette fois-ci c'est Rémi Perrier, le promoteur à l'origine de l'organisation de nombreux concerts et le créateur de Musilac, qui dénonce dans le Dauphiné Libéré (26/02/2025) l'état du Palais des Sports qui est dans "un état technique et sanitaire inquiétant et préoccupant". Il évoque des conditions d'accueil catastrophique pour les artistes, avec par exemple des loges qui sentent la moisissure.

La une du Dauphiné du jour

LE CONCERT DE GIMS PAS LOIN D'ÊTRE ANNULÉ

Le journaliste Clément Berthet révèle que la vétusté de l'équipement atteint de telles proportions qu'il y a quelques semaines, pour le concert de Gims qui réunissait des milliers de Grenoblois, à une heure du début du spectacle la question de l'annuler s'est posée car il faisait 16 degrés seulement dans la salle contre les 19 degrés qu'il devrait faire selon les normes pour ce type d'évènement. Bienvenue à Grenoble.

LES ARTISTES BOUDENT LE PALAIS DES SPORTS

Résultat : de nombreux artistes boudent désormais Grenoble au profit de Lyon et même de Chambéry qui sont plus attractives pour eux. Non seulement à cause des problèmes de décrépitude du Palais des Sports, mais aussi parce que sa conception n'a rien de facilitant pour les artistes dont plusieurs ont d'ores et déjà rayé Grenoble de la carte de leurs tournées. Clément Berthet rappelle ainsi le cas de Patrick Bruel en juin dernier qui avait expliqué ne plus vouloir « jamais jouer au Palais des sports ».

RÉMI PERRIER JETTE L'ÉPONGE

Rémi Perrier lui-même annonce d'ailleurs jeter l'éponge, alors qu'il avait pourtant été rappelé par Eric Piolle en 2014 pour y organiser des évènements : non seulement il refuse déjà des propositions pour le Palais des Sports, mais il annonce au Dauphiné Libéré qu'à partir de 2026, il n'y organisera plus aucun spectacle. En l'état, on est donc bien partis pour se retrouver avec un Palais des Sports sans sports ni concerts. 

60 MILLIONS D'EUROS DE RÉHABILITATION

Le coeur du problème est financier. En 2022, une étude commandée par la ville avait révélé qu'il faudrait de l'ordre de 50 à 60 millions d'euros pour réhabiliter le Palais. Comme d'habitude avec cette municipalité pourtant chantre de la transparence, le groupe d'opposition mené par Alain Carignon avait dû saisir la CADA pour obtenir copie de l'étude. Différents scénarios étaient budgétés, selon que l'on veuille faire de l'équipement un véritable zénith, ou le tourner vers le sport, ou conserver un concept hybride...

LES VERTS/LFI FONT LE CHOIX DU NON-CHOIX

Mais bien sûr, la ville n'a pas le premier sou pour engager de tels travaux. À titre de comparaison, la hausse record de taxe foncière (+32%) pour équilibrer le budget rapporte 44 millions dans les caisses. Il faudrait plus d'une deuxième augmentation similaire pour dégager le montant nécessaire au Palais des Sports... Les Piollistes préfèrent donc laisser l'équipement se détériorer. Même les maigres investissements promis ne se réalisent pas : les 1,1 millions d'euros promis par l'ex adjoint exclu Maxence Alloto pour des éclairages et légers aménagements s'étaient transformés en... 200 000 euros.

"DES GENS QUI NOUS METTENT DES BÂTONS DANS LES ROUES"

À ce problème d'investissement se superposent la traditionnelle médiocrité et le je-m'en-foutisme de la gestion de la ville par les Verts/LFI. Rémi Perrier explique ainsi ne pas parvenir à avoir un interlocuteur pérenne, ce qui ne lui permet pas d'accueillir certains spectacles d'envergure qui demandent un suivi et une gestion très rigoureuse. Il affirme carrément avoir "affaire à des gens qui font tout pour nous mettre des bâtons dans les roues". Comme avec le reste du patrimoine, les élus en charge du Palais des Sports valsent : le dernier en date serait le zélé Olivier Bertrand (Verts/ADES).

UN "MAL-ÊTRE" DANS LES SERVICES CULTURELS DE LA VILLE

Clément Berthet, reconnu pour la qualité de ses renseignements sur les sujets culturels à Grenoble, va plus loin dans la conclusion de son article : "selon plusieurs témoignages que nous avons recueillis, il semble régner un certain mal-être au sein de cet équipement depuis quelques années. Et plus largement dans les services culturels gérés par la Ville, sans que personne ne veuille s’exprimer officiellement". Espérons qu'à l'approche des municipales et du changement de majorité espéré par de plus en plus de Grenoblois, les langues se délient davantage.

Il faut par ailleurs rappeler que l'adjointe en charge de ces services culturels n'est autre que Lucille Lheureux, Vert particulièrement sectaire qui rêverait d'être Maire à la suite de Piolle. Décidément, partout où elle passe c'est un désastre.

LA TOUR PERRET INAUGURÉE À CÔTÉ FERA-T-ELLE OUBLIER LA DÉCRÉPITUDE ?

La situation du Palais des Sports est tristement symbolique du reste du patrimoine abandonné à Grenoble : l'abbatiale Saint-André qui va fêter ses 800 ans mais pour laquelle il n'y a pas un sou malgré le délabrement, la remarquable villa Kaminski saccagée par l'extrême-gauche, l'ancien musée de peinture de la Place de Verdun pour lequel il faudrait à minima 20 millions d'euros de rénovation...

Pour l'ancien musée de peinture de la Place de Verdun, il faudrait 20 millions d'euros d'investissement à minima. La municipalité exsangue ne les a pas non plus

Mais pour faire oublier tout cela, les Verts/LFI misent sur l'inauguration de la Tour Perret et les réaménagements du parc à quelques semaines des municipales. Juste à côté du Palais des Sports sans sport ni concert : cela suffira-t-il à faire avaler la pilule du patrimoine en décrépitude ? 

LA CRISE FINANCIÈRE NE LAISSE PAS D'ALTERNATIVES

Pour sortir de l'ornière, Rémi Perrier évoque le rôle que pourraient jouer la métropole, le département et la région pour sauver le palais des sports. Mais la métropole est dans la même situation financière que la ville et ne peut plus se permettre de tels investissements (Christophe Ferrari préfère sans doute son siège à 110 millions), la région a déjà sauvé Alpexpo en tournant la page des années de gestion Verts/LFI et ne peut pas être sur tous les fronts, et le département n'a pas vocation à venir éponger les carences de gestion d'un équipement public de la ville.

Le groupe d'opposition met depuis plusieurs années sur la table une autre proposition : une délégation de service public avec appel d'offre international, en toute transparence, pour trouver un opérateur privé à même d'investir les sommes faramineuses puis de faire vivre le Palais des Sports. Vue l'ampleur de la crise financière que connait la ville, ça reste la solution la plus pertinente.

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