1 MILLION D’EUROS POUR UNE BIBLIOTHÈQUE INCENDIÉE 3 MOIS APRÈS

La bibliothèque Chantal-Mauduit, quartier Mistral, a été ravagée par un incendie volontaire après que sa façade ait été défoncée par une voiture-bélier, dans la nuit de mardi à mercredi. Elle avait ouvert ses portes il y a à peine trois mois...

UNE BIBLIOTHÈQUE INAUGURÉE MI DÉCEMBRE

L'inauguration avait eu lieu mi décembre, perturbée par une manifestation des bibliothécaires venues dénoncer leurs conditions de travail, les "échanges compliqués" et le "manque d'anticipation" de la municipalité. Deux mois plus tard, "le bâtiment est entièrement inutilisable. Les dégâts sont colossaux" expliquait hier matin l'adjointe "aux cultures" Lucille Lheureux (Verts), la mine déconfite devant les journalistes.

La bibliothèque incendiée, hier matin

1,1 MILLIONS DE TRAVAUX PARTIS EN FUMÉE

La bibliothèque était auparavant installée aux Eaux-Claires. C'est la municipalité qui avait décidé de la déménager sans tenir compte de l'avis de personne (notamment des employés) à Mistral, au Plateau, pour occuper le bâtiment vide. Coût du déménagement : 1,1 millions d'euros d'argent public. Pour deux mois d'activité la note est salée pour le contribuable. Et ce n'est pas fini puisque vu le taux de sinistralité de la ville, il ne faut pas s'attendre à ce que les assurances prennent tout en charge : le contribuable va payer deux fois...

L'ÉDUCATION POPULAIRE SABORDÉE...

Auparavant, l'association le Plateau occupait l'équipement et proposait des activités socioculturelles qui profitaient à des dizaines et des dizaines de familles du quartier, accueillant jusqu'à 500 personnes par jour. Fin 2022, les élus "humanistes" avaient décidé unilatéralement de ne pas renouveler leur conventionnement, tuant la structure d'éducation populaire forcée de cesser ses activités. Pendant plus d'un an et demi, jusqu'à l'ouverture de la bibliothèque, plus rien n'était proposé aux habitants.

Le Plateau, à Mistral, assurait des activités périscolaires pour des centaines d'enfants du quartier.

... ALORS QU'ELLE TOUCHAIT TOUTES LES FAMILLES

La bibliothèque aura duré deux mois quand le Plateau est resté plus de 15 ans. Ce dernier était adopté par tous les habitants car touchant toutes les familles. La bibliothèque déménagée à la place est une lubie imposée d'en haut par des élus dans leur bureau, ouverte quelques heures par jours et beaucoup plus restrictive en termes de public touché. L'issue était tristement prévisible dans un quartier où les délinquants n'en font qu'à leur guise et se moquent de l'autorité et de la puissance publique.

UN MANQUE DE "MODUS VIVENDI" ?

La Préfète de l'Isère le confirme : "il s'agit incontestablement d'une action de représailles de la part de voyous, en riposte à l'action de la police qui est en constante augmentation". Juste avant l'incendie, des groupes de "jeunes" avaient caillassé la police puis tiré dessus au mortier avant de dresser des barricades de poubelles enflammées. Le Dauphiné détaille le renforcement des opérations de police pour harceler les dealers dans ce quartier : certains esprits du camp du bien seraient capables de nous expliquer que finalement, l'incendie de la bibliothèque est de la faute aux forces de l'ordre qui ne font pas trop dans le "modus vivendi"...

Le Dauphiné Libéré, décembre dernier

PIOLLE NE VOIT PAS QUE LE SERVICE PUBLIC EST DÉJÀ SOUMIS AUX DÉLINQUANTS

Ça n'empêche pas Eric Piolle de jouer les gros bras en lançant : "le service public ne reculera pas". Assez pathétique car purement incantatoire. À Grenoble le service public s'est déjà couché : la délinquance détruit la bibliothèque, dans le même quartier a expulsé des associations d'une salle municipale et l'a saccagée, s'est installée dans des locaux municipaux à Teisseire et a expulsé le judo club voisin, s'adonne au trafic sous les fenêtres mêmes des élus de la métro à Hoche... Mais tout ça, le Maire ne veut pas le voir.

Mistral : une salle municipale saccagée par les dealers qui avaient expulsé les associations qui l'occupaient, donc un club de personnes âgées

LUCILLE LHEUREUX SORT UN GROS MENSONGE

De son côté, l'adjointe Lucille Lheureux (qui se verrait bien prendre la suite de Piolle comme Maire) qui s'est rendu sur place "condamne fermement". Pour les actes on repassera elle n'a évidemment rien à proposer. Et l'habituée du genre a encore sorti un gros bobard : à un journaliste qui relevait que le bâtiment est resté inoccupé un an et demi après l'éviction du Plateau, elle a osé nier en affirmant que le Plateau n'a jamais fermé. Elle tente avec toute la mauvaise foi dont elle est capable de faire croire que l'occupation très épisodique des locaux par le dojo (et le judo avait d'ailleurs été exclu par la suite avec l'arrivée de la bibliothèque) était exactement pareil que la fourmillière qu'était le Plateau et toutes ses activités. 

"Mistral cité fantôme" titrait le DL qui réalisait un reportage dans le quartier après des mois de fermeture du Plateau... mais pour Lheureux, experte en gros bobards, ça n'a jamais fermé !

INTERROGÉE SUR L'ABSENCE DE CAMÉRA : "JE N'AI PAS DE COMMENTAIRE À FAIRE"

Mais elle ne s'arrête pas là. Interrogée par le célèbre tiktokeur Guizmaths qui lui demande si avec des caméras et un PC centralisé on aurait pu éviter ce drame en envoyant une patrouille dès les premières minutes, Lucille Lheureux répond : "je n'ai pas de commentaire à faire". Au moins on est fixé : il peut se passer n'importe quoi, même le pire, ils restent dans le déni et les oeillères idéologiques. 

Guizmaths sabote la conférence d'éléments de langage de la préoposée aux bobards Lucille Lheureux

ALAIN CARIGNON : "ON LAISSE LES DÉLINQUANTS PRENDRE LE POUVOIR"

Interrogé par Le Dauphiné Libéré, le leader de l'opposition Alain Carignon a vivement réagi : "les délinquants prennent le pouvoir à Grenoble, car on leur laisse le prendre. À Mistral comme ailleurs ! Je vous donne un autre exemple criant : le siège de la Métropole jouxte un des plus hauts points de deal du centre-ville, et que chaque jour, les élus métropolitains le constatent sans rien faire. Qui, comme élu, est allé voir les habitants qui en souffrent ? Moi j’y suis allé, quand d’autres rentrent dans les locaux de la Métropole, comme si de rien n'était, comme si le trafic n’était pas visible sous leurs yeux. Cette hypocrisie des élus de gauche qui sont aux commandes est insupportable".

POUR UNE POLITIQUE GLOBALE

Il a également rappelé que nous pouvons endiguer le phénomène en menant une politique globale, qui s'attaque aux attributions, à la prévention et à la sécurité : "il faut agir d’une manière globale. Il faut une attribution responsable des logements sociaux, ne plus les attribuer à ceux qui vivent du trafic. Il faut aussi que la municipalité fasse de la prévention en installant des équipements culturels qui répondent vraiment aux besoins des habitants, et que toutes les décisions soient prises en accord avec les acteurs culturels du quartier. Enfin, il faut une politique sécuritaire forte, qui doit commencer dès la moindre incivilité".

Après l'annonce de la fin du conventionnement avec le Plateau, Alain Carignon et les élus d'Opposition à l'écoute des salariés qui manifestaient devant le conseil municipal.

LA TENAILLE GRENOBLOISE

C'est la seule manière de bloquer la deuxième branche de la tenaille grenobloise à l'oeuvre : cette délinquance qui s'attaque à tout, se fout des institutions, atteint un degré de sauvagerie qui la fait ici s'attaquer à un équipement public d'accès à la culture, qui s'est attaquée à un collège ou à un théâtre par le passé. Elle "complète" l'autre branche, celle de l'ultra gauche qui a fait de Grenoble un "fief" selon l'ex Procureur Eric Vaillant, qui s'attaque à la république, à la démocratie, à l'innovation, à la culture scientifique, à la liberté religieuse en ayant incendié ces dernières années des gendarmeries, les locaux de France Bleu, la salle du conseil municipal, la casemate, l'église Saint-Jacques, le pont de Brignoud... 

UN SYMBOLE DU RENONCEMENT MUNICIPAL

On assiste avec ces deux phénomènes qui détruisent la ville à petit feu à une sorte de libanisation de Grenoble. Cette bibliothèque ravagée par les flammes est un symbole cruel du double abandon municipal. L'abandon de toute politique de sécurité d'une part, que ce soit au niveau des outils (police armée, vidéoprotection...) ou au niveau du contrôle des attributions de logements pour cesser de loger la délinquance. Et l'abandon de toute politique de prévention pour la jeunesse, avec un quartier devenu "cité fantôme" suite au départ du Plateau.

Inutile de compter sur les mêmes qui ont entretenu ce double phénomène depuis 11 ans. La seule issue passe désormais par les élections municipales dans un an.

13 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X