LA VILLE JETTE L’ARGENT PAR LES FENÊTRES POUR DES CHARTES INUTILES

C'est une constante de la méthode Piolle : donner l'illusion qu'ils font quelque chose en multipliant les documents "cadres", les déclarations d'intentions diverses et variées, les chartes... À force d'en produire pour tout et n'importe quoi, ils se sont cette fois-ci pris les pieds dans le tapis en reconnaissant eux-mêmes l'inutilité totale de la "charte de l'urbanisme favorable à la santé" qu'ils ont produit. 

LA LOGORRHÉE VERBALE MUNICIPALE 

Au dernier conseil municipal, le trop plein de ce verbiage incessant, abscons, caricatural et jamais suivi d'effet a déjà explosé à la figure de la majorité à l'occasion du rapport sur "la stratégie de résilience territoriale pour renforcer la capacité de la municipalité à agir" présenté par Antoine Back (Verts/LFI), adjoint inutile qui se complait dans l'onanisme verbal. Cette fois, toutes les oppositions se sont élevées pour dénoncer cette logorrhée verbale dénuée d'effet concret, "une overdose qui ne trompe plus personne" a lancé Alain Carignon.

Antoine Back (à droite), ici avec Gilles Namur : la folie verbale de cette municipalité personnifiée.

LA CHAMBRE DES COMPTES SE PENCHE SUR LES PERMIS DE CONSTRUIRE...

Plus loin dans ce même conseil, les élus étaient amenés à examiner les actions entreprises par la ville suite aux recommandations de la chambre régionale des comptes après un audit du service pour les demandes de permis de construire à Grenoble. La chambre avait formulé des recommandations, suggérant par exemple à la municipalité de "limiter les pièces exigées aux seules pièces réglementaires", ce qui devrait couler de source mais n'est pas évident pour nos élus Verts/LFI spécialistes des fonctionnements tortueux pour perdre le citoyen.

... ET DEMANDE DE RETIRER LA CHARTE DE L'HABITAT DU DOSSIER

La chambre suggérait également de retirer la charte de l'habitat des pièces demandées à ceux qui déposent un dossier. Le document dont il est question ici est une "charte de l'habitat et de la construction favorables à la santé" : une nouvelle lubie lancée en grande pompe il y a deux ans par le sociologue adjoint à la santé Pierre-André Juven (Verts/LFI) et l'apparatchik Margot Belair (Verts), adjointe à l'urbanisme.

UNE CHARTE QUI ÉLUDE LE FOND DU SUJET...

Bien sûr, il n'est nullement question avec ce document de remettre en cause tous les poncifs des Verts/LFI en matière d'urbanisme et d'habitat. Pourtant, de la part d'une charte censée poser des principes pour la santé et le "bien-être", on aurait pu s'attendre à une remise en question de la densification et de ses effets sur la qualité de vie dans les quartiers, en matière d'incivilités, de nuisances, de propreté... Il n'en est rien : la majorité municipale refuse de voir ces sujets, refuse d'acter que la politique d'urbanisme qu'elle accompagne depuis 30 ans est un désastre écologique et social. 

... ET AFFICHE DES AMBITIONS CONTRADICTOIRES AVEC LA POLITIQUE MENÉE

Les objectifs affichés sont donc un bijou de contradictions avec ce que font réellement les Verts/LFI : "profiter de chaque projet pour réduire les ilots de chaleur urbains" et "renforcer la place de la nature"... alors que les mêmes à l'origine de la charte ont fait de Grenoble la première ville de France avec Paris pour les ilots de chaleur, à cause justement d'une politique de bétonisation intensive qui éradique les derniers espaces de nature. C'est dire le crédit qu'on peut y accorder. 

LE CONTRIBUABLE PAYE POUR DES DOCUMENTS INUTILES

Un énième document de pures intentions (56 pages !) que les contribuables grenoblois ont financé (toutes ces opérations ne tombent pas du ciel : elles mobilisent le temps et les ressources d'agents de la ville)... pour rien ! Car pour répondre à la recommandation de la chambre des comptes de ne plus demander cette charte, la municipalité admet elle-même dans la délibération que "la signature de cette charte n’est pas exigée du pétitionnaire"...

"PAS NORMATIVE, NON CONTRAIGNANTE"

La chambre peut être rassurée : "la charte se veut à destination de tous, n’est pas normative et par principe non-contraignante". En d'autres termes : elle est inutile et ne peut être opposée à personne. "Il s'agit d'un document qui vise à informer les habitants, à poser un cadre aux discussions avec les partenaires". Un pur document de communication donc. Et un énième "cadre" posé : les Verts/LFI en ont empilé tellement à grands coups de délibérations-blabla, évidemment sans jamais tirer de bilan de ce qu'ils permettent de faire concrètement, qu'on ne les voit même plus. 

ALAIN CARIGNON : "CES CHARTES NE SERVENT QU'À SE FAIRE PLAISIR"

C'est ce qu'a dénoncé le président du groupe d'opposition Alain Carignon : "on a débattu longtemps d'une charte sur l'urbanisme, la santé. Il faut bien noter que ces débats et ces frais de fonctionnement ne servent à rien selon vos propres termes. Toutes les délibérations-cadres, chartes que nous votons sont totalement inefficaces, ne servent qu'à se faire plaisir, ce sont des outils de communication sans aucune valeur". 

L'intervention d'Alain Carignon en conseil municipal.

CESSER DE DÉPENSER POUR DES DOCUMENTS INUTILES ? ERIC PIOLLE REFUSE

"C'est très bien de l'admettre dans la délibération, mais il faudrait en tirer les conséquences pour cesser de mobiliser les services et les dépenses de fonctionnement avec cette politique de chartes et de délibérations-cadre qui n'a aucun effet". Ce qu'Eric Piolle n'a pas voulu entendre, répondant que la charte vise à "fédérer des acteurs dans un cadre commun" (la novlangue habituelle), vantant même son "caractère pionnier de la construction dans le monde grenoblois" !

LA POLITIQUE DES CHARTES NE SUFFIT PLUS

Plus c'est gros, mieux ça passe ? Pas sûr. On peut signer tous les documents que l'on veut pour un urbanisme qui favorise le bien-être des habitants : impossible d'améliorer quoi que ce soit sans rompre avec le dogme de la bétonisation à outrance. Les Verts/LFi ne sont pas prêts à tourner le dos à leur idéologie densificatrice, alors ils pondent des chartes pour tenter de faire avaler la pilule avec leur conception habituelle selon laquelle le discours vaut action. 

Mais après plus d'une décennie de chartes, comités théodules et envolées lyriques sur tout et n'importe quoi, la tactique de la comm' à outrance ne suffit plus à occulter la dégradation de la qualité de vie à Grenoble. D'autant plus que dans une ville exsangue financièrement, tous les moyens financiers mobilisés pour le blabla seraient bien plus utiles ailleurs. 

 

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