« ATELIER STATIONNEMENT » : L’ARNAQUE CONFIRMÉE EN PLEIN CONSEIL MUNICIPAL

Après avoir supprimé 1200 places en 10 ans, la municipalité avait décidé de créer un atelier pour réfléchir à la politique de stationnement. Les porte-paroles des participants ont présenté leurs conclusions hier devant le conseil municipal et toute l'arnaque du dispositif s'est confirmée au grand jour. 

20 000 € L'ATELIER DE PROJET

Le principe : 33 Grenoblois sélectionnés (28 tirés au sort et 5 issus des "conseils citoyens indépendants"), une vingtaine de participants au final, chargés d'"établir des préconisations pour une politique de stationnement à Grenoble garantissant une utilisation équitable de l’espace public". Coût de l'affaire : 20 000 euros, car trois fonctionnaires municipaux sont mobilisés et un cabinet extérieur est recruté pour aider à sélectionner les habitants. 

LE SUJET BIAISÉ DÈS LE DÉBUT

D'entrée de jeu, le cadrage même du sujet était biaisé pour orienter les participants vers les désidératas de la municipalité. Le rapport officiel de l'atelier rappelle dès le début que les préconisations doivent "encourager l’évolution des mobilités et la libération d’espaces publics", encourager les "alternatives possibles au stationnement sur voirie" ou encore travailler sur "les enjeux tarifaires" pour "favoriser la rotation des véhicules". Les termes du problème sont donc déjà verrouillés en amont. Tout est fait pour que les participants tendent vers une défense de la vision des élus de la majorité municipale. 

L'atelier stationnement contient une orientation dans sa dénomination même

DES INTERVENANTS AU POINT DE VUE ORIENTÉ

Le choix des intervenants extérieurs censés éclairer les participants relève de la même logique. Sur les 15 qui se sont exprimés pendant les séances, seuls 2 d'entre eux défendaient un point de vue différent de celle de la municipalité. 7 d'entre eux sont des agents de la ville ou de la métro : par définition, ils sont là pour appliquer la vision politique des élus aux commandes. Les autres sont largement acquis aux thèses des Verts/LFI : Michel Szempruch du Collectif pour la gratuité des transports en commun (qui regroupe des partis et syndicat de gauche), Emmanuel Colin de Verdière, Président de l'ADTC qui défend le projet municipal d'éradication de 70% du stationnement avenue Jeanne d'Arc, Frédéric Héran, membre de l’association Rue de l'Avenir qui est une officine relais des Verts... 

L'AUTORITARISME DE L'ADJOINTE ANNABELLE BRETTON

Un verrouillage qui a suscité quelques remous puisque Bruno de Lescure, président de l'union de quartier Berriat, a été rapidement renvoyé de l'atelier par voie de courrier de l'adjointe à la démocratie participative Annabelle Bretton (Verts/LFI), pour avoir refusé de signer une charte de fonctionnement non prévue à la base, faite pour encadrer l'expression... puis réintégré après un recours devant le tribunal administratif lui donnant raison.

Le rapport de l'atelier revient sur cet épisode et confirme l'autoritarisme des élus Verts/LFI qui ont décidé de cette exclusion seuls : "la majorité des membres de l'atelier n'était pas favorable à la façon dont cette exclusion s'est produite et aurait préféré être consultée en amont et pouvoir voter éventuellement l'exclusion." 

LE RAPPORT DE L'ATELIER MET EN AVANT L'ADES !

Une dernière pour la route qui achève de montre l'orientation politique de toute cette affaire. La dernière page du document de préconisation estampillé ville de Grenoble, élaboré par la municipalité, met en avant un évènement en lien avec le sujet : une réunion de l'ADES, la secte Rouge/Verte de Raymond Avrillier et Vincent Comparat, composante officielle de la majorité municipale qui compte plusieurs élus. La ville de Grenoble se retrouve donc à faire la publicité des organes politiques favorables à son Maire. 

Pour la neutralité du service public on repassera : ici c'est Grenoble, où les Verts/LFI se croient tout permis.

LES PRÉCONISATIONS REPRENNENT LES MAROTTES DES VERTS

Sans surprise, les propositions qui découlent de tout ça font la part belle aux dogmes des Verts/LFI. 26 préconisations parmi lesquelles on retrouve toutes leurs marottes : des augmentations de tarifs à gogo dans la ville la plus chère de France pour le stationnement (le rapport préconise une hausse du coût du ticket résident, une hausse des tarifs pour les ménages avec plusieurs véhicules, l'extension du stationnement payant sur les zones gratuites...), la préparation de "la transition vers la gratuité totale des transports" (gouffre financier irréaliste que les Verts ont d'ailleurs été incapables de mettre en place alors qu'ils ont eu toutes les manettes pour ce faire pendant 6 ans)... 

Pour "apporter une réponse aux préoccupations des commerçant.e.s", le rapport propose la commande d'"étude de mobilité". Manière d'endormir la contestation un moment, car le temps qu'elle se fasse, les bulldozers auront fini leur oeuvre avenue Jeanne d'Arc et ailleurs. 

Les mêmes solutions que les Verts/LFI : taper sans cesse au portefeuille

GILLES NAMUR DISTRIBUE LES BONS POINTS ET LES MAUVAIS POINTS

Parce que l'opération d'enfumage est savamment organisée, quelques membres de l'atelier (Charlène Gaudebert, Pauline Lepoutre et Kazan Libercier) sont venus hier présenter leur rapport devant le conseil municipal. À noter que Pauline Lepoutre faisait partie du comité de soutien d'Eric Piolle pour les élections en 2020..

Ils ont ensuite été vivement félicités par l'adjoint en charge des espaces publics Gilles Namur (Verts/LFI), qui a quand même attaqué, en visant Bruno De Lescure, quelques membres à l’attitude gênante” (il avait déjà qualifié l'union de quartier Berriat "d'opposant politique" il y a quelques mois). Tout ce qui n'est pas d'accord avec lui doit être vilipendé et ostracisé du débat. 

INTERDICTION DE DÉBATTRE DU RAPPORT

Namur a annoncé que les élus étudieraient ce rapport puis en tireraient des propositions pour leur politique de stationnement. Le tour est joué : les Verts/LFI pourront faire mine de reprendre des propositions émanant des citoyens alors qu'ils ont tout fait pour mettre leurs propres mots dans leur bouche. Cerise sur le gateau : Eric Piolle a immédiatement précisé au conseil que  ce retour de préconisation n’est pas soumis à débat (...) gardez vos réflexions pour le travail à effectuer dans les prochaines semaines qui donnera lieu à une délibération”. Ils n'autorisent le débat que quand ça les arrange : pour un précédent atelier sur l'eau, les élus avaient eu droit à la parole.

L'opposition n'a donc pas le droit de répondre et ne sera évidemment pas associée à la préparation de la délibération. À noter que pour éviter toute remarque de sa part, pour que les élus ne puissent pas préparer le sujet, le rapport de préconisations n'a été mis en ligne qu'après sa présentation en conseil municipal. Le verrouillage jusqu'au bout. 

"VOUS NE NOUS PERMETTEZ DE DÉBATTRE NI DU FOND NI DE LA MÉTHODE"

Alain Carignon, leader de l'opposition, a tenté de s'insurger contre la méthode, prenant la parole après l'annonce du Maire pour rappeler que on a un atelier qui répète les poncifs de la majorité après que vous ayez supprimé 1200 places de stationnement (...) des membres des CCI protestent contre le fonctionnement des ateliers citoyens et vous vous ne nous permettez de débattre ni du fond ni de la méthode”. Réaction d'Eric Piolle : une coupure de son micro pour l'empêcher de s'exprimer. Il ne s'agissait surtout pas que la contradiction survienne de quelque manière que ce soit, tout doit être verrouillé jusqu'au bout. 

Intervention d'Alain Carignon hier en conseil pour fustiger le verrouillage de l'expression suite à la présentation du rapport.

CHANGER DE MÉTHODE

Mettre en place un atelier pour réfléchir au stationnement après 10 ans de politiques municipales ayant abouti à supprimer 1200 places laissait déjà présager la vaste opération d'enfumage. Mais le rapport de l'atelier et la méthode des Verts/LFi quant aux suites qu'ils envisagent confirment tout le problème de ce type d'exercice. Les participants, la plupart étant pourtant sans aucun doute de toute bonne foi, se retrouvent instrumentalisés, devenant de fait les faire valoir des décisions municipales. Dans 13 mois, les Grenoblois ont la possibilité de rompre avec ce genre de méthodes. 

 

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