LAURENCE RUFFIN, MARGOT BELAIR ET LUCILLE LHEUREUX VEULENT SUCCÉDER À PIOLLE

Piolle qui affirme qu'il ne se prépare pas pour la présidence de la métro et un trio de femmes désignées cheffes de file : à 13 mois des élections municipales et métropolitaines, les Verts tentent de préparer le terrain.

TOUT CHANGER POUR QUE RIEN NE CHANGE

On le savait déjà, Eric Piolle ne briguera pas un troisième mandat de Maire de Grenoble l'année prochaine. Une décision avisée, vu le niveau d'impopularité qu'il a atteint dans sa ville. L'équation des Verts pour ces élections s'annonce tout de même très compliquée puisqu'ils vont tenter d'incarner une rupture, pour séduire les Grenoblois excédés par Piolle, mais tout en continuant dans la même direction que les deux derniers mandats. 

LA STORY DE RUFFIN : UN COPIÉ COLLÉ DE PIOLLE 2014

Pour incarner la rupture, les Verts s'affairent depuis des mois à mettre en piste Laurence Ruffin (la soeur du député ex insoumis). Une femme évidemment de gauche, PDG d'une SCOP à Saint-Martin d'Hères, qui fait gracieusement don de sa personne pour s'engager à Grenoble... La story a un goût de déjà-vu : c'est le copié collé de celle d'Eric Piolle, l'écolo ingénieur d'HP qui s'est présenté en 2014. On a vu le résultat. On peut d'ores et déjà imaginer ce que ça donnera avec sa version féminine.

Laurence Ruffin : le même profil que Piolle ... avec les cheveux longs

RUFFIN, BELAIR ET LHEUREUX POUR PRÉPARER LES MUNICIPALES

À la différence de 2014, celle qui entend porter les couleurs des Verts/LFI est en outre tributaire du bilan de ceux-ci. Ce sera désormais difficile de s'en détacher car cette semaine, les adhérents des Verts ont voté pour désigner trois "cheffes de file" chargées de préparer les municipales : Laurence Ruffin donc, mais aussi les adjointes Margot Belair et Lucille Lheureux qui la cornaqueront. D'un seul coup, la story de la nouveauté prend du plomb dans l'aile.

MARGOT BELAIR, JEUNE APPARATCHIK DES VERTS

Ce sera en effet difficile de se démarquer de l'étiquette de pur produit piolliste avec ces deux-là. Margot Belair est un modèle d'apparatchik écolo : elle a commencé à militer au sein de ce parti très jeune et se fait en toutes circonstances le porte-parole modèle des éléments de langage de l'appareil. Son compagnon, Jérôme Cucarollo, Vert aussi, est quant à lui élu au Département (avec comme suppléant Olivier Bertrand, autre apparatchik du piollisme). Un petit monde... Comme adjointe à l'urbanisme, elle porte une lourde responsabilité dans la bétonisation qui nuit à la qualité de vie des Grenoblois et qui retarde l'adaptation de la ville au réchauffement climatique. 

margot belair grenoble
Margot Belair, adjointe à l'urbanisme...

LUCILLE LHEUREUX, LA PERSONNIFICATION DE L'ÉCHEC DES VERTS

Lucille Lheureux incarne à elle toute seule tout l'échec et le dogmatisme des Verts. Celle qui se présentait comme commerçante (beaucoup moins depuis que ses clients ont pointé publiquement son incompétence dans le domaine) a été adjointe en charge de l'espace public (donc de la propreté) de 2014 à 2020. Les Grenoblois peuvent juger de son bon bilan en la matière. Elle est désormais adjointe "aux cultures", où elle se démarque par ses méthodes brutales, sans considération pour les acteurs de la culture, et sa capacité à aligner crânement les contrevérités pour entuber son monde

... et Lucille Lheureux, adjointe "aux cultures". Ici avec Piolle et Hugo Prévost, l'ex député LFI de la 1ère circonscription contraint de démissionner car accusé de violences sexistes et sexuelles

RUFFIN DÉJÀ ADOUBÉE PAR LES PARRAINS DU SYSTÈME PIOLLE

Si la tête de liste n'est officiellement pas désignée, Eve Moulinier rappelle dans le Dauphiné que "en coulisses, le nom de Laurence Ruffin est quand même celui qui revient le plus souvent dans les conversations". Elle partirait donc encadrée par deux élus au coeur de la machine municipale pour s'assurer de sa fidélité au système. Et elle semble déjà adoubée par l'ADES : le clan de Raymond Avrillier et Vincent Comparat, les parrains de la municipalité Piolle, qui ont tenté d'organiser avec elle à la maison du tourisme... avortée car ils n'avaient pas les clés de la salle ! Ça commence bien. 

Les participants (peu nombreux) pour la réunion de l'ADES avec Laurence Ruffin sont restés à la porte car les champions de l'ADES n'avaient pas les clés de la salle... De bon augure pour leur campagne.

LA FRANCE INSOUMISE VA-T-ELLE SE PLIER AUX VERTS ?

Reste la question des partenaires des Verts. Conscients que les Grenoblois en ont ras-le-bol d'eux, ils entendent tendre la main à tous les partis politiques de gauche. Y compris au PS et à Place Publique, aujourd'hui dans l'opposition au conseil municipal : pour en arriver là, c'est dire comme ils savent que les chances sont élevées qu'ils perdent l'élection. Mais les autres vont-ils accepter l'union ? La France Insoumise, deuxième composante majeure de la majorité municipale, se sent pousser des ailes après les résultats des européennes où ils ont torpillé les Verts. Le roquet Alan Confesson, adjoint LFI au commerce, se prépare déjà activement à enfiler le costume de tête de liste. Se pliera-t-il finalement à Ruffin et aux Verts ? Ou partiront-ils divisés au 1er tour ?  

PRÉSIDENCE DE LA MÉTRO : PIOLLE RECULE...

Pendant ce temps, Eric Piolle qui se préparait activement pour la présidence de la métropole (il avait commencé sa tournée des Maires) fait un pas en arrière. Il a expliqué lors de ses voeux à la presse qu'il "ne pense pas être la personne idéale pour l’après Ferrari". Une fois n'est pas coutume, nous sommes d'accord avec lui. Avec la guérilla interne à la majorité qu'il mène depuis 2020 à la métro qui exaspère de nombreux élus, son isolement politique y compris à Grenoble où 12 élus de la sa majorité l'ont déjà quitté, sa condamnation pour favoritisme et le climat d'affaires qui l'entoure... sa candidature à la présidence de la métro susciterait un rejet massif. Il a eu la lucidité de s'en rendre compte.

... ET SE RÊVE UN DESTIN NATIONAL

Piolle précise tout de même qu'il s'engagera dans la bataille métropolitaine et qu'il veut "participer à faire gagner en 2026" à Grenoble. Clairement pas un cadeau pour le trio Ruffin / Belair / Lheureux sur qui sa côté d'impopularité va rejaillir. Mais son ambition reste nationale. Il se rêve toujours Président de la République : "candidat pourquoi pas, ou en tout cas, au moins comme rassembleur", écrit Albane Pommereau dans le Dauphiné. C'est à ça que servent ses saillies sur le "modus vivendi" avec les dealers par exemple : choquer pour se faire connaitre. Pas sûr que la stratégie du choc l'érige en rassembleur de la gauche, lui qui avait fini avant-dernier de la primaire des Verts en 2021 !

LES GRENOBLOIS ONT LES CLÉS DE LEUR DESTIN

Ça patine donc au démarrage pour les Verts. Union avec les autres partis de gauche loin d'être acquise, passif du bilan Piolle qui va faire mal, climat d'affaires et ambiance fin de règne, profil de Laurence Ruffin qui fait trop copié collé de Piolle et présente déjà des failles... Cette fois-ci, ce sera plus compliqué de duper les Grenoblois. Ils ont les clés de leur destin : continuer avec les mêmes, qui feront la même chose et accélérerons la dégradation de la ville. Ou renverser la table en choisissant une autre voie, celle que propose Alain Carignon et son équipe au travail depuis des années pour préparer le changement.

Verdict dans 13 mois.

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