ERIC PIOLLE ADMET OFFICIELLEMENT SA SOUMISSION AUX DEALERS

Il lui fallait bien ça pour faire oublier ses déboires locaux, entre résultat alarmant pour son camp aux élections, nouvelle affaire qui vise un élu de son groupe et débuts catastrophiques de la campagne de sa prétendante à la succession Laurence Ruffin : pour occuper le terrain médiatique autrement, Eric Piolle remet sur la table sa proposition de dépénaliser le cannabis.

UN RÉFÉRENDUM SUR LE CANNABIS

Le Maire s'est donc invité sur le plateau de France Info ce jeudi pour réclamer au Président de la République "un référendum sur la dépénalisation, ou le contrôle de la production, la légalisation" du cannabis. Une vieille marotte de sa part (et des Verts en général), accompagnée de ses sempiternels éléments de langage vus et revus pour fustiger les politiques de répression menées et en appeler à la "responsabilité collective". 

Piolle ce jeudi sur France Info.

LE REFUS DE PRENDRE PART À LA CHAINE DE SÉCURITÉ

La "responsabilité collective", justement, il s'agirait pour le Maire d'en faire preuve alors qu'à Grenoble la municipalité est encore et toujours le maillon manquant de la chaine de sécurité. Sur France Info, Eric Piolle évoque à nouveau ses "120 caméras" (quand une ville comme Vienne, 30 000 habitants, en compte 250 !) considérant qu'il n'a pas à développer la vidéoprotection, et réaffirme sa volonté de ne pas armer la police municipale parce qu'il estime que ce serait "les mettre en danger et que ça ne correspond pas à leur mission". Sans qu'il soit capable de définir leur mission pour autant.

Alors que d'autres maires écolos comme à Bordeaux arment désormais leur police municipale, Eric Piolle refuse toujours. Résultat : les policiers municipaux refusent d'intervenir dans certains secteurs grenoblois qu'ils jugent trop dangereux, les dealers étant, eux, bien armés... Témoignage sur l'intranet de la ville.

LE SABORDAGE DE LA PRÉVENTION

À cette absence totale de participation à la politique de répression, il faut ajouter des manquements majeurs concernant la prévention. En plateau, Piolle ose pérorer sur la nécessiter de "lutter pour l'émancipation des jeunes, leur proposer des solutions" pendant qu'à Grenoble, il a minutieusement sabordé l'éducation populaire par considérations budgétaires de petit boutiquier et par volonté de caporaliser les initiatives trop indépendantes de la municipalité. Le Plateau à Mistral, la Cordée à la Villeneuve, la MJC/théâtre Prémol au Village Olympique en ont fait les frais. Autant de perspectives en moins pour les petits Grenoblois.

LE GRAND RENONCEMENT PIOLLESQUE...

Estimant que la répression ne fonctionne pas (une posture d'une hypocrisie rare : c'est effectivement facile de critiquer son inefficacité à Grenoble alors qu'un acteur essentiel, la municipalité, ne prend pas sa part !), Piolle propose donc comme solution miracle cette dépénalisation. Un terrible aveu de renoncement : parce qu'on ne parvient pas à lutter contre un phénomène, il souhaite l'autoriser. Avec ce raisonnement, puisque il ne parvient pas à endiguer les fusillades à Grenoble ou encore les agressions de rue, il faudrait aussi les autoriser ? 

Les aménagements de la ville favorisent également les trafiquants. Quartier Hoche, la fermeture d'une voie d'accès (pour réaliser une autoroute à vélo) réduit les possibilités d'intervention des forces de l'ordre et conforte les dealers qui peuvent s'échapper à pied par les coursives ouvertes. Capture d'écran Place Gre'net

... ET LA SOUMISSION ASSUMÉE AUX DEALERS

Une formule du Maire a en particulier fait réagir, provoquant un petit tollé médiatique : "il faut trouver un modus vivendi avec les dealers". Donc une "manière de vivre" avec eux : en une formule malheureuse, le premier officier de police judiciaire de la ville verbalise clairement qu'il est dans une logique de soumission aux dealers. Le triste fruit d'un long processus qui aura vu passer les Verts/LFI par plusieurs phases : ils sont passés par le déni des problèmes sécuritaires que le trafic engendre, puis par la déresponsabilisation en se défaussant sur l'état, et maintenant cette soumission aux trafiquants.

L'AN DERNIER, "LES COPAINS D'EN BAS"

La posture n'est malheureusement pas nouvelle. Eric Piolle essaye de longue date d'acclimater les Grenoblois à la vie avec les trafiquants de drogue plutôt que de lutter contre ces derniers qui gangrènent tant de quartiers. Il y a tout juste un an, il déclenchait déjà un tollé avec l'organisation d'une pièce de théâtre parlant des dealers, intitulée "les copains d'en bas", sous-titrée par la ville "comment vivre au quotidien à proximité d'un point de deal". 

Le président du groupe d'opposition Alain Carignon a rappelé que la posture d'Eric Piolle n'est pas nouvelle

"UN IDÉOLOGUE", "HORS-SOL"... 

C'est peu de dire que la nouvelle sortie piollesque n'a pas séduit grand monde. C'est même plutôt l'inverse : il s'est fait cartonner sur à peu près tous les plateaux. "Un idéologue chez qui le réel n'existe pas" (CNews), une attitude "hors-sol" (RMC)... Même le Ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau y est allé de son tweet : "Le maire de Grenoble veut un modus vivendi avec les dealers dans sa ville. Il veut littéralement trouver une « manière de vivre » avec ces marchands de mort. Le seul modus vivendi acceptable avec les narco-racailles, c’est la prison".

Sur TPMP, Eric Piolle s'est fait cartonner.

UNE FAUTE POUR LA SANTÉ PUBLIQUE...

Il convient de le rappeler : la dépénalisation n'est en rien une solution. Pour la santé publique, ce serait une faute. L'académie de médecine s'y oppose fermement, parlant de "grave erreur sanitaire", rappelant que "dans les pays qui ont légalisé son « usage récréatif », il a été montré que cette mesure ne réduit ni son usage, ni ses trafics. Quant aux hypothétiques recettes issues des taxes d’État, pour le tabac et pour l’alcool, elles couvrent moins de la moitié des dépenses sanitaires liées à leur consommation. Aux États-Unis, où plus de 30 états ont légalisé son usage, les dernières données du montrent que les consommations de cannabis ont atteint en 2022 des sommets historiques". 

... ET POUR LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC

Pour la lutte contre le trafic, ce serait une faute aussi. Si le cannabis reste la drogue la plus consommée, la cocaïne prend des proportions de plus en plus importantes (49 tonnes saisies en 2024 contre 5,5 en 2023). Le trafic, les guerres de gang continueraient pour les drogues plus dures, très lucratives. Même en cas de légalisation, un marché de contrebande de cannabis se développerait également pour un produit moins cher, moins taxé. À la Villeneuve, des bandes se disputent ainsi le contrôle du trafic... de cigarettes. 

PIOLLE CHERCHE DESESPÉRÉMENT À EXISTER

Mais la pertinence de la mesure, son efficacité, ne sont à aucun moment jaugées lorsqu'Eric Piolle fait une telle sortie. La seule chose qui compte à ses yeux est de se tailler tant bien que mal un créneau médiatico-politique pour exister sur le plan national, lui qui n'a jamais abandonné ses ambitions présidentielles malgré le camouflet infligé lors de la dernière primaire des Verts où il avait fini avant-dernier, et malgré le boulet que représente son bilan grenoblois.

De quoi lui permettre de voir le Vert à moitié plein : cette fois-ci il pourra sans doute compter sur les suffrages des narcotrafiquants... 

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