L’ARNAQUE DES « ATELIERS DE PROJETS » DE LA VILLE DE GRENOBLE DÉVOILÉE

Un nouveau camouflet infligé par le tribunal administratif à la municipalité, avec l'obligation pour celle-ci de réintégrer un membre exclu d'un "atelier de projet" sur le stationnement. Entre décisions déjà prises en coulisses, animateurs aux ordres et exclusions arbitraires, ces ateliers s'apparentent davantage à un outil de contrôle qu'à un espace de dialogue.

1200 PLACES SUPPRIMÉES EN 10 ANS...

En 10 ans, la municipalité Piolle a supprimé plus de 1200 places de stationnement (sans compter les 800 de l'esplanade), et ce alors qu'il manque dans le même temps de l'ordre de 1500 places de dissuasion autour de Grenoble pour permettre la bonne application de la ZFE. C'est 10 ans trop tard, après des décisions de suppression dans tous les quartiers, que les Verts/LFI ont eu l'idée lumineuse de lancer un "atelier de projet" sur le stationnement. 

Esplanade : -800 places en entrée de ville alors que l'heure devrait justement être au développement des parkings de dissuasion en périphérie

... PUIS UN "ATELIER DE PROJET" POUR Y RÉFLÉCHIR

La ficelle est grossière mais pourquoi se priver. Lancé en fin d'année dernière, l'atelier a pour objectif officiel "d'établir des préconisations citoyennes pour une politique de stationnement à Grenoble garantissant une utilisation équitable de l’espace public". Si tel était vraiment le cas, il aurait été lancé en début de mandat. Pas après avoir pris toutes les décisions, pendant qu'en parallèle les Verts/LFI tentent d'en imposer d'autres comme la suppression de 70% du stationnement Avenue Jeanne d'Arc

OBJECTIF : ENDORMIR LES GRENOBLOIS

Le véritable objectif est en fait ici d'endormir les Grenoblois, en leur donnant l'illusion qu'ils ont voix au chapitre. L'atelier coûte 20 000 euros au contribuable (!), avec mobilisation d'agents de la ville et aide d'un cabinet extérieur pour sélectionner les 24 grenoblois "volontaires" tirés au sort. Tout est fait pour encadrer ce que les participants peuvent proposer, le tout évidemment sans remettre en cause la politique municipale menée depuis 2 mandats par les piollistes.

UN LOBBYISTE PROCHE DES VERTS VEUT CHOISIR QUI PEUT S'EXPRIMER  

Jean-Noël Pusel, Président d'Union de Quartier, Fabrice Debarge, animateur des commerçants de Jeanne d'Arc, Olivier Curto, Président d'une association de commerçants et plusieurs autres habitants et commerçants s'étaient invités au 1er atelier pour dénoncer les suppressions de places menées dans différents quartiers. Un tiré au sort, Philippe Zanola, cadre de l'ADTC, ancien président de la maison de l'environnement, correspondant Grenoble de "rue de l'avenir" (lobby vert qu'on retrouve souvent avec Alternatiba) et soutien à la réélection d'Eric Piolle en 2020 avait alors souhaité les empêcher de parler... 

UNE CHARTE POUR VERROUILLER L'EXPRESSION

La participation citoyenne à la sauce Piolle. Dès le deuxième atelier, pour éviter que le réel ne s'immisce à nouveau dans l'exercice, une charte avait été imposée aux participants pour encadrer leur expression, ce qui n'avait pas été prévu à l'origine. Bruno de Lescure, coprésident du comité de liaison des unions de quartier, président de l’Union de quartier Berriat/Saint Bruno, et membre du conseil citoyen indépendant du secteur 1, avait alors été le seul à refuser de signer ce document de verrouillage. 

BRUNO DE LESCURE RENVOYÉ PUIS RÉINTÉGRÉ PAR LE TRIBUNAL

La sanction ne s'était pas faite attendre : une exclusion pure et simple, signifiée par voie de courrier par Annabelle Bretton (Verts/LFI), adjointe préposée au verrouillage citoyen. Mais il ne s'est pas laissé faire et a saisi le tribunal administratif, qui a récemment ordonné sa réintégration à l'atelier... et condamné la ville à verser 800 euros à l'ex exclu. Quand les habitants se mobilisent et se saisissent des moyens à leur disposition, l'autoritarisme piollesque peut reculer. 

"LE PRIX LÉNINE DE LA PARTICIPATION" 

Dans la foulée, Bruno de Lescure, Michel Voilin (Union de quartier Championnet), Guy Tuscher (ex élu de la majorité piolle exclu lors du précédent mandat) et Michel Vernerey (membre du conseil citoyen indépendant) ont récemment donné une conférence de presse pour revenir sur cette mascarade des ateliers de projet. Ils n'y vont pas de main morte. Guy Tuscher propose à la ville "le prix Lénine de la participation", ils fustigent "l'interventionnisme" de la municipalité pour cadrer les sujets et les orienter, exposent un "abus de pouvoir qui va à l’encontre de la démocratie participative". Pour l'atelier sur le stationnement, "ils ont changé le sujet sans prévenir, et la problématique maintenant c’est “comment faire pour supprimer des places?explique Bruno de Lescure au média Place Gre'net

Le sujet original de l'atelier devait être "quel stationnement en ville, comment permettre aux habitants de stationner à proximité de leur domicile, quelles possibilités, quelles tarifications, quel découpage”. Beaucoup plus ouvert que la version retenue pour orienter les débats

ANNABELLE BRETTON, COMMISSAIRE OFFICIEL DU POLITBURO

Il y a aussi eu le précédent de l'atelier sur le sujet de l'eau auquel participaient Michel Voilin et Guy Tuscher. Le bilan n'est pas plus reluisant : refus de la ville de faire un état des lieux des points d'eau avant de parler du sujet, censure et orientation des débats pour mener les participants au sujet de l'aménagement des berges qui n'était pas l'idée initiale... "Si on émettait une idée qui n’était pas prévue par l’animateur, elle était tout de suite rejetée, et on était un perturbateur" explique Michel Voilin à Place Gre'net. Parce qu'il souhaitait sortir du cadre imposé, Annabelle Bretton s'était là encore fendue d'un courrier à son encontre pour lui mettre la pression, comme une parfaite petite commissaire du politburo. 

LA GROSSE FICELLE DE LA DIABOLISATION

Réponse de la municipalité à ces accusations : "des membres du CLUQ, politisés, ont pris la main sur certains Conseils citoyens indépendant, et viennent perturber systématiquement chaque ateliers citoyens". Évidemment ils ne relèvent pas la politisation des citoyens lorsque ceux-ci sont de leur camp politique, à l'instar de Philippe Zanola. "Perturber" veut ici dire "exprimer un avis divergent de la doxa municipale" et on notera comme le fait que des citoyens vraiment indépendants se saisissent des conseils citoyens devient une "prise en main". 

CES MÉTHODES ONT VÉCU

La grosse ficelle de la diabolisation pour exclure ceux qui ne sont pas de leur avis, comme l'adjoint Gilles Namur (Verts) le fait pour écarter les demandes des unions de quartier qui le gênent en les qualifiant "d'opposants politiques". Sauf que ces méthodes sont de plus en plus grossières, et le sont encore plus maintenant que des citoyens se mobilisent pour les exposer sur la place publique à l'instar de ces 4 participants à des ateliers municipaux. Duper les Grenoblois va s'avérer de plus en plus difficile malgré la débauche de moyens et de verrous pour les enfumer avec ce genre d'exercice. 

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