COMMERCES À GRENOBLE : LES CHIFFRES DONNENT TORT AUX VERTS/LFI

La journaliste Clémence Beyrie, du Dauphiné Libéré, s'est penché sur les résultats des commerces du centre-ville grenoblois après la période des fêtes. Le constat est malheureusement sans appel, et les chiffres de fréquentation confirment les alertes de l'opposition et des collectifs de défense des commerçants.  

L'AN DERNIER, L'AGRANDISSEMENT DE GRAND PLACE

Le DL rappelle en préambule que l'activité économique à la période de noël avait déjà été ralentie par l'extension de Grand Place en novembre 2023. 16 000 m2 supplémentaires pour le méga centre commercial, héritage de la municipalité Dubedout, qui avait déjà asséché tous les commerces du sud de la ville. Extension votée par les élus Verts/LFI/PS etc. des majorités municipales et métropolitaines, les mêmes qui n'ont que le mot "circuit-court" et commerce de "proximité" à la bouche. 

CETTE ANNÉE, L'OUVERTURE DE NEYRPIC

Cette année, s'il y a évidemment un problème national de pouvoir d'achat, localement c'est aussi l'ouverture de Neyrpic à Saint-Martin d'Hères qui impacte les commerçants. Une autre pompe aspirante votée par la majorité métropolitaine de Christophe Ferrari en 2018, les élus d'Eric Piolle qui en font partie ne l'ayant pas stoppé. La journaliste relaye ainsi que plusieurs d'entre eux estiment que le nouveau centre en entrée de Grenoble est "en grande partie responsable d’une baisse de chiffre d’affaires qui va de 20 % à 40 %". 

"PERSONNE N'A RÉALISÉ SES OBJECTIFS"

Grande rue, un commerçant explique au Dauphiné : "c’est dur pour tous les commerçants, même ceux de la restauration. On s’est tous serré la ceinture ce mois-ci, car personne n’a réalisé ses objectifs". Il est là, sous nos yeux, le résultat des problèmes d'accessibilité et d'attractivité du centre qui ont engendré Neyrpic. Plutôt que de les traiter, l'adjoint au commerce Alan Confesson les juge... infondés. En octobre dernier il ordonnait au promoteur de Neyrpic d'"éviter notamment vos commentaires déplacés concernant l’accessibilité ou la sécurité du centre-ville".

Le ballet des commerces vides. Ici rue Saint-Jacques

L'ÉCART SE CREUSE AVEC LES COMMERCES HORS GRENOBLE

De toute évidence, les résultats des commerçants cette année montre que ces constats ne sont pas "déplacés". L'observatoire de l'évolution des chiffres d'affaires publié par la CCI confirme d'ailleurs cette baisse en 2024. Et un écart de plus en plus abyssal avec le reste de la région grenobloise. Mais on retrouve là la méthode habituelle des Verts/LFI qui consiste à mettre sous le tapis tout ce dont ils ne veulent pas parler. Pendant ce temps les problèmes s'aggravent. 

En rouge l'évolution des chiffres d'affaires à Grenoble, en vert l'évolution dans le reste de la région grenobloise.

LE TAUX DE VACANCE S'ENVOLE

Autre indicateur qui montre l'échec des Verts/LFI et le résultat cataclysmique de leur politique de fermeture de la ville : le taux de vacance des locaux commerciaux dans le centre-ville s'envole, avec une hausse de près de 4 points depuis 2018, et nous décrochons désormais de la moyenne nationale. On est loin des rodomontades d'Alan Confesson ou de la conseillère métropolitaine déléguée au commerce Barbara Schuman (ex Verts/LFI exclue) qui affirment régulièrement le contraire. À noter que les dernières données datent de 2023, aussi l'effet dévastateur de Neyrpic qui a accéléré la fuite de plusieurs enseignes n'est pas encore pris en compte. 

Là encore, la tendance est claire.

DES CAPTEURS POUR COMPTER LES PIÉTONS

Le Dauphiné a également publié récemment les chiffres de fréquentation du centre-ville par les piétons. La métropole a en effet installé des capteurs de passage il y a quelques années pour la Grande rue, la rue Lafayette, la rue de Bonne et la rue de La Poste. À la lecture des données, le quotidien conclut curieusement qu'il est "difficile d’affirmer qu’il y a eu moins de passage dans le centre-ville grenoblois", que "ce n’est pas flagrant d’une année sur l’autre"... 

LE NOMBRE DE PIÉTONS DANS LE CENTRE EN BAISSE

Pourtant, la tendance à moyen terme est très claire. Rue de Bonne, on compte 30 000 passages de piétons en moins entre 2021 et 2024. Rue Lafayette, sur la même période, ce sont 21 000 passages de moins. Rue de Bonne enfin, ce sont 10 000 passages de moins. L'attractivité du centre fait clairement défaut pour les piétons, la faute à un centre-ville moins attractif, mais aussi à des politiques de mobilités qui oublient systématiquement ce mode de déplacement

Baromètre des villes marchables : entre 2021 et 2023, le ressenti global des piétons à Grenoble se détériore.

LES AFFIRMATIONS DES VERTS SUR LES CYCLISTES INVALIDÉES

Seule donnée positive mesurée en ce début d'année : les compteurs cyclistes indiquent tous une hausse, comme le relève Jean-Benoit Vigny pour le Dauphiné. Certes plus ténue en 2024 mais constante depuis 2019. L'augmentation de la pratique cycliste est indéniable à Grenoble, mais cette tendance est à comparer avec celle des chiffres d'affaires des commerçants, clairement à la baisse comme vu plus haut. Les affirmations des Verts/LFi selon lesquelles les cyclistes consomment autant que les autres usagers sont donc catégoriquement démenties !

LES PIOLLISTES NE VEULENT PAS INFLÉCHIR LEURS DOGMES

Toutes ces données devraient inciter la majorité municipale et métropolitaine à lever le pied sur leur politique de fermeture, comme le fait la ville d'Annecy (municipalité verte aussi !) où les indicateurs sont pourtant à un stade beaucoup moins alarmant. Mais malgré les alertes de l'opposition depuis des années, la mobilisation grandissante des collectifs d'habitants et commerçants, les Verts/LFI poursuivent avec sectarisme des projets qui ne prennent jamais en compte les commerçants, pourtant garants de la qualité de vie dans une ville. 

En octobre dernier, le groupe d'opposition mené par Alain Carignon accompagné de nombreux Grenoblois avait organisé une déambulation dans le centre pour alerter sur la situation des commerces à Grenoble.

VILLE ET MÉTROPOLE PEUVENT AGIR... SI LES GRENOBLOIS VOTENT

Suspension de l'augmentation de la taxe métropolitaine sur les locaux commerciaux vacants, révision à la baisse des tarifs de stationnement, engagement d'une politique de propreté et de sécurité pour que le centre redevienne attractif, développement des moyennes surfaces commerciales, des îlots de commerces, étude des possibilités d’avantages fiscaux pour les surfaces inférieures à 500m2, travail sur la visibilité des commerces dans l’espace public, simplification de l’action publique avec un système de guichet unique pour les commerçants...

Autant de moyens d'actions pour redonner une vitalité commerciale à Grenoble en tenant compte des faits. Le groupe d'Alain Carignon met ces propositions depuis longtemps sur la table, mais l'adjoint au commerce Alan Confesson, qui ne jure que par l'éradication de la voiture, considère que cela signifie qu'il "n’a pas passé le cap du XXIe siècle" !

C'est donc très clair : pour changer de politique en la matière, il ne reste que le vote aux prochaines élections municipales, dans 15 mois, pour un changement de majorité. Les commerçants qui ne votent pas encore à Grenoble et souhaitent défendre leur activité peuvent s'inscrire sur les listes d'ici là. 

15 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X