AUJOURD’HUI, GRENOBLE VOTE UN BUDGET EN TROMPE L’OEIL

Le conseil municipal de Grenoble se réunit pour la dernière fois de l'année ce lundi à 10h. Avec comme gros morceau à l'ordre du jour le vote du budget 2025 qui s'inscrit dans la continuité du précédent : il s'agit d'un véritable trompe-l-oeil qui repousse à 2026 (après les municipales) la douloureuse.

EN NOVEMBRE, LES VERTS/LFI FUSTIGAIENT... BARNIER 

Le conseil municipal de novembre avait déjà débattu des orientations budgétaires 2025 de la ville. Les piollistes avaient alors usé d'une grosse ficelle : faire croire que la situation financière de Grenoble incombait à... Michel Barnier, à ce moment-là premier ministre, qui préparait le budget du pays. Michel Barnier qui sera resté en poste 3 mois, pendant que les Verts/LFI sont en place depuis désormais plus de 10 ans...

PIOLLE POURSUIT DANS LA SURENCHÈRE

En tout et pour tout, les orientations gouvernementales d'alors aurait pu coûter de l'ordre de 10 millions d'euros à la ville. Ce n'est même plus d'actualité puisque le gouvernement Barnier a été censuré et qu'il est désormais remplacé par François Bayrou. Pas de quoi stopper Eric Piolle qui a encore utilisé les moyens municipaux pour faire de la politique politicienne en parant l'hôtel de ville d'une affiche qui veut faire croire aux Grenoblois que des mesures gouvernementales (désormais lettres mortes !) reviendraient à proposer à la ville de choisir entre priver les enfants de cantine ou fermer les musées...

L'affiche qui orne la facade de la mairie. Aux frais du contribuable.

LE CATASTROPHISME COMME FONDS DE COMMERCE

On retrouve là le fonds de commerce habituel des Verts : surfer sur un catastrophisme ambiant, qu'ils entretiennent y compris en usant des pires contrevérités car il s'agit de leur seule rente électorale. Le projet de loi de finances 2025 n'a beau plus être d'actualité, Piolle l'utilise quand même pour faire dans la démagogie la plus crasse. Fustiger l'Etat vise à lui permettre d'échapper à sa propre responsabilité de gestionnaire aux affaires de la ville depuis 2014, responsable de 10 budgets votés pour Grenoble. 

ALAIN CARIGNON : "ERIC PIOLLE A GAGNÉ 50 MILLIONS"

Pour rappeler cette responsabilité écrasante, qui ne doit rien au gouvernement quel qu'il soit, le président du groupe société civile, Alain Carignon, a réagi dans un tweet à cette opération d'enfumage : "Affiche fausse. Et Eric Piolle a gagné de l’ordre de 50 millions d’euros par an avec la hausse d’impôts. Où les affecte-t-il ? Propreté, tags, sécurité, entretien de l’espace public… ?". C'est en effet le grand oubli de la comm' piollesque : le matraquage fiscal imposé par les Verts/LFI rapporte 5x plus que ce qu'aurait pu coûter les économies de l'état à la ville.

LES IMPÔTS SERVENT À ÉQUILIBRER

Une manne financière considérable et pourtant, le service rendu aux Grenoblois ne s'améliore aucunement. L'augmentation massive de la taxe foncière en 2023 n'a en fait servi qu'à équilibrer les recettes avec les dépenses qui se creusent d'année en année. Les quelques investissements prévus relèvent de la poudre aux yeux et sont soit très vivement contestés, soit consistent en la mise en place de fausses "gratuités" qui ne bénéficient qu'à une poignée mais génèrent surtout des dépenses de fonctionnement supplémentaires avec la mobilisation d'agents. 

La trajectoire financière de la ville. La hausse d'impôts n'était qu'un "one shot" et ne résout la crise que temporairement puisque nous poursuivons dans la même direction

UN BUDGET EN TROMPE L'OEIL

Le budget qui sera soumis au vote du conseil aujourd'hui est donc un trompe-l-oeil. Grâce aux impôts il présente des ratios qui paraissent acceptables de prime abord. Un véritable enfumage : parce que la dette et les dépenses de fonctionnement devenaient étouffantes, le fait d'augmenter la taxe foncière permettait d'aligner les recettes et de s'acheter un peu de temps. Mais malgré cette nouvelle manne fiscale, la dette va continuer d'augmenter (elle devrait frôler les 300 millions d’euros en 2026  soit une hausse de 50 millions d’euros sur trois ans) et les dépenses de fonctionnement aussi (à un rythme de 12% par an).

LES DÉCISIONS DIFFICILES APRÈS 2026

L'équation est donc facile à comprendre : les recettes ont augmenté pour équilibrer avec les dépenses à un moment T, mais alors que ces mêmes dépenses continuent de se creuser chaque année, il faudra prendre de nouvelles mesures pour y faire face très rapidement. À savoir juste après les élections municipales de 2026. Si l'équipe Piolle est reconduite, les impôts augmenteront mécaniquement à nouveau. Le groupe d'Alain Carignon propose lui une autre voie : celle d'économies massives sur les dépenses de fonctionnement avec des mutualisations - fusions avec la métropole. Ce qu'ont été incapables de faire les Verts/LFI en 10 ans et qui s'avère nécessaire si l'on veut éviter un nouveau matraquage. 

PLACE DE METZ : LE PROJET MUNICIPAL LANCÉ

Outre le budget, un autre point s'invitera à l'ordre du jour : le réaménagement de la place de Metz, subitement présenté aux élus entièrement ficelé, pour faire passer en force la suppression de tout le stationnement sur la place. Sans aucune information des résultats d'une quelconque concertation avec les habitants et commerçants en amont. Les Verts/LFI veulent avancer au plus vite : ils ont reculé pour la suppression du stationnement rue de Strasbourg, mais s'ils imposent l'aménagement place de Metz, ils n'auraient qu'à appuyer sur un bouton en 2026 pour terminer le travail dans la rue en cas d'élection de Laurence Ruffin (la prétendante à la succession de Piolle)

Les plans de la place de Metz, débattus avec personne

LE SUJET JEANNE D'ARC S'INVITE AUSSI DANS LES DÉBATS

Dans la même thématique, un autre projet de suppression de stationnement s'invitera dans les débats avec la question orale du "conseil citoyen indépendant" du secteur 5 posée en début de conseil par Jean-Noël Pusel, le Président de l'Union de quartier Abbaye-Jouhaux. Sa question portera sur le projet municipal d'éradication de 70% des places sur une avenue où plus de la moitié de la clientèle de certains commerces vient de l'extérieur. Au surlendemain d'une opération (râtée) menée par les associations amies de la municipalité pour faire du lobbying pour défendre cette lubie vivement contestée depuis des mois (nous aurons l'occasion d'y revenir). 

LES VERTS/LFI POURSUIVENT SUR LEUR TRAJECTOIRE

Rien de neuf sous le soleil dans la trajectoire que font prendre les Verts/LFI à la ville. Les choix budgétaires mènent dans le mur, mais ils se sont contentés de déplacer ce mur après les élections municipales. Et ils persistent à tenter de passer des projets au forceps sans s'embarrasser de l'opinion des premiers concernés, poursuivant avec une méthode brutale qui ne fait que créer des tensions et du ressentiment dans de plus en plus de quartiers. En comptant celui d'aujourd'hui, il ne reste que 10 conseils municipaux avant la fin du mandat. Et ils risquent bien de tous se ressembler.

 

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