LAC DE LA VILLENEUVE : LES VERTS CONFIRMENT QU’ILS VEULENT PASSER EN FORCE

La municipalité Piolle persiste dans son projet de transformation du lac de la Villeneuve, alors que les habitants, associations et collectifs du quartier s'y opposent pour une grande majorité. Pour tenter de se faire entendre, ils ont cette fois-ci décidé d'avoir recours au "budget participatif" de la ville.

UN PROJET À PLUSIEURS MILLIONS D’EUROS...

La rénovation du lac s’inscrit dans un budget colossal : près de 5,6 millions d’euros pour les travaux, auxquels s’ajouteraient 400 000 euros d’entretien annuel. Tout ceci n'est évidemment que prévisionnel et on peut aisément imaginer à quel point les dépenses sont susceptibles de déraper. Rappelons que dans le même quartier, à quelques mètres de là, la municipalité a fermé la piscine des Iris en 2015 car elle était jugée trop coûteuse avec... seulement 160 000 euros de frais annuels.

Ce que vend le projet municipal VS ce à quoi ressemblent les vrais lacs grillagés urbains. Visuel réalisé par le collectif du lac.

... SANS AUCUNE ADHÉSION POPULAIRE

Une consultation réglementaire réalisée fin 2023 a déjà montré que près de 60 % des participants ne souhaitaient pas cette transformation… Un rejet clair et net mais leur avis n’a pas été pris en compte. Pour tenter de se faire entendre, depuis mars 2022, le « Collectif du lac » réunit pourtant des unions de quartier, des associations et des habitants de la Villeneuve. Ils multiplient les actions pour tenter de faire évoluer la municipalité.

Le collectif, très mobilisé, publie une lettre d'infos régulière à propos du projet

"IL NE NOUS RESTE PLUS QU'À CHOISIR LA COULEUR DES PARASOLS"

En vain jusque là. Le Président de l'Union de Quartier Baladins-Géants, Paul Hazebroucq, ironise dans le Dauphiné Libéré : " La concertation n’a rien donné avec la Ville et la Métropole. La “baignabilité” du lac reste la seule option retenue. Ils ne nous resteraient plus qu’à choisir, dans la “concertation”, la couleur des parasols et l’emplacement des bancs…". Un bon résumé des simulacres de consultation organisés par les Verts/LFI. 

UN LAC "BAIGNABLE"... MOINS ACCESSIBLE

Outre le coût exorbitant, le projet municipal est critiqué car il consiste en un réaménagement avec des grillages de 2 mètres de haut, un bassin profond d’1,60 mètre et une baignade soumise à des horaires stricts. Aujourd’hui accessible à tous, l’espace serait transformé en une « piscine à ciel ouvert » avec accès contrôlé, un changement perçu comme une régression pour la convivialité locale qui s'organise autour de ce point de rencontre.

Le groupe d'opposition d'Alain Carignon demande un moratoire le temps de revoir le projet avec les habitants.

UN CONTREPROJET BIEN MOINS COUTEUX...

Le collectif ne s'oppose pas pour s'opposer : il a pris la peine d'élaborer une alternative au projet municipal, privilégiant la conservation du lac en espace de détente et de nature plutôt qu'en un bassin approfondi. Ce contreprojet, estimé à seulement 1 million d’euros, propose des solutions techniques et écologiques à moindre coût, comme l’installation de systèmes de filtration et de pompage modernisés. Mais aussi la création de points de rafraichissement dans le parc et d'un petit bassin dédié au rafraichissement des animaux. 

... SOUMIS AU BUDGET PARTICIPATIF

C'est pour proposer ce contreprojet aux Grenoblois que le collectif a décidé de s'emparer du "budget participatif" afin que son idée soit soumise au vote. L'usine à gaz municipale est en marche. Ainsi le projet a mis un mois et demi à être accepté par les services et n'a été mis en ligne qu'avant-hier. Il doit donc théoriquement pouvoir être choisi au "forum des idées" en février pour être soumis au vote des Grenoblois ensuite : d'où la conférence de presse du collectif du lac qui annonce son initiative.

LES DÉS SONT DÉJÀ PIPÉS

Théoriquement... car sa sélection ne changerait rien. Par communiqué la municipalité annonce déjà qu'une autre analyse aura lieu à l'issue de la sélection de février, prenant notamment en compte "que la Ville n’ait pas déjà un projet programmé sur le site d’implantation ciblé". Si ce n'était pas assez clair le texte achève de doucher tout espoir : "s’il était sélectionné au forum, le projet de budget participatif en l’état actuel ne pourrait donc pas être soumis au vote des Grenoblois".  Comme nous le dénonçons inlassablement depuis 10 ans, le budget participatif est une vraie arnaque particulièrement palpable ici. Il permet de donner son avis sur des gadgets mais tous les garde-fous sont prévus pour qu'aucun grenoblois ne remette en cause les grands projets imposés au forceps par les Verts/LFI.

Pour l'adjoint Antoine Back, c'est de toute façon très clair : s'opposer au projet municipal, c'est faire partie de "la petite bourgeoisie bouffie de suffisance".

UN PROBLÈME SANITAIRE SOUS-ESTIMÉ

Il existe toutefois une possibilité que la lubie municipale n'aboutisse pas. L’eau du lac, actuellement non conforme aux normes sanitaires, provient d’une nappe phréatique polluée. Le rapport de l’ARS établit des seuils de pollution bien au-dessus des limites autorisées, problème souvent soulevé en conseil municipal par le groupe d'opposition d'Alain Carignon qui a attaqué le projet par l'intermédiaire de son avocat Maitre Thierry Aldeguer pour défaut d'informations à ce propos. Le collectif annonce au DL que la ville a été contrainte de commander une nouvelle étude à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques sur la qualité de l’eau... 

LE PROJET DÉJÀ DÉCALÉ D'UN AN

Cette nouvelle étude devrait repousser le calendrier de réalisation. Et laisser un peu d'espoir au collectif du lac, même s'il n'obtiendra pas satisfaction avec la mascarade du budget participatif. Le Dauphiné annonce que les délais de l'étude "cumulés à ceux de l’avis que doit rendre l’ARS, pourraient décaler la réalisation du projet. Juste avant les municipales". Et la ville communique désormais sur un lac baignable "dès l’été 2027"... alors que l'été 2026 était initialement annoncé. Le chrono est lancé alors que les élections municipales de mars 2026 passeront par là.

LES MUNICIPALES SERONT LE JUGE DE PAIX

Et celles-ci s’annoncent déterminantes. Pour de nombreux habitants, ce projet symbolise une politique municipale déconnectée des attentes. Comme le stationnement rue de Strasbourg, comme l'aménagement de l'avenue Washington, le calendrier contraint désormais les Verts/LFI qui risquent de ne pouvoir l'imposer avant l'élection. Les habitants de la Villeneuve auraient alors le choix en mars 2026 : voter pour une équipe qui imposera son lac baignable au forceps, ou voter pour ceux qui demandent déjà une suspension du projet pour le co-construire avec les concernés.

6 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X