PIOLLE DE PLUS EN PLUS ISOLÉ CHEZ LES VERTS

Un camouflet de plus pour le phare de l'humanité du boulevard Jean Pain. Le Président de la métropole de Lyon et du syndicat des mobilités Bruno Bernard (Verts) multiplie les choix politiques à l'opposé des dogmes de nos élus Verts locaux, Eric Piolle en tête.

P. HURMIC (VERTS) ARME LA POLICE MUNICIPALE DE BORDEAUX

Il y a quelques semaines, le Maire Vert de Bordeaux avait déjà jeté un pavé dans la mare en annonçant sa volonté d'armer sa police municipale. Il était originellement contre, mais juge désormais que "le contexte a changé et s’est aggravé". Un pragmatisme qui ne souligne que davantage l'irresponsabilité de son homologue de Grenoble qui, lui, refuse par pure idéologie l'armement. Et est d'ailleurs incapable d'expliquer quelles doivent être les missions de la police municipale puisqu'il ne souhaite pas qu'elle protège les Grenoblois. 

À LYON, LA DÉLINQUANCE RECULE DE 18% DANS LES TRANSPORTS

La métropole de Lyon, tenue par les écologistes également, s'éloigne elle aussi de la ligne dogmatique des Verts grenoblois. Ainsi son Président Bruno Bernard s'est-il récemment félicité des résultats obtenus dans les transports en commun lyonnais, qui affichent une baisse de la délinquance de 18%. Il explique que ces résultats sont dûs à "l'augmentation des effectifs et de nos outils de sécurité"... et notamment la vidéoprotection avec le déploiement de 2300 caméras supplémentaires. 

À GRENOBLE, PIOLLE/MONGABURU ONT SUPPRIMÉ LA PARUTION DES STATISTIQUES

Même famille politique, et pourtant, nous sommes très loin du déni grenoblois. Sans même développer sur leur hostilité bien connue à la vidéoprotection, rappelons que lorsque les Verts étaient à la tête du syndicat des transports en commun à Grenoble (présidé par Yann Mongaburu de 2014 à 2020), leur seul fait d'arme en matière de sécurité a consisté à... supprimer la parution des statistiques sur la délinquance dans les transports. En bref, casser le thermomètre pour qu'on ne voit plus la maladie. 

B. BERNARD CONTRE LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS

Les Verts lyonnais s'éloignent également des grenoblois sur un sujet autrement plus épidermique pour eux car au coeur de leur logiciel : la gratuité des transports en commun. Bruno Bernard s'est ainsi fendu cette semaine d'un long fil sur X (ex Twitter) pour développer tous les arguments qui lui font affirmer que c'est une "fausse bonne idée". Rompant clairement avec la posture de facilité des écolos qui aiment la revendiquer à tort et à travers.

Bruno Bernard sur X

À GRENOBLE, ON FAIT CROIRE À UNE FAUSSE PROMESSE HYPOCRITE...

À Grenoble, la gratuité est tout un symbole de la tartufferie des Verts. Ils ont été pleinement aux commandes de la métropole et des transports de 2014 à 2020 et ont été incapables de la mettre en place malgré leurs promesses de 2014. Pire : pendant qu'ils la prônaient, en 2019 ils ont élaboré et fait adopter un Plan de Déplacements Urbains qui prévoit une hausse de la participation des usagers au financement des transports à l'horizon 2030 (donc une hausse de l'achat de tickets et abonnements)... 

... ET ON FAIT DE LA SURENCHÈRE POLITICIENNE

Depuis 2020, le syndicat des transports est présidé par Sylvain Laval (divers gauche), devenu la bête noire du clan Piolle après la défaite de Yann Mongaburu face à Christophe Ferrari pour la présidence de la métropole. L'occasion rêvée pour les Verts/LFI de Piolle de se lancer dans une écoeurante surenchère pour réclamer la gratuité des transports (alors qu'ils ne l'ont pas réalisée lorsqu'ils pouvaient). "Gratuité" qui coûterait de l'ordre de 70 millions d'euros par an au contribuable puisque la collectivité est exsangue financièrement. Et qui ne serait même pas bénéfique d'un point de vue environnemental puisque la majorité des usagers nouveaux seraient d'ex utilisateurs de vélo ou des piétons, pas des automobilistes, comme l'a pointé une étude du SMMAG. 

À LYON, ON ASSUME QUE C'EST UNE "FAUSSE BONNE IDÉE"...

Le Président de la métropole de Lyon ne dit pas autre chose dans ses explications sur X. Il rappelle d'abord que la perte de recettes liée à la "gratuité" conduirait à une paralysie du développement du réseau. À Grenoble, celui-ci stagne depuis déjà 10 ans (et continuera de stagner jusqu'en 2030 minimum), et nous devons encore dégager 300 millions d'euros pour le renouvellement du matériel roulant non anticipé par Yann Mongaburu : imaginez si l'on perdait encore des recettes supplémentaires. D'autant que le président de Lyon Bruno Bernard le rappelle : "les freins réels à l’utilisation des transports en commun résident ailleurs : accessibilité insuffisante, zones mal desservies, saturation des lignes et fréquences trop espacées". À Grenoble, on paye déjà le manque de développement du réseau par une stagnation de la part modale des TC depuis 2014, pour la première fois de l'histoire de la ville.

eric piolle grenoble challenges
Les parts modales dans la Métropole. Les transports stagnent depuis 10 ans.

... ET ON CONFIRME L'ÉTUDE DU SMMAG

Bruno Bernard poursuit en confirmant l'étude du SMMAG : "l'effet de la gratuité montre certes que la fréquentation augmente, mais la majorité des nouveaux usagers viennent de la marche ou du vélo, et non de la voiture (...) La gratuité peut même avoir des effets pervers, comme une baisse du recours à la marche pour les trajets courts, une saturation accrue du réseau ou un frein au développement des infrastructures". On imagine à quel point les Piollistes doivent s'étouffer en voyant un de leurs amis confirmer les arguments de leurs némésis. 

LES AUTRES VERTS S'ÉLOIGNENT DU MODÈLE GRENOBLOIS

Ces prises de position du Maire Vert de Bordeaux, du président Vert de Lyon désormais, sont d'une violence inouïe pour Eric Piolle. En début de mandat, les médias parlaient de "celui qui est considéré comme un modèle pour le maire de Lyon, Grégory Doucet, ou le président de la Métropole, Bruno Bernard" (larrierecour.fr). Alors que tous parlaient de l'exemple grenoblois en 2020, où une "vague verte" (très relative) emportait des grandes villes à la suite de Grenoble en 2014, ses admirateurs lui ont désormais tourné le dos et rompent avec son exemple.

EN 2026, PAS DE RUPTURE DE LIGNE POUR LES PIOLLISTES

Bordeaux, Lyon, ont appris à l'épreuve du réel. Ont accepté les évolutions de la société, la situation des finances publiques, et s'adaptent en conséquence. Rien de tout ça à Grenoble : au crépuscule de son règne, Eric Piolle est toujours enfermé dans un logiciel désormais sclérosé. Et il compte bien rester avec tout son équipage sur le titanic qui sombre : la promotion de la candidature de Laurence Ruffin pour lui succéder vise à ce qu'il n'y ait "pas de rupture de ligne" comme l'expliquent ses proches à Libération. Trop déconnectés pour admettre que le vent tourne, les Verts grenoblois sont en train de creuser leur propre tombe. Vivement 2026. 

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