INSÉCURITÉ : LES POLICIERS MUNICIPAUX REFUSENT D’INTERVENIR

"Ce jour, une mission est attribuée à l'équipage fourrière, justement sur ce secteur de St Bruno (...), L'équipage fourrière refuse d'intervenir. Mon équipage et moi même refusons également de sécuriser ce secteur, étant donné que notre armement personnel n'est pas adapté et ne garanti pas notre sécurité. Nous n'y effectuerons aucune patrouille..." 

À la date du 16 octobre, sur l'Intranet de la ville où les agents de la ville peuvent signaler les problèmes qu'ils rencontrent, les policiers municipaux alignent leurs griefs et leur refus d'intervenir. Mais en le consultant on mesure l'état d'abandon dans lequel les grenoblois sont laissés. 

"LA POLICE MUNICIPALE N'EST PAS EN MESURE DE PROTÉGER"

"La police municipale n'est pas en mesure, avec son armement limité, de pouvoir prétendre se protéger, protéger les autres agents ou administrés ou riposter à une éventuelle atteinte, dans des quartiers connus pour être des lieux de deals, et face à des agresseurs déterminés et mieux équipés en matière d'armement."

"DES MISSIONS EN CONTRADICTION AVEC LES PROPOS DU MAIRE"

Les témoignages sont accablants pour la municipalité : "des policiers refusent des missions de sécurisation des placiers". Ou encore "le Maire a bien précisé que la légitime défense n'était pas notre mission". Ou bien : "notre équipement de défense et de dissuasion est limité: pas d'arme létale, nombreux PIE hors d'usages, les nouveaux gilets pare-balles ne sont pas pare-couteaux... Ces missions sont en contradictions avec les propos de Monsieur le Maire lors de sa visite du 20 octobre".

"IL EST IMMORAL DE NOUS ENVOYER SÉCURISER DES GENS..."

Toujours : "3 collègues ont refusé la mission Place St Bruno sans présence de la Police Nationale et ont dû écrire un rapport pour justifier le refus. il est immoral de nous envoyer sécuriser des gens sur des points de deals, avec des gilets pare balle qui ne sont plus pare couteaux et des Pie inadaptées face à une arme à feu."

"LA DÉFENSE DES CITOYENS N'ENTRE PAS DANS NOTRE MISSION..."

De la brigade bike de la ville : "Le discours du Maire, lors de sa rencontre avec nous le 20 septembre, à notre demande, dans nos locaux, avait été clair. La légitime défense des citoyens n'entrait pas dans le cadre de nos missions. Au vu de notre manque de moyens de défense et de l'insécurité actuelle, intervenir sur un point de deal des plus importants et le plus visé par des coups de feu me parait insensé".

Au fil des témoignages des policiers municipaux, on relève une immense frustration de ne disposer d'aucun moyen de venir en aide aux Grenoblois. 

"NOUS NOUS RÉSERVONS LE DROIT DE REFUSER DES MISSIONS"

Sur tous les tons ils s'indignent que le Maire leur déclare "qu'ils ne sont pas là pour assurer la protection des personnes et leur légitime défense. Afin donc d'assurer en toute sécurité nos missions, nous avons demandé au Maire, des directives. Nous attendons des réponses. Dans l'attente, nous nous réservons le droit, de refuser des missions de sécurisation et de protection, si celles ci ne nous garantissent pas notre propre sécurité."

L'AGENT MUNICIPAL DE ST-BRUNO "A PEUR"

La révolte est profonde, argumentée. Les policiers municipaux soulignent la contradiction de la municipalité qui leur demande de ne "plus assurer de missions dangereuses" alors que toute la ville est un danger. Ils dénoncent par écrit "l'atmosphère non sécuritaire", réclament "des gilets pare balles qui stoppent les attaques au  couteau" et "des directives claires et précises du Maire". Ils révèlent par exemple que le placier de la ville place St Bruno "a peur " - on le comprend - mais ne sont pas en mesure de le protéger. 

"L'ÉTROITE COLLABORATION AVEC LA POLICE NATIONALE N'EXISTE PAS"

Même les fakes de Piolle sont dénoncées sans ménagement sur le site de la ville : "l'étroite collaboration avec la Police Nationale évoquée par le Maire n'existe pas ou que très peu".

Bref, c'est à une bérézina municipale à laquelle on assiste en live avec ces seuls témoignages du mois d'octobre ! La situation est intenable et on voit mal comment Maud Tavel, l'adjointe (Verts/LFI) censée être "responsable" de la police municipale pourrait couvrir encore 18 mois un tel échec.

LA POLICE MUNICIPALE CONFINÉE LORS DE L'ATTAQUE DU FOURGON! 

Le summum a été atteint lors de l'attaque du fourgon de transport de fonds cours Jean Jaurès : la police municipale a été immédiatement confinée dans ses bureaux. Aucun policier ne devait être dehors quand les grenoblois ont été mis en danger. L'absurdité des Rouge/Verts a tutoyé les sommets. Une honte. Ces policiers désarmés, sans moyens sont en nombre de plus en plus réduit : 70 en réalité si on enlève les agents de verbalisation. Sur ces 70, une trentaine sont dans les bureaux. Reste 40 policiers "réels"  soit une douzaine d'utiles chaque jour et 2 ou 4 le soir dans une ville de 160 000 habitants

REFUS DE LA VIDÉOPROTECTION ET DU PC OPÉRATIONNEL 

Ajouté au refus du développement de la vidéo-protection et de la mise en place d'un PC opérationnel que réclament inlassablement Alain Carignon et le groupe d'opposition, la révolte des policiers municipaux en dit long sur l'état de la ville en la matière.

UNE POLICE MUNICIPALE CLOITRÉE, INUTILE ?

Mais le refus affiché d'intervention des policiers municipaux pour la mise en fourrière, la protection d'un placiers, leur refus d'être présents dans un lieu qu'ils considèrent comme dangereux - en réalité toute la ville- place la majorité municipale devant un dilemme qui va grandir. 

Soit elle accepte, après avoir déjà retiré des médiateurs de quartier, que les policiers municipaux restent cloitrés dans leurs bureaux et ne servent donc à rien. Mais à quoi sert il de payer 70 salariés pour ne rien faire de leur mission première ? 

... OU UNE POLICE ARMÉE PRÉSENTE SUR LE TERRAIN?

Soit elle accepte le principe de réalité tel qu'Alain Carignon l'a encore fait valoir à Eric Piolle dans une lettre à la suite de la mort de Lilian Dejean. Faire un pas dans la direction de la protection des grenoblois, permettant aux policiers municipaux qui le souhaitent de répondre à leur véritable vocation. 

L'INCOHÉRENCE NE POURRA PAS TENIR 18 MOIS

Cette nouvelle montée de mécontentement de son personnel qui met directement en cause l'incohérence d'Eric Piolle comme chef de l'administration sur un dossier essentiel est une nouvelle donne. L'ambigüité de sa position et le danger qu'elle fait courir aux grenoblois ne pourra pas durer. 

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