ÉCOLE DU VÉLO : UN AN DE GADGET HORS DE PRIX

Le Dauphiné Libéré a dressé un bilan de la première année d'existence de la fameuse "école du vélo". Et comme prévu, les premiers résultats donnent confirmation à tous ceux qui étaient sceptiques face à cette opération cosmétique.

INAUGURÉE EN FANFARE...

En fin d'année dernière, l'école avait été inaugurée en fanfare. Elle avait droit à une pleine page du Dauphiné Libéré et les élus manquaient de superlatifs pour qualifier ce qu'ils affirmaient être une première en France. Un élément de langage mensonger que personne, hormis "Grenoble le Changement", n'avait démenti alors qu'il en existe bien ailleurs (la première a ouvert à Saumur). Et que l'ADTC (Association de Défense des Transports en Commun) organisait à Grenoble même une école du vélo depuis 2008.

Le fait que la structure soit municipale est une première ; mais les écoles du vélo existent déjà à Lorient, Marseille, Paris, Lille, Montreuil...

... ALORS QU'ELLE N'EXISTAIT PAS

Mais ce n'est pas le pire. Au moment de son inauguration, elle n'existait même pas puisque ses locaux à l'anneau de vitesse n'étaient pas accessibles. L'école était en fait... un simple centre d'appels redirigeant les intéressés vers les cours dispensés par l'ADTC, ou vers les Maisons des Habitants. Finalement assez symbolique de la gestion des Rouges/Verts : ils ne créent pas de service supplémentaire mais compliquent et alourdissent les coûts en rajoutant des intermédiaires.

UN COUP DE COMM' À 1,2 MILLIONS D'EUROS

Pour compléter le tableau, ajoutons que le budget prévu est d'1,2 millions d'euros. L'objectif : faire gober la pilule de la hausse astronomique d'impôts avec cette mesurette hors de prix qui séduira les électeurs gogo qui ne se penchent pas sur ce qu'elle recouvre réellement. Alors qu'il s'agit ni plus ni moins que d'un énième gâchis d'argent public : les scolaires avaient déjà droit à des cours avec les éducateurs sportifs de la ville, et pour les adultes, il y avait l'ADTC. 

QUELLE EST L'UTILITÉ DES NOUVEAUX LOCAUX ?

Rien n'a véritablement changé avec la nouvelle structure. Les scolaires sont toujours accueillis pour des cours, comme c'était le cas auparavant. On voit mal l'utilité d'avoir investi de nouveaux locaux à l'anneau de vitesse alors qu'il existe une "piste d'éducation routière" à Malherbe, derrière la MC2, avec les infrastructures adaptées pour dispenser de tels cours. Celle-ci est d'ailleurs toujours en activité puisqu'elle a accueilli des enfants pour un challenge en juillet dernier. Mais même sur des sujets aussi simples les élus sont incapables de mutualiser pour économiser. 

L'ÉCOLE DE VÉLO NE FAIT PAS MIEUX QUE L'ADTC...

À propos des cours pour adultes, le Dauphiné précise qu'ils ont été lancés en cette rentrée ont donné lieu à 100 inscriptions. Djamel Wazizi, conseiller municipal de la majorité délégué à l'école du vélo et au code de la rue (ça ne s'invente pas), admet lui même : "c’est ce que nous avions auparavant chaque année pour les cours assurés par l’ADTC". Dès lors quelle est l'utilité d'ajouter une structure en plus, coûteuse, si elle n'est pas capable de faire mieux ?

... QUI REPRODUIT SON FONCTIONNEMENT

Ces cours pour adultes sont d'ailleurs assurés... par l'ADTC. Qui a simplement reproduit la manière dont elle fonctionnait de son côté. Les niveaux de formation "premiers coups de pédales", "remise en selle" et "circuler en ville" proposés par la ville sont les mêmes que ceux figurant sur le site de la vélo-école de l'ADTC. L'association fonctionnait déjà en partenariat avec les Maisons des Habitants depuis 2016 pour que les Grenoblois s'inscrivent à ses cours.

L'ADTC DÉJÀ FINANCÉE POUR SON ÉCOLE...

Pour le fonctionnement de sa propre école, l'ADTC était par ailleurs déjà subventionnée par la municipalité. Lors du conseil municipal de mars dernier, elle s'était encore vu attribuer une aide de 8000 euros spécifiquement pour son école du vélo. Ce qui permettait de former autant d'adultes à l'année qu'avec l'usine à gaz municipale. Dès lors quel besoin y avait-il de rajouter une structure supplémentaire, si ce n'est l'obsession des élus pour la comm ?

Capture d'écran site de l'ADTC. Les prestations sont les mêmes que proposées dans le cadre de leur marché avec la ville.

... RÉCUPÈRE DES MARCHÉS HORS DE PRIX

Car au final, la grande fierté de la majorité municipale ne fait pas mieux... mais pour bien plus cher. Les marchés confiés à l'ADTC pour assurer les cours pour adultes sont bien plus juteux. L'appel d'offres publié en début d'année précisait que le coût attendu du prestataire pour la durée du marché devait être de 115 550 euros HT maximum. Il devait s'engager pour 30h de formation par an (90h au total, le marché pouvant durer trois ans) : soit jusqu'à 1300 euros de l'heure pour les cours pour adultes ! On peut regretter les 8000 euros de subvention pour une école autonome. 

UN SYMBOLE DE LA GABEGIE GRENOBLOISE

On tient avec cette école du vélo un très bon exemple d'où passe l'argent des Grenoblois. Pour pouvoir communiquer en caressant dans le sens du poil ses électeurs, la municipalité Verts/LFI déploie une débauche de moyens considérables, créé des doublons et génère des usines à gaz coûteuses avec des services intermédiaires qui s'empilent, alors que les résultats ne sont pas meilleurs que ce qui existait par le passé. 

PIOLLE FAIT LA LEÇON... AU GOUVERNEMENT

Et pendant ce temps, loin de s'interroger sur sa propre gestion, Eric Piolle a décidé de donner des leçons (que personne n'a demandé)... au gouvernement. Il redoute une baisse des investissements des communes et ose affirmer que "les ponctions du gouvernement vont donc se répercuter sur les classes moyennes et précaires". En remplaçant "du gouvernement" par "de la municipalité Piolle", on obtiendrait une autocritique très lucide : la hausse massive des impôts décidée par les Verts/LFI est un massacre pour les propriétaires de la classe moyenne... et pour les locataires qui voient leurs loyers augmenter en conséquence.

La paille, la poutre. Ces leçons sont de plus en plus insupportables et heureusement de moins en moins écoutées à mesure que le bilan de Piolle, qui s'alourdit sans cesse, lui fait perdre tout crédit.

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